Je devais choisir entre deux options pour sauver ma jeunesse de l'impasse sociale actuelle au.«J'ai choisi de laisser derrière moi mon ego de diplômé»
Nouveau chapitre, nouveaux défis !
Je devais choisir entre deux options pour sauver ma jeunesse de l'impasse sociale actuelle aux Comores, soit partir pour Mayotte l'île eldorado des autres comoriens, soit travailler la terre.
Beaucoup des jeunes comme moi, diplômés des Universités auraient choisi la première option car pour eux, le diplôme ne rime pas avec le travail de la terre et que aller à Mayotte serait le plus rassurant. Entre le pour et le contre, j'ai choisi de laisser derrière moi mon ego de diplômé car après des longues années d'études, au final c'était pour juste être un humain.
Savoir lire et écrire, savoir le bon ou le mauvais peut-être étaient-ce l'objet de nos études car le système éducatif du pays ne nous semble pas trop rassurant. J'ai vu des jeunes comme moi sombrer dans le désespoir. J'en ai vu d'autres mourir en tentant de regagner Mayotte pour la recherche d'une belle vie, mais le choix que j'ai fait n'a jamais été fatal pour personne. Je n'ai jamais vu un agriculteur être licencié par son champ, ni attendre des mois et des mois sans être payé.
Et quoi? A 30 ans aujourd'hui, je réalise que les efforts qu'à fait ma maman pour que j'ai tous ces diplômes n'ont rien donné au final. Oui j'ai des diplômes mais je n'ai pas la vie dont j'ai toujours souhaité et si c'est comme ça que mes enfants devraient à leur tour me faire, je ne débourserais aucun sous pour payer des études qui au final ne vont rien leur apporter. La terre ne trahit pas, l'agriculture nourrit le monde. Enfin je crois qu'en disant que " le riz ne tombe pas du ciel, allez le cultiver " , le patron de l'Onicor avait peut-être raison.
Je me lance ce défis d'en découdre avec cette crise alimentaire qui déjà se fait sentir au pays. Aux personnes de bonne volonté qui voudraient soutenir un tel projet, sachez que j'ai compris que le laboureur dont parlait Fontaine, celui qui disait à ses enfants de "travailler prenez de la peine car c'était le fonds qui manque le moins" avait raison.
Par Maître Hassane Nourdine
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