Ce n’est pas que c’était insupportable. Au contraire, le fait de voir les membres des...Procès Yemenia : les deux jours de pleurs au Tribunal de Paris
Mardi et mercredi : les 2 jours de pleurs
Ce n’est pas que c’était insupportable. Au contraire, le fait de voir les membres des familles victimes se succéder à la barre, parler de l’épouse , de l’époux, du père, de la mère, de la sœur, du frère et ou de l’enfant disparus dans l’hécatombe du 29 juin 2009, nous avons vécu des moments uniques en émotions hypersensibles et en forte sensibilité humaine.
Celles et ceux qui ont donné visage au courage, celles et ceux qui ont résisté pendant 13 ans à la fatalité, celles et ceux qui ont gardé le poids de la colère et la haute mesure de l’incompréhension se sont ceux-là mêmes qui se sont écroulés en pleurs devant le tribunal et ont fait couler les larmes de toutes et de tous à n’en peut plus tenir.
Il a fallu de la présence vive pour relever celles et ceux qui ont perdu connaissance pendant l’audition, pour contenir celles et ceux qui ont craqué en écoutant parler les autres et pour faire intervenir les pompiers pour la prise en charge des victimes de l’émotion.
Ce qui a impressionné ? C’est la dignité élevée d’exiger la dignité non seulement pour les disparus mais surtout pour tout le peuple comorien privé horriblement de ses itswa malaho les plus dévoués à sa vie.
Quelle fût la détresse générale quand le père de Bahia, le courage au cœur, parlait de comment il a appris que sa fille était la SHAMBAHABARI de la catastrophe et comment il a pensé aux autres familles qui n’ont eu aucune forme de consolation.
Ces deux jours de vide-colère, de début d’entames de deuil et de requêtes de justice ont été également une séance de thérapie collective et d’idumbio communautaire.
Que justice soit rendue
Dini NASSUR
Photo : Le 30 juin 2009, des proches de passagers attendaient des informations à l'aéroport de Marseille, où vivent beaucoup de familles des victimes. AFP/Vincent Beaume
COMMENTAIRES