Je demande à la justice de faire toute la lumière de cette...Nouvel an : Message des vœux du Président du Conseil National de Transition aux Comores
Message des vœux du nouvel an adressé au peuple Comorien par le
Président du Conseil National de Transition aux Comores
Mes chers compatriotes,
L’année 2021 vient de s’écouler et je voudrais me joindre à vous pour
remercier Allah de nous avoir prêté vie jusqu’à ce jour, malgré la vie dure,
la pandémie et le changement climatique dû au déséquilibre de notre écosystème
qui ont causé plusieurs victimes et dégâts matériels dans notre pays et dans
le monde.
L’année 2021 nous laisse un triste bilan sanitaire dans le monde, en raison de
ce virus mortel de CORONAVIRUS qui a tué près de 5 millions de victimes au
lieu de 1.6 millions en 2020 et près de 270 millions de contaminés au lieu de
76 millions en 2020. Selon l’OMS, cette pandémie est devenue la huitième cause
de mortalité dans le monde.
Cependant, j’attire votre attention que les maladies cardiovasculaires, les
AVC et les maladies pulmonaires occupent la première place des causes de
mortalité dans notre pays et dans le monde.
Nous avons payé un lourd tribut de cette pandémie, de ces maladies et des
conséquences du changement climatique.
Mes pensées et mon souhait pour un prompt rétablissement aux malades de
l’intérieur et de l’extérieur. Je présente mes tristes condoléances aux
familles endeuillées et à toute la nation. Qu’ils reposent en paix dans leur
demeure éternelle !
Durant ces 5 dernières années, nous avons perdu beaucoup de résistants et
compatriotes pour la liberté, victimes de la dictature féroce qui règne dans
notre pays. Ne les oublions pas dans nos prières afin qu’Allah leur accorde sa
miséricorde !
Dans les geôles de Ndzuani, Moili et Ngazidja croupissent encore des
prisonniers et otages de la dictature. Les plus emblématiques sont le
Gouverneur Dr Salami, l’ex-Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et le
journaliste Abdallah Agoi auxquels j’exprime toute ma compassion et ma
solidarité aux différentes initiatives entreprises pour exiger leur
libération. Que Dieu leur vienne en aide !
Je n’oublierai jamais nos amis politiques en exil en Europe et en Afrique,
pour les sacrifices qu’ils font pour leur vie et leur famille afin que notre
pays retrouve sa dignité et sa liberté.
Aux Comoriens de l’intérieur et de l’extérieur, je vous présente mes
fraternels vœux pour une année 2022 pleine de santé, de longévité et de
prospérité avec vos proches et familles respectives.
Aux pays amis et aux corps diplomatiques présents sur notre territoire, je
vous renouvelle mon amitié pour une coopération résiliente et vous souhaite
mes meilleurs vœux pour une année 2022 paisible, sécurisée et prospère dans
notre pays et dans le monde.
Mes chers compatriotes ;
Pour commencer par les bonnes nouvelles, notre équipe nationale les
COELACANTHE a fait la fierté de notre nation en se qualifiant à la CAN le 26
mars dernier grâce à un encadrement efficace qui a su tendre la main aux
meilleurs joueurs de la nation, de l’intérieur et de la diaspora, pour former
une équipe compétitive et compétente devant affronter les grandes équipes du
continent lors de la prochaine coupe des nations qui aura lieu au CAMEROUN dès
le 09 janvier prochain. J’en remercie particulièrement la Diaspora pour
l’éducation patriotique qu’elle inculque à nos enfants qui sont venus sauver
l’honneur de leur pays.
Ainsi, je me joins à la nation pour apporter tout mon soutien à cette belle
équipe afin de faire vibrer notre drapeau sur le continent dans les prochains
jours. Je suis confiant en elle et en sa réussite.
Cependant, je regrette profondément le bilan négatif de notre pays sur le plan
social et sécuritaire durant ces 5 dernières années. En effet, je suis très
préoccupé par la montée de la délinquance sexuelle et criminelle, alimentée à
ciel ouvert par les réseaux sociaux. C’est un phénomène nouveau qui menace
dangereusement nos mœurs sans que cela préoccupe les dirigeants de fait.
