Diplomatie maritime et cap sur la rive africaine de l’océan Indien : c’est le programm.Le ministre chinois des Affaires étrangères attendu aux Comores
La Chine entame son année diplomatique par l’Afrique de l’Est
RAPPROCHEMENT. Le ministre chinois des Affaires étrangères entame une
tournée en Érythrée, au Kenya et aux Comores. Des pays stratégiques pour la
nouvelle diplomatie maritime de Pékin.
Diplomatie maritime et cap sur la rive africaine de l’océan Indien : c’est le
programme de la Chine en Afrique, en ce début d’année. Le ministre chinois des
Affaires étrangères, Wang Yi, entame ce mardi une visite de quatre jours en
Érythrée, au Kenya et aux Comores, alors que Pékin cherche à renforcer sa
présence en Afrique de l’Est et aussi à prendre le pouls du terrain dans un
contexte sécuritaire dégradé.
Cette nouvelle tournée s’inscrit également dans ce qui est devenu une
tradition. Depuis 1991, la première visite de l’année à l’étranger du ministre
des Affaires étrangères a lieu en Afrique. C’est aussi le second déplacement
du chef de la diplomatie chinoise sur le continent en l’espace de deux mois,
après le Focac, le sommet sino-africain de Dakar, tenu en novembre dernier.
Vastes intérêts chinois dans la région
Dans le cadre de la stratégie de « la Ceinture et de la Route », la Chine a
financé la construction de nombreuses infrastructures, de voies ferrées et de
centrales électriques à travers toute cette région est-africaine. Dans la
Corne de l’Afrique, il a financé et construit une ligne de chemin de fer
reliant la capitale éthiopienne Addis-Abeba au port de Djibouti sur la mer
Rouge ou la ligne Monbasa-Malaba au Kenya. Il a également installé sa première
base militaire à l’étranger à Djibouti en 2017, et financé des mégaports et
des terminaux portuaires dans le pays.
La dette s’invite au menu des échanges avec Nairobi
Au Kenya, la Chine est attendue sur le très sensible sujet des prêts accordés.
Alors que des élections, dont la présidentielle, auront lieu en 2022,
l’opposition et les organisations de la société civile sont vent debout contre
le gouvernement, accusé d’avoir massivement emprunté à la Chine. Ils fustigent
l’opacité entourant ces prêts. Depuis son arrivée au pouvoir en 2013, le
président Uhuru Kenyatta a donné la priorité à la construction
d’infrastructures telles que les routes et les voies ferrées, ce qui a
impliqué un montant important d’emprunts.
Parmi les mégaprojets chinois pointés dans ce pays d’Afrique de l’Est se
trouve une ligne de chemin de fer reliant la ville côtière kenyane de Mombasa
à Malaba à la frontière avec l’Ouganda, que la banque chinoise Export-Import
(Exim) avait initialement accepté de financer. Il a financé la première étape
du chemin de fer de Mombasa à la capitale kenyane Nairobi pour 3,2 milliards
de dollars et une extension à Naivasha pour 1,5 milliard de dollars. Puis le
projet a été suspendu, car la banque a demandé au Kenya en 2018 de refaire une
étude pour prouver sa viabilité commerciale. Pékin veut reprendre le contrôle
sur ce dossier alors que Nairobi s’est engagé sur le chemin de la
restructuration de sa dette.
Par Le Point Afrique
Photo d'archives : Xinhua Xi Jinping rencontre le président des
Comores
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