Kiki souhaite la participation de la diaspora au dialogue national. Bientôt s’ouvre le dialogue inter-comorien préconisé par l’Union africaine en vue
Kiki souhaite la participation de la diaspora au dialogue national
Bientôt s’ouvre le dialogue inter-comorien préconisé par l’Union africaine en vue de venir à bout des crispations nées d’abord de la réforme constitutionnelle de 2018, ensuite de la présidentielle de 2019.
Dans son invitation aux forces vives du pays, le chef de l’État Azali Assoumani dit vouloir faire de cet évènement le levier pour « les conditions propices au climat d’apaisement dont nous avons tous besoins pour aller de l’avant », les échéances électorales de 2024 entre autres objectifs.
Si les principales formations politiques de l’opposition risquent de boycotter ce rendez-vous, le parti Orange de la Mouvance présidentielle compte y prendre part. En revanche, la formation politique de l’ex ministre de l’Intérieur formule le vœu au chef de l’État d’élargir d’avantage la liste des invités pour inclure des membres représentatifs de la diaspora entres autres. Interview.
Question : Le chef de l’État vient d’inviter officiellement votre parti au dialogue national. Quelle suite comptez-vous donner à cette invitation ?
Mohamed Daoudou : Une communication du président de l’Union a été transmise à notre parti dans ce sens. Comme vous le savez, le parti ORANGE a toujours été présent dans le débat démocratique et s’est toujours exprimé librement dans les grands rendez vous de la vie politique du pays. Nous saluons cette initiative et avons écrit au président de l’Union des Comores pour lui féliciter de sa clairvoyance. Nous lui avons répondu favorablement et lui avons exprimé notre entière disponibilité à participer à ce dialogue.
En effet, le contexte politique et social général indique que le pays a un besoin urgent de ce dialogue pour relever les défis politiques et socio-économiques et ceux liés à la stabilité et au développement du pays qui s’imposent à nous. Nous avons également informé nos partenaires, le corps diplomatique et la communauté internationale, de notre ferme intention de prendre part à cet important événement.
Question : Croyez-vous en la sincérité de cette démarche ?
M.D. : Le dialogue est un vecteur de paix, il ne s’agit donc pas de croire ou pas en la démarche. Dans l’intérêt de la nation, ce dialogue entre les forces vives de la nation est un passage obligé qui permettra à tous les acteurs de surmonter leur méfiance afin d’établir un climat de sérénité et de concorde nationale propice à des avancées qualitatives en matière de gouvernance politique et sociale et de réconcilier les Comoriens de l’intérieur comme de la diaspora. Car les dialogues et les concertations nous apparaissent comme étant la meilleure façon de résoudre les questions politiques telles que le processus de prévention des violences, la gestion des conflits et la réconciliation ainsi que les problématiques électorales et les autres matières spécifiques aux parties engagées.
Question : Auriez-vous des préalables avant d’y prendre part ?
M.D. : Dans un dialogue on ne pose pas de préalables, on fait des propositions et il y a des compromis à faire. En tant que force de proposition et d’action, ORANGE s’exprimera dans le cadre de ce dialogue le moment venu, et présentera des propositions précises sur les matières proposées pour la discussion. Toutefois, après avoir pris connaissance de la liste des destinataires de la communication du président, nous avons constaté l’absence de membres représentatifs de la diaspora, de personnalités et de partis politiques légalement reconnus.
Nous estimons que ces acteurs importants de la vie politique et sociale du pays doivent pouvoir y prendre part. J’ai en vue, entre autres, Me Fahmi Saïd Ibrahim, Me Ibrahim Ali Mzimba, M. Ali Nassor, les anciens Premiers ministres, les anciens ministres des Affaires étrangères que sont Abodo Soefo et Ahmed Ben Saïd Jaffar, les partis politiques Al Kamar de Salim Saandi, Abasse Mohamed Dahalane et le FNJ
Question : Comment percevez-vous ce dialogue par rapport au contexte politico-juridique actuel, notamment la détention de l’ancien président de la République, Sambi, et du gouverneur déchu d’Anjouan, Salami ?
M.D. : Je crois que ce sujet n’a pas été retenu parmi les matières proposées pour la discussion. Toutefois ce rendez-vous doit pouvoir aborder, sereinement, toutes les questions susceptibles d’aider à parvenir à ses objectifs qui sont la stabilité du pays, la confiance retrouvée entre toutes les forces vives de la nation et la résolution des questions cruciales liées à la vie de tous les jours de nos concitoyens.
Cependant, il ne va pas s’agir de faire table rase du passé, de tout mélanger entre politique, la cherté de la vie et justice, etc..., de renier tout ce qui a été fait et ce qui s’est passé jusqu’ici. Il y a, certes, des sujets qui doivent être ajoutés aux matières retenues pour ce dialogue.
Il s’agit, à notre sens, de ceux qui préoccupent quotidiennement la population à l’instar des crimes barbares auxquels nous assistons ces derniers temps, des violences sous toutes les formes faites aux femmes et aux enfants ainsi que de l’impact économique de la pandémie de la covid-19, qui a affecté les conditions de vie notamment. Il ne va pas s’agir, à notre sens, d’un énième recommencement.
Question : Ne craignez-vous pas que la montagne accouche d’une souris ?
M.D. : En tant qu’acteur engagé dans la dynamique de l’Emergence, notre parti n’a aucun doute quant à l’issue de ce dialogue. Nous sommes convaincus que ce forum politique dégagera des compromis utiles entre les forces vives du pays.
Propos recueillis par Toufé Maecha / La Gazette des Comores de ce lundi 13 juin
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