Sur le plan sanitaire, les évacuations sanitaires à cause des maladies
cardio-vasculaires, d’AVC, pulmonaires n’ont jamais atteint un tel niveau de
détresse, sans que cela sensibilise les dirigeants de fait pour élaborer une
politique sanitaire et préventive à la hauteur des enjeux. Sinon, que dire de
l’absence criante de soutien aux structures sanitaires existantes ?
On comptabilise près de 400 à 500 voyageurs par jour devant faire un test
COVID-19 en raison de 60 € par test. C’est l’équivalent de près de 10 millions
de francs par ou bien près de 300 millions par mois, sans compter les amendes
illégales et aides multiformes qui sont encaissées par ce régime. Une manne
financière gérée dans l’opacité totale par ces dirigeants de fait.
Le déséquilibre de notre écosystème entraîne plusieurs millions de morts
chaque année. Les études montrent que près de 5 millions de personnes meurent
chaque année dans le monde à cause des températures « non optimales »,
qu’elles soient trop basses ou trop élevées.
Et pourtant, force est de constater que là aussi notre pays, très vulnérable,
est aux abonnés absents face à un phénomène dont la conséquence immédiate est
cette grosse chaleur étouffante qui frappe le pays en ce moment. Quelle est la
politique de ce régime en la matière ? Combien d’arbres sont plantés face à la
déforestation massive pour ne parler que celle-là ? L’arrivée des sachets en
plastiques non dégradables, pourtant interdits par la loi, continuent de faire
bon marché sur l’ensemble du territoire sans que cela préoccupe les dirigeants
de fait.
La crise alimentaire et la malnutrition sont accentuées durant ces 3 dernières
années dans notre pays et dans le monde dès lors que la crise économique due
au COVID-19 augmente, les échanges commerciaux internationaux diminuent et les
conflits politiques ne cessent d’augmenter en Afrique en particulier.
Notre pays est conséquemment très fortement touché non seulement du fait de
son insularité et de sa forte dépendance de l’étranger dans quasiment tous les
domaines, mais aussi à cause de la triple crise politique, sociale et
institutionnelle qui le frappe.
Cette triple crise a fragilisé notre nation et notre économie car elle a
entraîné une rupture de confiance entre le peuple et les dirigeants dès lors
que le pacte Républicain est piétiné. La démocratie qui est notre garantie à
la paix, à la sécurité et au progrès économique et sociale n’existe plus. Le
pays est dirigé par voie de décrets, arrêtés, communiqués et circulaires, car
toutes nos institutions sont sous la coupe du Colonel Azali ASSOUMANI, ses
fils, et ses neveux. Même les conseils d’administration des entreprises
publiques n’existent plus, celles-ci étant dirigées dans l’opacité totale et
sur ordre de Beït-salam.
Sur le plan économique, inutile de faire un tableau sur les conséquences de la
politique désastreuse de ce régime car nous vivons tous au quotidien la
pénurie des produits de première nécessité, la hausse de leurs prix passant du
simple au double pour certains produits comme le poisson, la viande, le sucre,
la farine, l’huile et j’en passe.
Cette situation intenable n’est pas seulement due au COVID-19 à laquelle le
régime prête tous ses dérives et ses incompétences. Les Comoriens payent en
réalité le prix d’une politique économique et fiscale non maîtrisée et des
dépenses inutiles, fantaisistes et ostentatoires.
Plusieurs milliards ont été brûlés pour organiser des assises inutiles, des
élections illégales, des conférences de partenaires sans retombées, des
voyages touristiques et des campagnes à l’intérieur et à l’extérieur du pays
pour faire avaler la pilule du coup d’Etat électoral du 24 mars 2019.
Pas moins d’une dizaine de milliards de nos francs ont été brûlés ces 3
dernières années pour instaurer la dictature jusqu’à l’horizon 2030, alors que
les opérateurs économiques et les citoyens meurent à cause d’une fiscalité et
une inflation accrues en période de crise sanitaire. La croissance économique
est en perte de vitesse et l’émergence devient illusion, un écran de fumée et
un saupoudrage politique pour tromper le peuple.
Comme si cela ne suffisait pas, à chaque fois que ce régime arrive au pouvoir,
des grosses affaires de banditisme viennent ternir l’image de notre pays.
