La sélection des Comores s’est qualifiée pour la première fois pour la Coupe d’Afrique des Nations, avec le milieu de terrain de Stade-Lausa...
La sélection des Comores s’est qualifiée pour la première fois pour la Coupe d’Afrique des Nations, avec le milieu de terrain de Stade-Lausanne-Ouchy dans ses rangs.
Le 25 mars 2021, restera une date importante dans l’imaginaire collectif comorien. À la faveur de leur match nul (0-0) contre le Togo au stade Malouzini, jeudi, la sélection de l’archipel des Comores a validé pour la première fois de son histoire son ticket pour une Coupe d’Afrique des Nations. Une prouesse lorsqu’on sait que cette équipe est affiliée à la FIFA depuis 2005 seulement. Une sélection qui grandit, notamment depuis l’arrivée de l’entraîneur Amir Abdou en 2014. Rafidine Abdullah, qui évolue pour Stade-Lausanne-Ouchy, était sur le terrain contre le Togo. Actuellement au Caire pour se préparer à affronter l’Égypte (lundi à 18h), il a accepté de nous parler de ce moment historique pour sa sélection et son pays.
Rafidine Abdullah, vous êtes entré dans l’histoire des Comores, qu’est-ce que cela représente pour vous?
C’est d’abord de la fierté. De la fierté pour ces petites îles qui ne sont pas très connues. Mais par le football, je pense que les Comores seront un peu plus connues. C’est une fierté pour le peuple comorien comme pour nous-mêmes. Pour ma famille aussi.
Comment était l’ambiance après le match à Moroni et sur les différentes îles?
C’était incroyable! Malheureusement, à cause des restrictions en lien avec le Covid, nous n’avons pas pu en profiter tous ensemble avec les supporters. Mais les images qui tournaient sur les réseaux sociaux étaient vraiment incroyables. C’était le bordel, comme on dirait à Marseille!
Malheureusement, des personnes sont décédées et ont été blessées. Que Dieu les préserve. J’adresse mes condoléances à leurs familles.
Marseille est parfois appelée la 5e île des Comores, vous avez eu des retours de cette communauté?
Oui, c’était fantastique. Que ce soit la famille, les amis, tout le monde m’a envoyé des vidéos. C’est une qualification historique et à Marseille, ils ont fêté comme il se doit! Mais pas qu’à Marseille, lorsque nous sommes arrivés en Égypte, nous avons été accueillis par plus d’une centaine de personnes comoriennes. Ils nous ont attendus trois heures, jusqu’à une heure du matin. Cela prouve la fierté ressentie après notre qualification. Notre petite île sera peut-être plus connue en raison du football.
La sélection nationale des Comores est relativement jeune et elle accède déjà à la CAN. Comment voyez-vous cette progression?
Nous sommes partis de très, très bas. Je n’ai pas connu les années les plus difficiles, mais certains cadres les ont vécues. À l’époque, il n’y avait pas d’équipement par exemple. Voir le chemin parcouru depuis est quelque chose d’incroyable. Nous sommes sur une pente montante et à nous de continuer. Je pense que ces performances vont faire que nous serons plus respectés. Et les jeunes arrivent, ils vont nous aider à continuer sur cette lancée.
Vous êtes toujours invaincus et déjà qualifiés. Quel est votre objectif pour votre match contre l’Égypte lundi?
Notre objectif est clairement la victoire. Nous voulons rester premiers de notre groupe et rester invaincus. Même si nous sommes déjà qualifiés, nous abordons ce match avec tout notre sérieux. Nous voulons confirmer ce que nous sommes en train de faire. Être premier d’une poule serait aussi une première historique, après la qualification. Nous allons tout donner et je pense que nous avons l’effectif pour y arriver.
La sélection est principalement composée de joueurs de la diaspora, qu’est-ce cela représente de pouvoir représenter son pays, sa famille?
C’est une fierté, d’abord pour la famille, pour mon père et pour ma mère. De pouvoir représenter son pays aussi. C’est encore plus fort par rapport aux Comores qui sont de petites îles, pas très connues dans le monde, comme dans le monde du football. Maintenant, je pense que nous serons respectés davantage. Le respect se gagne comme ça, sur le terrain. Nous avons prouvé, et pas seulement sur ces matches de qualification mais aussi lorsque nous avons raté le coche de peu contre le Cameroun (ndlr: pour la CAN 2019), que nous faisons de bons matches, même contre les gros. Petit à petit, nous montrons que nous sommes plus qu’une petite nation et que nous commençons à entrer dans la cour des grands.
Par Thibaud Oberli ©Lematin.ch
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