Cyclone à Madagascar : 21 morts, des rizières détruites, une crise humanitaire redoutée
Batsirai avait touché terre samedi soir sous la forme d'un «cyclone tropical intense». S'il s'est affaibli pendant la nuit, une partie de l'île africaine est ravagée.
Le cyclone Batsirai a quitté Madagascar lundi 7 février en épargnant les principales villes mais laisse dans son sillage des dizaines de milliers de sinistrés, 21 morts et le «grenier à riz» du centre du pays ravagé, faisant craindre une aggravation de la crise humanitaire. La grande île de l'océan Indien, qui compte près de 28 millions d'habitants, était déjà sous le choc d'une tempête tropicale, Ana, qui avait fait 55 morts fin janvier, et d'une intense sécheresse dans le sud depuis des mois.
Une succession de catastrophes qui a fait dire ce week-end au président sud-africain, Cyril Ramaphosa, que l'Afrique supporte «à la fois le poids et le coût» du réchauffement climatique. Lundi, Batsirai a quitté Madagascar «à 07h00 (05h00 en France) pour sortir sur le golfe du Mozambique», a déclaré à l'AFP Jean-Benoît Manhes, représentant adjoint de l'Unicef dans le pays.
Selon le dernier bilan du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), 21 personnes ont été tuées et 70.000 forcées à quitter leurs foyers abîmés ou détruits par des pluies diluviennes et des rafales de vent qui ont atteint jusqu'à 165 km/h. L'agence des Nations unies pour l'enfance (Unicef) craint notamment que de nombreuses victimes soient des mineurs, dans un pays, l'un des plus pauvres au monde, où ils représentent plus de la moitié de la population.
Les conséquences vont se faire sentir pendant «plusieurs mois»
Le cyclone, qui avait précédemment arrosé l'île française de la Réunion, a frappé Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche, sur la côte orientale, sur une zone de 150 km de long, peu densément peuplée et agricole. À Mananjary, son épicentre, les riverains accablés contemplaient leur ville en lambeaux. «La maison s'est effondrée, on ne sait plus où aller, on cherche à manger», a confié lundi à l'AFP Berthine, 22 ans. «Toutes nos affaires étaient dans notre maison, les vêtements des enfants, les fournitures scolaires, tout a été détruit».
Le cyclone s'est ensuite dirigé vers l'ouest, à l'intérieur des terres, provoquant des crues de rivières qui ont dévasté les rizières du «grenier à riz» de Madagascar, dans le centre du pays, avant de s'affaiblir, selon l'Unicef.
Une vingtaine de routes et 17 ponts restaient coupés lundi, selon les autorités. Certaines des zones les plus affectées étaient complètement isolées, comme la ville de Manakara, selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Les conséquences du cyclone vont...Lire la suite sur LeFigaro
Par LeFigaro avec AFP
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