Hélas ! Nos hommes de grandes valeurs se meurent sans postérité morale
Hélas ! Nos hommes de grandes valeurs se meurent sans postérité morale
Une société peut-elle survivre à ses hommes doués de sagesse, de grandes valeurs et d'intelligence? La question mérite d'être posée en ce moment où nos aînés, malades, s'en vont quotidiennement, sans laisser planer l'espoir d'un avenir meilleur pour leurs progénitures. Dans leurs lits de mort, avant de rendre leur dernier souffle, ils doivent avoir la chair de poule en pensant, d'une part, à leurs responsabilités historiques et autres comptes à rendre devant Dieu; et, d'autre part, à la crainte terrible que leur relève ne soit assurée par des personnalités de qualité.
Il faut s'imaginer l'état de détresse psychologique auquel doit faire face un homme d'État qui, après avoir consacré toute sa vie à bâtir un État indépendant, harmonieux, développé et juste, se voit obligé de nous quitter, tout en laissant les commandes de sa nation entre les mains de bandits de grand chemin sans foi ni loi. Nous devons plaindre des patriotes comme Ali Abdoulhamid qui ont passé le plus clair de leur temps à se battre pour de nobles causes... qui liées à l'indépendance, qui à la lutte contre les mercenaires, qui au combat contre la dictature et le régime des voyous.
Il faut surtout dire que la propension des nouvelles générations de dirigeants à placer leurs intérêts personnels avant l'intérêt général n'est pas de nature à donner espoir à nos aînés, au soir de leur vie. Quoi de plus démoralisant et choquant, en fait, que de voir une partie de l'élite politique et intellectuelle vendre son âme au diable ? Tout se passe comme si nos cadres politiques et intellectuels avaient perdu, dans les méandres de la politique du ventre, et le sens de l'honneur ou de la dignité et le sens des réalités. Car il faut quand-même se dire qu'un jour ou l'autre ce régime va s'en aller, comme d'autres par le passé. Ce n'est qu'une question de temps et un mauvais moment à passer.
Par Youssouf Boina
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