Assoumani Azali veut être à la fois juge et partie en dirigeant par diktat le sommet en question, si bien que ses adversaires..Le dialogue des sourds.
Le dialogue des sourds
Entre le colonel "Ndudju" et l'opposition, qui est en réalité à côté de la plaque sur la question du dialogue ? Alors que l'un veut discuter avec l'opposition au sujet d'élections hypothétiques unilatéralement prévues en 2024, l'autre cherche à négocier avec le gouvernement usurpateur les conditions de son départ immédiat et le rétablissement de l'ordre constitutionnel. De surcroît, Assoumani Azali veut être à la fois juge et partie en dirigeant par diktat le sommet en question, si bien que ses adversaires qui ne reconnaissent pas sa légitimité exigent plutôt le haut patronage de la communauté internationale.
Alors, pourquoi, diable, à force de déclarations et communiqués, l'opposition se donne-t-elle beaucoup de peine pour un projet qui, en l'état, est condamné à l'échec ? Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas comprendre qu' Azali est quelqu'un de têtu, de mauvaise foi et intellectuellement limité. Jamais il ne va transiger tant qu'il peut être assuré que les forces armées obéiront inconditionnellement à ses ordres. Et que la communauté internationale continue à fermer les yeux devant la dictature.
Voyons ! N'est-il pas choquant de constater que depuis bientôt un an le colonel Assoumani Azali fait tourner l'opposition en bourrique en jouant avec le mot dialogue. Étymologiquement, ce concept désigne une discussion ou des pourparlers entre personnes, partenaires ou adversaires notamment politiques sur un sujet défini en vue d'aboutir à un accord. Dans la mesure où Azali a déjà établi son agenda politique et fixé un ordre du jour qui est aux antipodes de nos exigences, il n'y a pas lieu de gâcher notre temps plutôt que de chercher les moyens de le contraindre à partir.
Tout se passe comme si la duplicité de ce personnage nous a échappé de la mémoire, et qu'à travers les fameuses assises nationales nous n'avons rien appris de ses sales tours. Si Azali était de bonne foi ça se saurait depuis longtemps. D'autant que cette fois-ci il n'a pas fait mystère de sa détermination à s'accaparer le pouvoir jusqu'en 2024 pour passer le témoin à son fils. Dans ces conditions, le jeu du dialogue en vaut-il la chandelle ?
Par Youssouf Boina, ancien SG du parti UPDC
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