Le Gouverneur de la Ban.Rapport de la Banque Centrale des Comores : Les recettes intérieures ont crû de 11,1% et le taux de croissance se situe à 2,2%
Rapport de la Banque Centrale des Comores : Les recettes intérieures ont crû de 11,1% et le taux de croissance se situe à 2,2%
Le Gouverneur de la Banque Centrale des Comores, Dr Younoussa Imani a remis au Président de la République, Azali Assoumani, le rapport annuel de la BCC qui retrace « l’évolution de la situation économique, monétaire et financière » des Comores, « la situation du système bancaire ainsi que la gestion de la Banque Centrale des Comores (avec une copie des états financiers certifiés et signés par les commissaires aux comptes Delta Audit pour l’exercice clos le 31 décembre 2021.) »
Selon le rapport « pour la deuxième année consécutive, la pandémie de la Covid-19 a continué à impacter négativement les activités économiques dans le monde... Pourtant, la pandémie s’est prolongée plus longtemps que prévu, mais l’ensemble des mesures adoptées par les pays ont contribué à une forte croissance de l’économie mondiale qui s’est redressée mieux encore qu’espérée. L’économie mondiale a connu une croissance de 5,9% en 2021. »
Un taux de croissance de 2,2%
Les Comores ont connu « une croissance de 0,2% en 2020 (COVID-19) et pour l’année 2021, bien qu’en deçà de la tendance d’avant crise, l’activité économique s’est redynamisée affichant un taux de croissance de 2,2% avec la maitrise de la situation sanitaire grâce à la vaccination contre la covid-19 et l’ouverture des frontières. »
Le rapport indique que « L’inflation moyenne a enregistré une baisse pour s’établir à 0,1% en 2021 contre 0,9% en 2020 et 3,7% en 2019, un rythme annuel inférieur à la norme communautaire (< ou =3% pour les pays de la Zone CMAF et 5% du COMESA). Ce faible taux d’inflation est la résultante des évolutions contrastées des prix à la consommation avec une baisse de (-5,3%) au premier trimestre 2021 en comparaison avec la même période de l’année 2020. Cependant, à partir du mois d’avril 2021, les prix à la consommation ont enregistré une tendance haussière jusqu’en décembre. »
Les recettes intérieures ont crû de 11,1%
En 2021, « la gestion budgétaire présente une amélioration du recouvrement des recettes publiques et un accroissement des dépenses domestiques. En effet, les recettes intérieures ont crû de 11,1% pour s’établir à 55 milliards FC en décembre 2021 contre 49,5 milliards FC un an auparavant. En parallèle, les dépenses courantes sont passées de 58 milliards FC en décembre 2020 à 66,1 milliards FC en 2021, soit un accroissement de 12,9% sur la période».
En ce qui concerne le commerce extérieur, «les échanges commerciaux ont progressé de 17,2% pour s’établir à 130,8 milliards FC en 2021 contre 111,6 milliards FC en décembre 2020. Cette évolution provient de la hausse des exportations (de 8,9 milliards FC à 14,5 milliards FC entre 2020 et 2021) et des importations de biens (de 120,8 milliards FC à 136,8 milliards FC ). »
Les entrées de devises enregistrent une hausse de 17,7%.
Les entrées de devises enregistrées par les Banques et Établissements Financiers (BEF) sont évaluées à « 125 milliards FC en 2021 contre 106,3 milliards FC un an avant, soit une hausse de 17,7%. »
La situation monétaire a par ailleurs été caractérisée par « une progression de la masse monétaire de 20,1% à fin décembre 2021 contre 11,5% un an plus tôt, portée par les hausses combinées des avoirs extérieurs et du crédit intérieur respectivement de 11,5% et 11,1%. En 2021, les réserves de change correspondent à un taux de couverture monétaire de 73,1% et assurent 10,4 mois d’importations de biens et services. »
Le secteur bancaire qui n’a pas connu de changements majeurs dans sa composition par rapport à l’année dernière, a enregistré une amélioration notable du portefeuille douteux avec un taux de créances douteuses qui est passé de 22,8% en 2020 à 16,8% à fin décembre 2021. »
Cette stratégie repose selon la BCC « sur la création de la Task force regroupant le Ministère des Finances, la BCC et le Ministère de la Justice, et qui a pu dénouer un certain nombre de cas pendants au niveau de la justice. »
La BCC a accentué en outre « la surveillance et le suivi de l’activité et des indicateurs de performance du secteur financier. » Par ailleurs, « les résultats de l’exercice 2021 ont été exceptionnels et ont connu une très forte progression avec 2,2 milliards FC contre 622 millions FC en 2020, soit une augmentation de 253%. »
Pour sa part, le bilan de la Banque Centrale affiche un total « de 196,6 milliards FC au 31 décembre 2021 contre 160,3 milliards FC un an auparavant, soit une progression de 23%. Cette amélioration est due à l’augmentation des disponibilités en devises et des créances à l’Etat à l’actif et des engagements auprès du FMI et les dépôts de l’Etat au niveau du passif. »
Au niveau des chantiers en cours, la vision de la Banque Centrale pour les cinq prochaines années est l’inclusion financière.
Plusieurs grands chantiers de la BCC sont en cours de réalisation :
- Modernisation du système de paiement et digitalisation, et éducation financière ;
- Mise en place des nouveaux instruments favorisant et garantissant le crédit au secteur privé : Fonds de Garantie, Crédit-Bail, et finance islamique ;
- Création de la Banque Postale ;
- Privatisation de la BFC et de la BDC ;
- Création et développement d’un marché interbancaire ;
- Mise en place d’un marché des titres, notamment les Bons du trésor ;
- Mobilisation de l’épargne comorienne de la Diaspora à travers la bi-bancarisation.
Beit-salam
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