Les hommes que nous sommes, chacun a une.Témoignage à Moroni : «Je vis avec ma mère et ma grande sœur, notre moyen d'existence est de nous prostituer»
Les hommes que nous sommes, chacun a une conscience qui est troublée, lorsque les limites qui nous séparent des animaux sont en passe d'être dépassées. Nous sommes donc arrivés au stade d'animaux.
Fouetter comme le bœuf, Baaan !
On avance sans réaction, c'est à ce stade que nous sommes. Sommes nous donc devenus des animaux, oui ? Oui lorsque certaines familles abritent des baisodromes dans leurs foyers, leurs filles s'y prostituent moyennant quelques sous pour manger. Il y a quelques jours, vers 19h, je roule vers Salimamoud, une jeune fille me fait du stop, je m'arrête, elle monte.
Où vas tu, dis-moi, nulle part, je cherche à manger. Je n'ai pas mangé depuis ce matin. «Tu veux pas coucher avec ma sœur et moi» fin de citation. Je ne poursuis pas la sensation que j'ai eu par respect pour mes enfants, j'ai pensé à eux. Elle s'est mise à me raconter sa vie.
«Je vis avec ma mère et ma grande sœur, notre moyen d'existence est nous prostituer. D'ailleurs si la personne n'a pas de maison, elle vient chez nous, ma mère est là, mais, que peut-elle faire, il faut bien qu'on mange.»
Les politiques et religieux savent cela et ne font rien. Ne sommes nous pas arrivés au stade de l'animal, tuer son prochain pour survivre. Nous avons donc tué toutes les valeurs humaines.
C'est pourquoi la mobilisation doit être générale pour sauver ce qui peut l'être encore. Chacun se demande jusqu'ici, si j'ai accédé à la demande, je ne répondrais pas à cette question, mais j'ai fait ce que ma conscience d'homme oblige. Sauvons !
Par Daoud Halifa
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