Chance nous est donnée aujourd’hui pour nous asseoir autour d’une table pour parler de toutes les questions...Nous ne voulons pas d'assises bis !
Nous ne voulons pas d'assises bis !
Questionnaire :
Le président a décrété la création d’une coordination pour le dialogue national. Quelles sont vos impressions face à cela ?
J'ai porté au nom du parti ULEZI l'offre politique du dialogue inter comorien, franc et inclusif, pour la réconciliation nationale. Notre parti à proposé cette idée, après avoir constaté une succession de crises qui risquent de mettre en danger l'unité nationale et la cohésion sociale. Neuf mois durant nous nous sommes battus fort auprès des différents acteurs politiques, de la société civile et des partenaires internationaux.
Aujourd’hui le décret de création d'une coordination est signé par le président. Nous nous en réjouissons et nous en félicitons. Nous en prenons acte quant à l’objectif de la Coordination qui est de « conduire, selon une méthode consultative, participative et inclusive le Dialogue Inter Comorien en vue de formuler des propositions consensuelle… ». Cependant, nous souhaiterons que sa composition soit plurielle, représentative et d’une neutralité transparente et nous resterons vigilants.
Ulezi campe-t-il sur sa position notamment la libération des prisonniers politiques ? Et si le président n’a pas répondu à vos doléances ?
Comme l'a bien souligné dans son dernier communiqué, l'Union Africaine appelle le gouvernement comorien à libérer tous les détenus politiques et à engager des procédures judiciaires pour ceux qui sont soupçonnés d’avoir commis des délits. Nous ajoutons à cet appel le retour au pays sans crainte des exilés politiques.
Ceci dit, le parti ULEZI n'a pas attendu le dialogue inter comorien pour réclamer le respect de la dignité humaine. C'est un principe fondamental ardemment défendu par Ulezi. Nous continuons à demander la clémence envers les incarcérés politiques et d’opinion. Celle-ci est un gage de bonne réussite de ce rendez-vous républicain.
Comment peut-on imaginer un dialogue politique national inclusif si une partie des acteurs croupissent dans les prisons et d’autres hors du territoire pour des raisons politiques.
Le dialogue national se veut inclusif, et si la représentation des personnalités politiques et les partis politiques n'est pas effective ?
Lors de notre courrier du 29 Mars 2021 adressé au président Azali, nous lui avons suggéré d'inviter l'opposition comme le pouvoir, la société civile et la diaspora pour un dialogue franc et inclusif. Nous constatons que par ce décret du 24 novembre, le signataire semble vouloir faire de ce rendez-vous une démarche participative, consensuelle et inclusive. Pour l'intérêt supérieur de la nation comorienne, Mr Azali Assoumani aura tout intérêt à s'y soumettre. En ce qui lui concerne Ulezi restera vigilant, car nous ne voulons pas des Assises bis ! La communauté internationale aura un rôle a joué quand au respect des résolutions issues de ce dialogue que nous souhaitons contraignantes.
La non-participation de l’opposition au dialogue inter comorien ne fragilisera pas la paix et la cohésion nationale ?
Nos partenaires de l'opposition n'ont jamais rejeté en bloc le principe de dialogue inter comorien. Dans leurs déclarations officielles, ils montrent leur disponibilité mais posent des préalables et exigent des garanties que nous estimons légitimes. Le parti Ulezi ne veut donner de leçon à personne, mais il pense que la politique de chaise vide ne fragilise que ceux qui la pratiquent.
Quelle stratégie doit-on mettre en place afin que l’opposition se ressaisisse ?
Cette question revient à Mr Azali Assoumani et à lui-seul, car l'histoire nous jugera tous demain. Soit il fait de ce rendez-vous une question nationale et républicaine pour l'intérêt supérieur de la nation comorienne ou un pas de plus mal intentionné pour mettre en danger l'Unité Nationale.
Votre dernier mot ?
Le parti Ulezi s’est toujours battu, depuis sa création en 2013, en faveur de la sauvegarde de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale. Sans démocratie et paix, il n’y aura jamais de développement socio-économique aux Comores.
Chance nous est donnée aujourd’hui pour nous asseoir autour d’une table pour parler de toutes les questions qui entravent le grand bond en avant de notre pays. Certes nous ne pourrions pas être d’accord sur tout, mais des compromis sur des points essentiels pourraient être trouvés. C’est le but de la rencontre inter comorienne pour la réconciliation nationale. Nous en appelons à la responsabilité de tous pour sortir le pays de la situation actuelle. Je saisi cette opportunité pour lancé un appel patriote à la jeunesse libre comorienne de nous retrouver pour construire l'avenir ensemble...
Interview de Natuk Mohamed Mouzaoir, secrétaire national du parti Ulezi accordé à Alfajr
COMMENTAIRES