Blanchiment d’argent avec des faux billets sous le premier régime du Colonel
Azali Assoumani et aujourd’hui l’on assisterait à ciel ouvert à un trafic de
49 Kg de lingot d’or par les très proches du régime et une interception de 2
armes automatiques entre les mains du fils du conseiller juridique du Colonel
Azali ASSOUMANI, qui serait impliqué dans cette grosse affaire sale.
Je demande à la justice de faire toute la lumière de cette mafia qui vient
alimenter les doutes sur les assassinats politiques sans suite.
Sur le plan politique, ce régime est décrié partout à l’intérieur et à
l’extérieur par la multiplication des fronts de résistance à l’image du
Gouvernement d’exil. En effet, après le 26 mai 2021, date de la fin de mandat
du Colonel Azali ASSOUMANI, un Gouvernement de transition dirigé par le
patriote Moustoifa Said CHEICK est mis en place pour soutenir et renforcer le
peuple dans sa quête à la liberté, aux respects des institutions et à la
démocratie aux Comores.
Sur le plan diplomatique, nos efforts ont eu gain de cause et je remercie la
communauté internationale, car après les incessantes mises en garde et appels
des nations unies, de l’Union Européenne, de l’Union africaine et des pays
amis pour demander un retour à la paix et à l’ordre institutionnel aux
Comores, le Colonel Azali ASSOUMANI a fini par céder aux injonctions et à
l’idée d’un dialogue.
SAUF que comme à l’accoutumée, à l’image des assises nationales, il souhaite
travestir le dialogue et le détourner de ses objectifs en ignorant les
doléances des forces politiques et civiles de l’opposition d’une part et les
recommandations faites par la commission de l’UA qui a séjourné aux Comores du
12 au 15 septembre 2021, d’autre part.
Ainsi, le régime se livre à la préparation d’un monologue non-inclusif avec
ses proches, sans les forces de la résistance ni l’opposition ni la société
civile ni la diaspora ni la communauté internationale. Car, il a peur
d’affronter une opposition et une société civile qui soient intransigeantes
sur la question de sa légitimité à Beït-salam, des assassinats politiques à
répétition, des exilés et des prisonniers politiques, lesquels sont reconnus
par la mission de l’Union Africaine sur le communiqué du 29 octobre 2021 où
l’on demande leur libération ou d’engager des procédures judiciaires contre
ceux qui sont soupçonnés avoir commis des délits. Au contraire, le Colonel
veut imposer un dialogue sur mesure qui va le légitimer pour continuer son
plan machiavélique jusqu’en 2024, troisième et dernière étape pour s’éterniser
au pouvoir.
Mes chers compatriotes,
Ce régime n’a pas terminé de diviser les comoriens, les religieux, les
notables, la jeunesse, nos villes, nos villages, la diaspora et toutes les
catégories sociales.
Mettez-vous en garde, car toute la stratégie et la force du Colonel sont
fondées afin de « diviser pour mieux régner ». Une politique de peur, de
suspicion, de diabolisation au sein de nos villages et nos structures
politiques, est alimentée à outrance par ce régime aux abois qui n’a pas de
solutions fiables aux maux qui rongent notre pays.
Ma conception de faire de la politique en est toute autre, je milite pour le
rassemblement et contre la division de la nation car « l’union fait la force
». Ce qui me préoccupe c’est moins ma personne et ma carrière politique mais
plus les intérêts de mon pays et ma nation.
Mes chers compatriotes,
Je sais que beaucoup parmi nos compatriotes s’impatientent et se demandent
quand prendra fin ce cauchemar afin que nous puissions renouer avec l’Etat de
droit et la démocratie. En même temps, je sais que les Comoriens croient au
changement indispensable malgré les moments de doute et d’interrogation tout à
fait normaux. Je ne doute pas que ceux qui croient profondément à cette noble
cause à laquelle ils se sont engagés n’abandonneront jamais et ne se trahiront
jamais.
Il faut se rappeler que nous ne sommes pas à la première lutte pour faire
respecter la liberté, la démocratie et la dignité du peuple comorien. Avant
nous, nos arrières grands parents ont versé leur sang contre les injustices
sociales et fiscales des occupants et exploitants locaux et étrangers.
