Quelle langue maternelle comorienne à enseigner à l’école ? Chin’gazidja, chindzouani, chimwali ou Chimaorais

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Opinion Libre - Quelle langue maternelle comorienne à enseigner à l’école ? Chin’gazidja, chindzouani, chimwali ou Chimaorais.

Notre analyse se veut être à usage didactique et elle est centrée, sans tomber dans les travers des généralités, sur l’appropriation d’acquisition des langues maternelles. Pour dire les choses de façon la plus rapide, notre champ d’études ne se focalise pas dans tous les cas sur des politiques linguistiques. 

Mais il peut s’agir d’une visée d’intentionnalité communicative qui consiste, à première vue, à apporter des éclaircissements sur l’idée forte selon laquelle la langue anjouanaise est un outil de référence et un idiome intrinsèque. La langue anjouanaise, par sa richesse lexicale, sa pertinence langagière, son intonation articulatoire et phonatoire, son aisance rythmique et sa souplesse constituent indéniablement un carrefour référentiel et une conception prototypique des situations d’enseignement et d’apprentissage.

Elle est une langue source, langue première ou de départ par laquelle les apprenants des différentes îles à savoir Mohèli, Ngazidja ne rencontreront pas des difficultés d’adaptabilité et d’intégration en cas de scolarisation dans le système éducatif comorien. Certes, les Comores ne disposent pas une langue transcrite, standardisée, codifiée par des correspondances grapho-phonémiques. Il n’existe pas de codage et d’encodage alphabétique. Chaque île, par sa spécificité traditionnelle, bénéficie d’un système idiomatique et d’une culturelle diverse et variée, suscitant souvent des incompréhensions interactionnelles ou dialectales entre les îles.

Un locuteur natif de Nganzidja peut s’exprimer en langue comorienne sans que les interlocuteurs d’Anjouan et Mayotte saisissent et comprennent exactement les contenus. Prenons l’exemple : l’appellation « Famaka à Nganzidja » le requin sec renvoie à une acception langagière différente aux autres îles qui l’appellent communément « Panpa ». Par souci d’exhaustivité, il serait profitable de se référer au comptage des nombres pour en tirer une conclusion rationnelle que la langue de Nganziga n’est pas appropriée à être un modèle d’appropriation des savoirs fondamentaux : lire, écrire et compter.

Comment dit-on les nombres 100 à Mohéli, Mayotte et Anjouan ? « Djana » est compréhensible par un Maorais dans la mesure où il recourt à une inférence situationnelle pour en appréhender que « djana » signifie « miya ».Chemin faisant, il faut garder présent à l’esprit qu’un enfant comorien est né et bénéficié déjà d’une grammaire innée, à travers sa langue maternelle. La première langue qui s’impose à chacun.

La langue maternelle est conçue de prime à bord comme une appropriation du savoir déclaratif, et savoir procédural. En toute logique, la langue maternelle est la langue de la première socialisation de l’enfant. Néanmoins, l’archipel des Comores est hérité de la colonisation, et la langue d’enseignement et de scolarisation est le français qui a un statut particulier. En allant vite en besogne, il convient cependant de mettre l’accent sur ce point que le français, langue seconde répond à trois critères que l’on peut les sérier comme suit : critères politiques, critères sociolinguistiques et critères pédagogiques. Ces derniers sous-tendent que le français est la langue de l’école, de la scolarisation et sert de médium à d’autres apprentissages.

Il est fort, enfin, à parier que si les linguistes comoriens veulent de bon gré revaloriser le rayonnement de la langue comorienne à des fins pédagogiques, il serait profitable de prendre en compte certains paramètres pédagogiques, didactiques et non politiques afin d’éviter des insécurités linguistiques dans la réception et dans la production langagière ; et cela se fera à coup sûr par le choix de la langue anjouanaise comme prototype de référence et un vecteur facilitateur d’une appropriation des nouvelles connaissances.

BACAR Azihar Abdou, didacticien

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