Alors âgée de 12 ans, Bahia Bakari est la seule à avoir surv..Crash de la Yemenia : « Je prends une décharge électrique et je me réveille dans l’eau »
Alors âgée de 12 ans, Bahia Bakari est la seule à avoir survécu au crash de l’avion de la Yemenia avant son atterrissage à Moroni (Comores) dans la nuit du 29 au 30 juin 2009. 152 personnes, dont sa mère, avaient trouvé la mort. La jeune femme a témoigné ce lundi 23 mai 2022 au procès.
« On nous a annoncé que l’on devait atterrir à Moroni. J’ai redressé mon siège, attaché ma ceinture. Il y avait quelques turbulences, mais cela n’inquiétait personne. Je me suis dit que ça devait être normal. Après ça, je prends une décharge électrique et je me réveille dans l’eau. » Ce sont les derniers souvenirs de Bahia Bakari, 25 ans, avant le crash du vol Yemenia 626. Parti de Sanaa (Yemen), l’avion s’est abîmé en mer au large de l’archipel des Comores dans la nuit du 29 au 30 juin 2009.
La jeune femme, alors âgée de 12 ans, est la seule rescapée de l’accident qui a coûté la vie à 152 personnes, dont sa mère avec qui elle prenait l’avion « pour la première fois pour se rendre à un mariage ». Son témoignage était très attendu ce lundi 23 mai 2022 au procès à Paris de la compagnie Yemenia renvoyée devant le tribunal pour homicides et blessures involontaires.
« Un vrai trou noir »
« Entre les turbulences et mon réveil dans l’eau, j’ai aucun souvenir de ce qui s’est produit. C’est un vrai trou noir...», explique la jeune femme. Elle indique alors voir « trois débris » devant elle. « J’attrape le plus grand en me disant que je vais pouvoir monter dessus. Mais je n’ai pas pu, je me suis seulement accrochée. » Toujours « consciente », elle entend « des voix qui appellent à l’aide. Mais je ne vois personne, dit-elle. Et j’ai fini par m’endormir. »
Elle se réveille finalement « avec le jour. Je n’entends plus personne, je suis toujours agrippée à mon débris, poursuit-elle. Je vois la silhouette de l’île au loin et j’essaie de nager, mais la mer est très agitée. C’était très compliqué parce que je ne voyais pas comment m’en sortir. » Elle aperçoit un avion au-dessus d’elle, sans être sûre qu’il l’ait repérée.
« J’étais convaincue que tout le monde était arrivé »
« Je m’étais convaincue que tout le monde était arrivé, dont maman, et c’est ce qui m’a permis de tenir. Elle était très protectrice avec ses enfants. Je savais qu’elle n’aurait pas supporté si j’avais lâché », se souvient Bahia. Elle indique ensuite avoir entendu des « hommes » l’interpeller depuis un bateau. « J’ai lâché mon débris et tenté de nager mais c’était compliqué. L’un d’eux est venu m’aider. »
Ils « m’ont mis une couverture de survie. J’étais trop fatiguée et je n’ai pas d’autres images qui restent. On m’a emmené à l’hôpital de Moroni », poursuit celle qui souffrait alors de « fractures à la clavicule, au bassin et à un œil », ainsi que de brûlures au second degré.
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