« La Palestine est vouée à disparaitre, parce qu’en face, un enfant gâté qui s’appelle Israël » Je réagis face à une vidéo devenue virale su...
« La Palestine est vouée à disparaitre, parce qu’en face, un enfant gâté qui s’appelle Israël »
Je réagis face à une vidéo devenue virale sur Internet où on voit une Palestinienne, harcelée par des soldats israéliens , pleurer devant la tombe de son enfant, tombe qui va, dans les minutes qui suivent, être démolie par l'État israélien pour y construire le parc national juif. L’image est choquante et agressive. Elle a la force de heurter la sensibilité de celles et ceux qui ont une once de dignité, d’humanisme, de décence.
Sinon comment donc ne pas avoir de la compassion face à un peuple meurtri, piétiné, martyrisé, dépouillé de son intimité de ses droits les plus élémentaires, le tout dans un silence complice de ce qu’on appelle la communauté internationale ? Mais comment ne pas s’indigner quand l’impunité est devenue la norme ? Il y a de la honte à se taire face à une injustice.
Dans L’Homme révolté (1951), Albert Camus affirme : « Le jour où le crime se pare des dépouilles de l’innocence, par un curieux renversement qui est propre à notre temps, c’est l’innocence qui est sommée de fournir ses justifications. » Nous y sommes, tragiquement, et cette innocence dont parle Camus est tristement symbolisée par la Palestine qui, piétinée et vandalisée, meurtrie et violée de toutes parts et en toute impunité, honnie et accablée par la communauté internationale, délaissée honteusement par ses frères arabes, passe, de victime expiatoire de l’Etat d’Israël en bourreau, et cela choque moins. Pourquoi ? Parce que le mal est bien souvent récompensé quand il est l’expression des puissants, et la Palestine en paie le prix.
Ce que vit la Palestine est une insulte à l'humanité, à la dignité humaine parce que la barbarie est érigée en vertu, parce que la souffrance des opprimés est devenue banale, normale, parce que les cris de ces pauvres Palestiniens, véritables damnés de la terre, ne recueillent que moqueries et quolibets de la part de ceux qui se disent gardiens de la paix internationale.
La Palestine souffre le martyr. La Palestine agonise. La Palestine est vouée à disparaitre, parce qu’en face, il y a un enfant gâté, caractériel, à l’ego surdimensionné, qui s’appelle Israël à qui les puissances impérialistes ont donné un blanc-seing pour laisser libre court à ses caprices les plus innommables, à ses visées expansionnistes les plus injustifiables. Israël, c’est le seul État au monde dont les frontières s’étendant tous les jours… au grand dam des pauvres Palestiniens réduits à assister, impuissants et résignés, aux spoliations de leurs terres cultivables, de leurs espaces maritimes, aux démolitions des tombes de leurs proches, au blocus asphyxiant, aux violations de leur intimité orchestrée par une armée appelée Tsahal dont le rapport au droit international et à la dignité humaine est complaisant, méprisant.
Il y a certes en face un ennemi mieux armé qui ne sait imposer sa loi que par la force, mais se taire, c’est cautionner, à sa hauteur, le triomphe macabre de l’injustice sur la justice. Parce que le combattre et le dénoncer, même avec les mots, donc pacifiquement, c’est apporter sa modeste mais précieuse part à l’idéal d’un monde juste et équitable où le faible ne sera pas contraint de ravaler sa dignité et sa fierté, d'étouffer sa colère et sa révolte, de contenir ses aspirations les plus légitimes pour ne pas se faire écraser par le puissant.
Mon plaidoyer pour la Palestine n'est d'aucune sensibilité politique ou religieuse. Elle est morale et humaine parce que la Palestine a besoin de vivre, dignement, et tranquillement, sur ses terres millénaires. C’est un désir tout à fait normal, humain, donc légitime, et je la soutiens sans détour dans cette quête juste et louable parce qu'être du côté du bourreau, c'est pactiser avec l'ignominie, c'est composer avec l'indécence.
Par Abderemane Ali, enseignant
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