"Tout ce que nous demandons, c'est qu'Azali s'en aille". Une trentaine de Comoriens et Réunionnais se sont réunis devant le consulat des Comores, à Sa
"Pour la liberté des Comores"
RASSEMBLEMENT. Une trentaine de Comoriens et Réunionnais se sont réunis devant le consulat des Comores, à Saint-Denis, pour revendiquer la liberté de leurs pairs au pays. Ils demandent la libération immédiate de Farhane et Chamoun, membres de Mabedja et placés en détention provisoire.
"Le peuple en a marre", a déclaré Derechef l'un des manifestants, hier matin, devant le consulat des Comores. "Tout ce que nous demandons, c'est qu'Azali s'en aille", a-t-il poursuivi, le poing serré et brandi vers le ciel. Un acte de solidarité avec les siens qui, dans l'archipel des Comores, font face à une "dictature féroce" de l'actuel président.
Depuis sa prise de pouvoir en 2019, "les droits fondamentaux sont bafoués, nous racontait Farhane, secrétaire général de l'association Mabedja, à la mi-août. Les associations, l'opposition ou encore la société civile ne peuvent plus manifester ou faire entendre leur voix. On observe aujourd'hui une montée des violences, des carences en matière d'éducation ou de santé, des problématiques sociales majeures. Le peuple souffre et ne peut plus grandir."
La goutte qui a fait déborder le vase, c'est l'arrestation du militant Massoud, de Farhane et de Chamou, auteur-compositeur et également membre de l'association, le 26 août dernier. Arrivés cinq jours plus tôt sur l'archipel des Comores, les trois hommes voulaient organiser une manifestation pour dénoncer les conditions de vie des Comoriens. Ils ont par la suite été placés en détention provisoire pour actes terroristes.
Une trentaine de manifestants rassemblés
Retour à La Réunion et à Saint-Denis, plus précisément, où hier matin, une petite trentaine de manifestants se sont donnés rendez-vous devant le consulat des Comores, aux Camélias. Dans le cortège, Réunionnais et Comoriens ont fait front commun pour dénoncer cette injustice. "Le mouvement Mabejda est parti aux Comores pour réclamer un état de droit, explique Fatima Mze Said. On veut aller marcher pour la paix. Aux Comores, on a toujours été dans la misère mais on a toujours vécu en paix. Aujourd'hui, on vit dans une dictature féroce, où en 2021, on est tombé plus bas que terre."
Il y a deux ans, la diaspora comorienne s'est soulevée pour la première fois à Marseille. Depuis, en effet boule de neige, la population de l'archipel de par le monde a suivi le mouvement. "On a toujours été à Champ Fleuri pour revendiquer nos droits", poursuit Fatima Mze Said, avant que le coronavirus n'apparaisse. "On veut montrer au monde entier ce qu'il se passe aux Comores, ajoute Mohamed Issa M'lazhaé, président du collectif réunionnais contre la dictature aux Comores. L'insécurité est totale, la presse est muselée, personne ne bouge. On le fait pour la liberté des Comores."
Hier matin, plusieurs mouvements réunionnais étaient également aux côtés des cousins comoriens. Parmi eux, la Cimade, une association de défense des droits de personnes étrangères sur le territoire français. "On a estimé que les valeurs portées par le mouvement Mabedja nous correspondaient et que le combat qu'il menait pour les libertés et les droits aux Comores était essentiel, que la détention arbitraire, où qu'ils soient, doit être combattue", a déclaré Elodie Auzole, sa présidente.
Ce matin, les trois hommes comparaissaient devant le juge. Les militants, eux, espèrent maintenant leur libération immédiate.
P.B - Par - Clicanoo - Titre ©La rédaction
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