L’Etat continue à affamer le juge, l’incitant à la corruption ! Le troisième pouvoir est-il victime ? Dès qu’on parle d’un troisième pouvoir
TETE DE JUGE
Le troisième pouvoir est-il victime ? Dès qu’on parle d’un troisième pouvoir, on se réfère au pouvoir judiciaire. L’un des piliers d’un État, par son grand rôle de gardien de la paix, la sécurité et la stabilité économique et sociale. Personne ne peut nier qu’un pays est solide, performant grâce à sa justice.
Indexée, décrié depuis plus d’une décennie, la justice comorienne souffre de toutes les calomnies ignobles : corrompue, vendue, au solde de…pas pour le peuple…etc. D’une part et d’autre, justifié, injustifié ; oui la justice est corrompu par l’Etat et s’est corrompu d’elle-même. La part de l’État est grande dans la mesure qu’elle ne garantit pas l’intégrité du pouvoir judiciaire.
Et comment ? Selon certaines pratiques d’asservissement, celui qui détient ton gagne pain a ton destin en main. L’Etat a le monopole de décider des salaires de ses travailleurs. Il a bien servi le pouvoir exécutif, le pouvoir parlementaire et maltraite le pouvoir judiciaire. Un ministre gagne sept cent cinquante mille francs (750.000fc), trois fois le salaire d’un juge. Ses conseillers sont payés un peu plus qu’un juge, entre deux cent quatre vingt dix mille francs(290.000fc) et trois cent mille(300.000fc), alors que le second ne perçoit que deux cent vingt cinq mille francs(225.000fc).
Un gardien ou sécurité dans une société d’Etat gagne plus de la moitié du salaire du juge avec des avantages sociaux affriolantes. Meilleur en absentéisme et abandon scolaire, pourtant il est bien payé. Quant au parlementaire, il s’est garantit d’un train de vie et avenir meilleur. Avec cinq cent mille francs, salaire et sans parler d’un traitement salarial pharaonique une fois chef de section.
Seulement les deux instances, entre proposant et exécutant se sont bien embellis en salaire. Alors que le risque est énorme chez les magistrats qu’eux. Un juge s’expose à tout risque et se fait remercier de l’os du chien, de la miette du proposant(le parlementaire) et de l’exécutant(Gouvernement). Comme un chien il doit aboyer, comme un chien il doit chasser et comme un chien il doit veiller jour et nuit de la sécurité de ses maîtres.
Qu’il soit malade ou blesser aucune couverture sociale du Maître ne le prend en charge. Comme si il est de son destin de souffrir, d’être abattu comme un chien enragé. Les politiques, malins qu’ils sont, gâtent bien ceux qu’ils peuvent avoir une main mise, le chef de juridiction-le bon chien de garde du Maître. Il a deux os dans son écuelle ; la mission de mater toute mouche qui bouge et d’être sacrifier au bon vouloir de leur humeur.
La désunion ne profite qu’au maitre. Aucune institution n’a un taux plus élevé de méchanceté et d’hypocrisie entre collègues que la justice. Chacun épie l’autre dans ses moindres faits et gestes pour les rapporter. Les tentatives de vous piégé ne manquent pas. Sois assidu aux prières avant de rentrer au travail et de voir tes faux collègues, conseille-t-on. Trop d’animosité, trop de jalousie, trop à vouloir la tête de l’autre décapitée.
Un juge est inquiété beaucoup plus d’un collègue que d’un voyou qu’il a fait condamner. Voilà comment, ils se sont corrompus d’eux-mêmes. Le maître profite de leur désunion pour les exploiter. Et comment espérer un meilleur traitement de leur sort !
L’Etat continue à affamer le juge, l’incitant à la corruption. Comment un loup mourant de faim et voyant les autres à leur plaisir ne sautera pas à la première brebis qui s’offre à lui ? Est-il corrompu ou essaie-t-il de survivre de sa misère, à la cherté de la vie ? Les salaires peu élevé peuvent influer sur la vulnérabilité des juges à la corruption.
En outre, les mauvaises conditions de travail, notamment l’iniquité de procédure de promotion et de mutations et le manque de formation continue, rendent aussi les juges et les membres du personnel judiciaires sensibles aux pots de vin. Quand la justice est corrompue, tout le monde y perd, en particulier les pauvres, qui se voient contraints de payer des pots de vins alors qu’ils n’en n’ont pas les moyens.
Comment un juge qui ne gagne par mois que deux cent mille francs(200.000) peut s’offrir une voiture tout terrain en peu de temps ? Récemment un avocat a fait remarque que le citoyen préfère corrompre un juge que d’aller voir un avocat.
Des meilleures conditions salariales et de travail rendront indépendants les magistrats contre l’ingérence de l’exécutif et de législatif.
Mbaraka Houssam, Juriste
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