Je tiens d’ailleurs à saluer l’engagement et le dévouement, sans failles, du Lieutenant-colonel Tackfi.Discours du président Azali Assoumani à Anjouan
𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥’𝐔𝐧𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐂𝐨𝐦𝐨𝐫𝐞𝐬, 𝐚̀ 𝐥’𝐨𝐜𝐜𝐚𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐈𝐧𝐚𝐮𝐠𝐮𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐛𝐚̂𝐭𝐢𝐦𝐞𝐧𝐭
𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐂𝐎𝐒𝐄𝐏.
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𝐴𝑛𝑗𝑜𝑢𝑎𝑛, 𝑙𝑒 29 𝑛𝑜𝑣𝑒𝑚𝑏𝑟𝑒 2022
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
C’est toujours un immense plaisir pour moi de prendre part aux cérémonies
d’inaugurations qui sont la preuve que notre pays est sur la bonne voie, celle
du progrès et du développement. Le plaisir que j’éprouve aujourd’hui est tout
particulier, dans la mesure où nous procédons à l’inauguration d’un bâtiment
d’une importance capitale pour la sûreté et la sécurité des biens et des
personnes, dans notre pays.
Suite aux conséquences du dérèglement climatique causé par certains pays
fortement industrialisés, le monde dans son ensemble est confronté aux
phénomènes météorologiques extrêmes et notamment l’intensification des
cyclones, l’augmentation des températures, l’allongement des saisons sèches,
les incendies et l’élévation du niveau de la mer. Ce constat nous interpelle
de l’urgence de renforcer nos structures de lutte contre ces catastrophes,
pour mieux nous protéger.
Il faut souligner, que notre pays, à l’instar du reste du monde et plus
particulièrement des autres États Insulaires en Développement, est
régulièrement soumis aux aléas des changements climatiques, dont les
conséquences ont une incidence notable sur la vie socioéconomique de la
population.
Aussi, la mise à disposition de cette structure chargée d’assurer la
protection de la population, de sauvegarder ses biens, mais aussi et surtout
de la sensibiliser et mieux la préparer à faire face aux effets des
changements climatiques, ne peut que nous rendre très fiers. Je tiens
d’ailleurs à saluer l’engagement et le dévouement, sans failles, du
Lieutenant-colonel Tackfine AHMED et de l’ensemble de ses équipes, en faveur
de la protection de notre pays et du bien-être de sa population.
Je saisis, par la même occasion, cette opportunité pour leur rendre un hommage
mérité pour la grande efficacité dont ils ont fait preuve, ces trois dernières
années notamment, où ils ont été confrontés à la gestion du cyclone Kenneth et
surtout à la crise sanitaire inédite, la plus éprouvante de l’histoire de
notre pays, à savoir la pandémie de COVID-19.
J’exprime également notre profonde gratitude à l’endroit de tous nos
partenaires au développement et notamment le Fonds mondial et le PNUD qui ont
bien voulu apporter leur contribution financière à la construction de cet
important bâtiment. Nos félicitations s’adressent également au ministère de
l’intérieur et de la décentralisation qui n’a ménagé aucun effort pour
l’aboutissement de ce grand projet.
Outre ces pays et organisations, je remercie également la France et à travers
elle, l’Union Européenne, mais aussi la Chine, le Maroc, le Japon et la Banque
Mondiale, pour l’appui constant qu’ils apportent à notre pays, pour lui
permettre d’accroître ses capacités de résilience aux phénomènes extrêmes.
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
La tenue de cette cérémonie ici à Anjouan a toute sa pertinence, étant donné que c’est l’île la plus exposée aux aléas climatiques dans notre pays. Elle est, à cet égard, particulièrement plus exposée aux effets néfastes des catastrophes naturelles qui causent chaque année, des pertes et des dommages considérables. Souvenons-nous qu’en 2014, des glissements de terrain spectaculaires ont eu lieu à Mahalé et ont causé le déplacement de plus 3.000 personnes.
A la suite de cette catastrophe, une cinquantaine de familles ont dû
abandonner leurs habitations de manière définitive, compte tenu du risque
majeur auquel elles étaient exposées. Il ne se passe une année, en effet, sans
que l’île ne subisse des glissements de terrains, des inondations et des
éboulements, avec toutes les conséquences que ces catastrophes peuvent avoir
sur la vie socio-économique de l’île.
Mais il faut reconnaître aussi que la vulnérabilité de nos îles est accentuée
par le manque de structures appropriées, d’où la nécessité de favoriser la
décentralisation des structures du COSEP, pour non seulement mieux répondre
aux catastrophes mais aussi créer une réelle synergie, en faveur de la
protection de notre pays et de sa population. Mais si Anjouan est l’île la
plus vulnérable, la Grande-Comore et Mohéli ne sont pas non plus épargnées par
les aléas du dérèglement climatique, ce qui fait du COSEP, la direction du
pays le plus fréquemment sollicité.
En 2012, toutes nos îles ont été témoins des crues exceptionnelles et des
inondations qui ont touché 10% de la population et affecté l’ensemble des
secteurs de l’économie nationale, avec des dégâts sans précédent.
N’oublions pas non plus le volcan Karthala qui est toujours actif et qui
constitue une menace constante pour notre pays, sa population et ses
infrastructures. Mais il faut garder à l’esprit que la COSEP c’est aussi la
prise en charge quotidienne de différents dégâts et accidents, que ce soit
dans les domiciles, les lieux de travail ou sur les routes, pour ne citer que
ceux-là.
Aussi, une structure neuve, mieux équipée et dont les éléments sont mieux
formés, ne pourra que mieux répondre aux attentes de la population.
Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,
Nous sommes, certes, heureux et soulagés de disposer enfin, d’un magnifique bâtiment, qui permettra aux hommes et aux femmes de la COSEP de travailler dans de meilleures conditions.
Cependant, je conviens avec vous, Lt-colonel Tackfine, que le Département en
charge de la COSEP ne peut être entièrement opérationnel sans un renforcement
des capacités de son personnel et une amélioration de leurs conditions de vie
et de travail.
Je salue d’ailleurs la décision prise par l’Université des Comores d’inclure
pour la toute première fois, dans son cursus, un Master en Gestion des risques
et des catastrophes. Je conviens également avec vous, que le travail que les
hommes et les femmes du COSEP accomplissent et les risques qu’ils prennent au
quotidien, méritent encore plus de considération de notre part.
C’est dans ce sens que j’ai promulgué le Statut particulier du personnel de
Sécurité Civile et que je demande au Gouvernement mais aussi à toutes les
institutions concernées, de veiller à ce que toutes les dispositions
administratives et réglementaires en suspens, soient prises, pour permettre au
COSEP d’accomplir ses missions sereinement.
L’engagement quotidien du personnel du COSEP, leur constante disponibilité
tout comme leurs sacrifices méritent, en effet, d’être reconnus à leur juste
valeur, et nous allons y veiller pour leur permettre de mieux fonctionner et
de porter assistance à notre population, de façon encore plus efficace.
Quant à ce magnifique bâtiment, qui vient enrichir notre patrimoine
immobilier, je compte sur le ministère de l’intérieur et de la
décentralisation mais aussi la Direction du Cosep que du reste de son
personnel, pour en prendre soin, dans l’intérêt du développement de notre
pays.
Je vous remercie.
Beit-salam
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