Vendredi 31 décembre dernier, la prestigieuse ville d’Ouzioini a été le théâtre d’une exhibition publique à...Uziwani ou la résistance silencieuse
Uziwani ou la résistance silencieuse
Vendredi 31 décembre dernier, la prestigieuse ville d’Ouzioini a été le théâtre d’une exhibition publique à l’occasion de l’arrivée de colonel Azali Assoumani pour, dit-on, une campagne de vaccination contre la Covid-19.
Il s’agit, en effet, de tout un programme gouvernemental conçu pour contourner la résistance pacifique des villes et villages qui osent , depuis plusieurs mois, une certaine désobéissance civile en refusant les prières politiques du colonel.
Pour rappel, des villes et des villages se sont opposés à ces prières, soit en refusant d’accueillir « l’imam » et sa suite, soit en désertant les mosquées. Cette situation de désobéissance spontanée a, bien sûr, mis le gouvernement dans l’embarras, ce qui a amené les experts de la propagande de Beit Salam à promouvoir toute une stratégie de se faire plébisciter par la prière et la vaccination, comme c’est le cas de Bandamadji la Domba, Unkazi, Kwambani et Uziwani.
La tactique consiste à choisir une ville où des personnalités politiques de la mouvance présidentielle peuvent imposer un accueil « triomphal » sans résistance, ce qui a terriblement échoué à Unkazi où la jeunesse a courageusement manifesté son opposition au régime dictatorial.
C’est dans ce contexte que la ville d’Uziwani a été ciblée pour une prière vaccinale dans le calme. Mais, ce que l’on ne sait pas, c’est que ce n’est pas la ville d’Uziwani qui a organisé ce coup de pub. Ce sont les soutiens inconditionnels d’Azali de cette ville qui ont investi plus de 3000 000 KMF pour accueillir leur leader.
Ayant constaté que la grande majorité des habitants a décidé de boycotter la « prière », la CRC a déployé des moyens colossaux pour « inviter » des sympathisants de la CRC d’autres villages en vue de pouvoir remplir la mosquée et consommer le « Pandu » ( riz distribué dans des familles). Il se dit que l’on peut se demander pourquoi Monsieur Mkandzilé, ancien député et actuellement grand notable d’Uziwani n’est pas allé à la mosquée.
Ce qui est un drôle d’indicateur de la résistance d’Uziwani, c’est l’indélicatesse de la CRC d’envoyer des milices sillonner la ville et menacer de répression quiconque aurait l’audace de manifester contre le régime. La brave Sabkia a été la première à subir les menaces de retourner en prison s’il se passe quoi que ce soit pour s’opposer à la venue d’Assoumani Azali. Elle était sous protection permanente des habitants jusqu’au départ du colonel et de ses collaborateurs.
Ceux-ci sont repartis avec la conscience amère d’être reçus par une famille partisane et des « invités » avec intérêts d’autres villages et non par une ville qu’ils croyaient, à tort, acquise à leur politique.
Par Dini NASSUR
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