Attention à la barbouzerie du colonel Azali Je ne veux plus entendre parler de ces brebis galeuses qui jouent double-jeu avec les forces op...
Je ne veux plus entendre parler de ces brebis galeuses qui jouent double-jeu avec les forces opposées à la dictature. Ils font d’apparence ami-ami avec les leaders et cadres de l’opposition, mais on s’aperçoit, en dernière analyse, qu’ils sont en service commandé du dictateur.
Les termes de leur mission sont clairs et simples. Il s’agit d’infiltrer les mouvements qui résistent à la voyoucratie aux fins sinon de les démobiliser et diviser, du moins d’obtenir le maximum de renseignements qui permettront aux chefs de la junte de monter leur machination et leurs coups fourrés contre des éléments actifs de l’opposition.
Ces flics déguisés ont un point commun avec Azali : ce sont des hommes ou femmes qui souffrent de complexes d’infériorité et qui, pour compenser leur mal-être, sont en quête de pouvoir, d’influence et d’argent. Ils sont donc prêts à tout, y compris se prostituer et trahir leurs soi-disant camarades pour obtenir un minable strapontin dans un cabinet ministériel ou dans l’administration voire, à défaut, se procurer un peu d’argent.
Le comble du ridicule est que même si leur comportement commence à éveiller le soupçon, ou qu’ils sont carrément pris la main dans le sac, ces « sales types » n’ont aucune honte de se faire passer pour des représentants légitimes des forces de la résistance. Notre talon d’Achille est que les responsables de l’opposition ont tendance à laisser libre cours à cette hypocrisie. Pourtant, quoi qu’ils ne soient que des petits pions poussés par le colonel Azali sur l’échiquier politique, leur capacité de nuisance est immense.
Les récentes déclarations et initiatives prises ici ou là faisant appel à un dialogue avec le pouvoir ou à une réconciliation nationale, pour je ne sais quelle raison, ne sont-elles pas de nature à nous ouvrir les yeux sur la duplicité de leurs auteurs ? D’un côté, ils se disent opposés à la dictature et donc attachés à la démocratie, et de l’autre ils prônent la médiation, sans conditions, entre démocrates et partisans de la dictature. Qu’on se le dise, le seul dialogue qui vaille est celui qui devra faire le procès politique du régime, une fois qu’il sera mis à terre ; qui remettra sur les fonts baptismaux les institutions de l’État de droit. Et qui remettra en marche le processus démocratique et, du coup, l’alternance.
Ces énergumènes ne connaissent-ils pas assez Azali au point de nous faire croire qu’il serait homme à accepter avec bonne foi de transiger ou d’infléchir ses positions jusqu’au-boutistes ? N’ont-ils rien appris du passé récent des assises et des coups de poignard plantés sur le dos de ses propres partisans et alliés ? Enfin, leur aveuglement les empêche-t-il de voir que nous avons affaire à un pouvoir sanguinaire qui ne se prive pas d’assassiner des innocents pour faire peur et semer un vent de panique ?
Et puis, c’est perdre du temps que de chercher à négocier avec un dictateur qui se croit infaillible et qui, en plus, se prépare à passer le pouvoir à son fils. Sauf s’il est contraint de s’asseoir à la table de négociation par les soins de la communauté internationale. Dans tous les cas, Il faut qu’on fasse attention à ces barbouzes impénitents, qui pour affaiblir nos forces, ont noyauté notre mouvement en vue de semer la division et le désordre dans ses rangs.
Par Youssouf Boina, ancien SG du parti UPDC
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