J’ai suivi avec attention l’interview accordée par l’ancien Gouverneur de Nga.Appel pour l’implication de nos aînés dans le combat contre la dictature
Appel pour l’implication de nos aînés dans le combat contre la dictature
J’ai suivi avec attention l’interview accordée par l’ancien Gouverneur de
Ngazidja, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, à RTMC le vendredi 19 août 2022. Je ne
suis pas membre de son parti. Je n’ai jamais voté pour lui. Pour autant, je
partage une partie de son analyse et de ses propositions. Je suis d’avis qu’il
y a urgence à agir. Attendre 2024 pour se présenter à une parodie d’élections
dont les résultats sont connus d’avance serait non seulement suicidaire pour
les dirigeants de l’opposition qui rêvent de Beit Salam mais aussi cela
reviendrait à prolonger l’agonie d’un pays qui se meurt.
Les conférences de presse, les publications de tribunes dans la presse
étrangère et dans les réseaux sociaux et les manifestations à des milliers de
kilomètres des Comores ne suffiront pas pour abattre la dictature. Ceux qui
sont sur le territoire national doivent agir. Le colonel Assoumani AZALI s’est
servi de la rue en avril 1999 pour s’emparer du pouvoir. Ce serait dans
l’ordre des choses qu’il quitte Beit Salam en empruntant le même chemin dans
l’autre sens. Ainsi, serait tournée définitivement la page Azali, une des
pages sombres de l’histoire contemporaine des Comores.
Ce combat ne peut aboutir dans la division. Seule une bataille nationale et
unitaire de grande envergure peut balayer la dictature et sauver le pays de
l’implosion. Mouigni Baraka souhaite l’implication de nos aînés dans ce noble
combat. Je pense en effet que les Saïd Ali Youssouf, Saïd Ali Mohamed, Chaher
Ben Saïd Massonde, Ali Hassanaly, Omar Tamou, Abdallah Halifa, Abdillah Mbaé,
Mtara Maecha et Toyib Dada disposent du recul et de la sagesse nécessaires
pour unir concrètement l’opposition. Je crois que nous pouvons légitimement
faire confiance à des personnalités d’un certain âge qui se sont retirées de
la vie politique pour mettre en sourdine les ambitions légitimes des uns et
des autres dans ce moment crucial pour la survie de notre nation.
Les calculs pour la conquête du pouvoir n’auront de sens qu’après la chute du
tyran et l’instauration d’un gouvernement d’union nationale de transition qui
doit être dirigé par une des personnalités que j’ai citées. Je pense qu’un
homme de plus de 75 ans serait moins tenté d’abuser de la transition pour
s’éterniser au pouvoir qu’un homme ou une femme plus jeune.
L’âge avancé ne constitue pas forcément un handicap pour diriger un pays. Nos
frères tunisiens et malaisiens l’ont montré en élisant respectivement Béji
Caïd Essebsi Président de la République en 2014 à l’âge de 88 ans et Mahathir
bin Mohamad Premier Ministre en 2018 à l’âge de 93 ans.
Abdourahamane Cheikh Ali
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