« L’Ortc s’étonne du soutien incongru de l’ambassade de France à Moroni…aux "lanceurs d’alerte" et son étrange silence sur le principe de la présompt»
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Voidjou le 5 février 2023
Le syndicat national des journalistes aux Comores (Snjc), par la voix de sa vice-présidente, Andjouza Abouheir, a affirmé dans une déclaration publique que des faits d’attouchements sexuels avaient été commis au sein de l’Office de radio et de télévision des Comores (Ortc). Les accusations portées à l’encontre de notre établissement ont fait réagir la Direction Générale qui a immédiatement enclenché une enquête interne pour s’enquérir des tenants et aboutissants de cette affaire.
L’Ortc tient aujourd’hui à informer le public que sa Direction Générale a désormais pris l’initiative de porter plainte contre la vice-présidente et des autres personnes qui ont alimenté les suppositions du syndicat. A travers sa plainte, l’Ortc réclame ainsi une enquête approfondie pour faire la lumière sur cette affaire et situer les responsabilités des uns et des autres.
Nous rappelons que les journalistes sont des justiciables comme les autres. Il n’est nullement interdit de les auditionner pour les besoins de l’enquête s’ils se trouvent surtout acteurs de l’affaire. Nous croyons en la justice de notre pays. Ceux qui ont fait ces allégations doivent apporter les preuves et les témoignages pour permettre à la justice de faire son travail. La charge de la preuve incombe à l’accusateur et qu’il appartient donc au syndicat de verser les preuves de ses accusations.
L’Ortc s’étonne du soutien incongru de l’ambassade de France à Moroni aux "lanceurs d’alerte" et son étrange silence sur le principe de la présomption d’innocence dont bénéficie toute personne accusée. La même représentation diplomatique a défendu à cor et à cri la même présomption d’innocence pour le cas de Pascal Soret, enseignant à l’Alliance française à Mwali, alors que des vidéos chocs et des témoignages non équivoques ont été transmis au parquet de Fomboni.
L’Ortc déplore cette étonnante incohérence de l’ambassade de France à Moroni et son immixtion dans une procédure judiciaire en cours. Il est à rappeler qu’il ne doit pas y avoir deux poids et deux mesures. Les lanceurs d’alerte ne sont pas des saints et peuvent se livrer à des actes répréhensibles. S’ils "méritent d’être protégés", ils doivent surtout s’assurer de la véracité des faits qu’ils portent aussi à la connaissance de tous dans l’intérêt du public. Aujourd’hui, l’enquête suit son cours. Les agitations sur la toile et les soutiens d’une chancellerie n’influenceront pas le travail des officiers en charge de l’enquête. Laissons les enquêteurs poursuivre leurs investigations.
La présomption d’innocence est un principe fondamental de notre droit et ne doit pas être employé à géométrie variable en fonction des cas, des personnes et des périodes. L’Ortc rappelle encore une fois qu’il est le premier à porter plainte auprès du parquet et souhaite que l’enquête aille jusqu’au bout pour que les responsabilités soient situées. La Direction Générale ne lâchera pas cette affaire jusqu’à ce que la vérité soit connue.
La Direction Générale
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