Avant nous, nos parents ont pris l’indépendance non sans douleur avec notre
triste histoire postindépendance communément connue par l’assassinat de nos
présidents et grandes figures de notre pays.
Avant nous, nos grands frères ont combattu les mercenaires et beaucoup y ont
versé leur sang.
Certains parmi nous ont fait de la lutte pour la liberté et la prospérité de
notre pays leur combat permanent et sont encore dans nos rangs aujourd’hui
malgré l’usure de l’âge et la fatigue. Certains se sont exilés et d’autres
résistent au pays. Je ne vais pas les citer pour ne pas en oublier un ou les
exposer au danger de la dictature, ils se reconnaîtront toutes et tous.
Je voudrais simplement qu’ensemble nous les rendons un Grand et vibrant
Hommage. La patrie est reconnaissante.
Je voudrais aussi à titre personnel féliciter nos vaillants jeunes du
mouvement MABEDJA pour leur courage à affronter ce régime l’été dernier sur le
terrain. Ils ont montré leur patriotisme et leur amour à la nation.
Comoriennes, comoriens,
Rappelons-nous qu’à chaque fois, face à ces tristes moments de notre histoire
suscités, le peuple avait remporté la victoire grâce à la détermination et à
la clarté de la lutte. Une clarté est nécessaire à l’étape où nous en sommes,
celle de mettre en avant la libération de notre pays comme ce fut le cas lors
de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale. Nos différences
idéologiques et politiques ne sont pas à démontrer, chacun de nous appartenant
à sa famille politique.
En revanche, notre unité face à la dictature et pour le retour à un Etat de
droit aux Comores n’a pas de couleur politique ni de clan ni de leader
autoproclamé, car il s’agit d’un combat national à valeur universelle qui est
soutenue et partagée au-delà de nos frontières. La nation n’a pas de partis ni
de clans.
L’appel de DJOIEZI a eu le mérite de rappeler et clarifier les bases de notre
lutte fondées sur la violation des accords de Fomboni, car souvent certains
parmi nous s’en éloignent en confondant cette lutte avec une course en avant
vers la conquête du pouvoir. Pour ma part, j’ai appris à « ne pas mettre la
charrue avant le bœuf » ou à « vendre la peau de l’ours avant de l’avoir
abattu »
Permettez-moi donc de vous rassurer que nous ne sommes pas seuls dans ce
combat universel, nos pays amis partagent en commun notre cause et ils nous
témoignent leur solidarité au premier chef nos pays voisins.
Permettez-moi, chers compatriotes, de vous renouveler ma demande de maintenir
la flamme de votre mobilisation grâce à laquelle cette victoire a
inéluctablement atteint un point de non-retour aujourd’hui, celui de la
victoire des opprimés contre les opprimants, celui de la victoire de la
démocratie contre la dictature, celui de la victoire de la liberté contre
l’assujettissement et celui de la victoire de l’unité de la nation contre sa
division.
Aux forces vives mobilisées et engagées sans faille dans cette lutte, je
voudrais vous témoigner toute ma reconnaissance et toute mon amitié. Vos
valeurs sont les miennes, votre combat est le mien et je serai toujours au
rendez-vous de l’histoire avec vous pour défendre la démocratie et l’Etat de
droit.
A toutes les forces politiques et civiles, le CNT, l’Union de l’opposition, le
COMRED, le M17, le NEM, le Gouvernement d’exil, les mouvements de la société
civile Mdzadze wa Irumbi, DAULA Ya HAKI, les Appels de Paris, de Marseille, de
Lyon, de Nice, de la réunion, de Dakar, de Madagascar, les leaders d’opinions
de la toile et j’en passe ; je vous invite à la retenue, à adopter l’esprit de
tolérance au sein de nos rangs afin de faciliter notre convergence commune
vers la chute du régime du Colonel Azali ASSOUMANI, les Respect des accords de
Fomboni, le retour à l’Etat de droit et le rétablissement de nos institutions
démocratiques.
A toute la nation, je vous remercie.
Prononcé à Ntsudjini le 05 janvier 2022
Le Président du CNT, Mouigni Baraka Said Soilihi
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