Saïd Assoumani est né en 1967 dans un village de l'archi.Saïd Assoumani : Un long voyage qui traverse les Comores, Madagascar, le Sénégal et la France
Saïd Assoumani, des Comores : "Ce qu'il y a de plus français chez moi, ce sont les idéaux politiques"
C'est un long voyage qui traverse les Comores, Madagascar, le Sénégal et la France, avec Marseille au bout du chemin. Marseille, la "cinquième île des Comores", où Saïd Assoumani s'est installé, a élevé sa famille et se bat aujourd'hui pour sa communauté.
Saïd Assoumani est né en 1967 dans un village de l'archipel des Comores à quelques kilomètres de la capitale Moroni. Il est encore très jeune lorsque sa mère décide de l'emmener vivre avec elle plusieurs années à Madagascar, à Antananarivo. De retour aux Comores, Saïd entre à l'école, découvre le plaisir d'apprendre et surtout la lecture. Après le lycée, il commence des études à Madagascar avant de partir à Dakar se former à l'archivistique.
Le jeune homme découvre alors qu'il peut suivre un cursus en France, à Mulhouse. La France, il y pense depuis longtemps, une partie de sa famille est installée à Marseille, haut lieu d'immigration de la communauté comorienne. C'est donc là qu'il atterrit, en 1993. En dépit du soutien essentiel de sa famille, la vie d'étudiant à Mulhouse est précaire et les fins de mois difficiles. Il faut se confronter au choc culturel et aux discriminations. C'est toutefois sur les bancs de la fac que Saïd rencontrera sa future épouse.
Une fois diplômé, il cherche du travail, avec l'objectif de rentrer aux Comores à terme, pour y monter une librairie. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Saïd est embauché dans une entreprise d'archivage à Marseille, se marie, commence à élever ses enfants... Une vie toujours métissée entre la France et les Comores.
Dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, un drame change sa vie et celle de tous les Comoriens. Le crash du vol 626 de la Yemenia Airlines, qui reliait Marseille à Moroni, dans l'océan Indien. Saïd perd sa sœur, son beau-frère et sa nièce. La catastrophe était prévisible, les vols qui rallient les Comores sont notoirement mal organisés et souvent dangereux depuis des années, sans que les pouvoirs publics n'y remédient. Saïd se lance alors dans un combat pour la justice avec l'association des familles de victimes. Un marathon dont il faut tenir la distance : le procès pénal s'est achevé le 2 juin 2022, le délibéré est attendu le 14 septembre, plus de treize ans après les faits.
Ses mots
"Je lisais tout, pour moi c'était un manque parce qu'il n'y avait pas assez de livres. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main. La lecture, c'est une espèce de voyage avant le voyage."
Lors de ses études en France : "C'était très difficile financièrement. Comme la plupart des familles comoriennes et africaines, ce sont des familles peu élevées socialement qui font des sacrifices pour que quelqu'un étudie quelque part. Il faut le souligner."
Au sujet du crash de la Yemenia : "Ce drame nous a tous touchés de près ou de loin. Si on regarde la cascade des conséquences, c'est...Lire la suite sur Radio France
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