Hassan Mgomri est mort, mais ses mérites vont perdurer. Il est parti à Addis-Abeba pour se faire soigner. Un mois plus tard, il passe l’arme à gauche.
Hassan Mgomri est mort, mais ses mérites vont perdurer
Il est parti à Addis-Abeba pour se faire soigner. Un mois plus tard, il passe l’arme à gauche. Par les temps qui courent, puisque l’espérance de vie s’accroit, l’on peut dire qu’à 60 ans, Hassan Mgomri meurt à la fleur de l’âge comme on dit.
Mourir au summum de sa maturité intellectuelle, au top de sa forme et de ses capacités physiques, c’est une perte immense non seulement pour la famille du défunt mais aussi pour le pays.
Voilà pourquoi chaque musulman en général et tous les frères et amis de ce ce gentlemen originaire de Ntsoudjini se doivent de pleurer sa mort.
S’il est vrai que cette disparition arrive à point nommé pour le bon Dieu, nous nous sentons tout de même désemparés par le timing dans lequel elle survient. Dans cette dernière ligne droite de la lutte contre la dictature, marquée par l’entrée sur le champ de bataille des Mabedja, perdre un patriote de ce calibre est quelque chose de bouleversant.
En effet, de par son éducation, son comportement pondéré et ses capacités intellectuelles équilibrées, Hassan était un personnage dont le caractère et les qualités sont peu communs. Le qualifier d’irremplaçable ce serait exagérer ; mais un oiseau rare dans les Comores d’aujourd’hui, c’est le moins que l’on puisse dire.
Je dirais qu’il est un des rares cadres politiques et intellectuels comoriens qui avaient compris et intégré le sens de ces mots de John Kennedy : « …ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. »
Oui ! À l’heure où nombre de nos cadres sont devenus des ‘’prostitués politiques’’, des opportunistes sans scrupules prêts à changer de veste à chaque alternance, cet homme de conviction mérite qu’on lui rende un vibrant hommage.
Jamais il n’a accepté de perdre son âme en contrepartie de quoi que ce soit. Hassan est le type d’homme qui avait plus d’ambitions pour le pays que pour lui-même, bien loin de ces fanfarons matérialistes dominés par l’appât du gain et le goût du pouvoir pour le pouvoir. Cet universitaire, expert en économie a, en effet, su rester fidèle à l’éthique et aux valeurs républicaines qu’il portait et surlesquelles il n’a Jamais accepté de transiger. Ce qui épatait le plus chez cet homme, c’est son aptitude à allier l’intellectualisme à la modestie et au sens de l’écoute. C’est un don du ciel qu’Allah, le sage et omniscient, attribue à qui il veut.
Hassan Mgomri est franchement le type de personnalité sur lequel les nouvelles générations devraient prendre exemple pour bâtir un avenir prometteur. Comme il est de tradition pour tout homme d’aussi grandes qualités, je suis sûr qu’après ses funérailles, sa biographie complète sera faite et dédiée aux générations nouvelles. On ne peut juger du mérite d’un homme qu’après sa mort, disait Napoléon Bonaparte. Il faut donc rendre à Hassan Mgomri ce qui lui appartient. Pour l’heure on ne peut que présenter à ses proches nos tristes condoléances. Qu’Allah l’accepte dans son paradis. Amin.
Youssouf Boina
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