MOHELI VICTIME DE LA COVID19, PERD SES HABITANTS Notre but est de tirer la sonnette d’alarme sur la situation sanitaire de Mohéli et des Mo...
Notre but est de tirer la sonnette d’alarme sur la situation sanitaire de Mohéli et des Mohéliens en proie à la Covid19, et sur le dysfonctionnement de l’hôpital de Fomboni, pour sauver des vies humaines.
La santé des Mohéliens atteints de Covid (version en mutation virale aggravée), se passe dans l’indifférence. Tout se déroule comme s’il s’agit d’un problème propre aux Mohéliens à Mohéli, et qui ne concerne pas ceux qui assument les charges publiques nationales. Plusieurs personnes décèdent brutalement, faute de soins appropriés, à cause d'un mauvais diagnostic, d’absence de prise en charge, ou de manque de traitement adéquat.
C’est la continuation d’une situation sanitaire négligée et vécue comme une fatalité : des femmes enceintes sans suivi médical, qui décèdent en cours d’accouchement, après une évacuation tardive en Grande Comore ; des AVC (Accidents Vasculaires Cérébraux) et hématomes sous durales chroniques dont aucune solution n’existe sur place, nécessitant une Evasan improbable, difficilement accessible. Les hémiplégiques sont nombreux dans l'île, conséquence d'une mauvaise alimentation entre autre.
Qui ne connaît pas les personnes traitées pour une fièvre, typhoïde ou infection bactérienne, alors qu'elles souffrent d'insuffisance rénale, de diabète ou d'autres maux ! Les médecins en place dépourvus de moyens appropriés, peinent à diagnostiquer l’origine du mal et à prescrire le traitement adéquat.
Le manque criant de matériels, d'équipements minimums, d'hygiène et l’utilisation d’appareils d’un autre âge, font que Mohéli ne dispose pas d’un service de santé qui répond aux besoins minimums et urgents des malades.
Les familles des malades sont incapables de payer la location des chambres individuelles, un peu mieux aménagées. Les malades sont alors entassés dans des chambres communes surchauffées et sans électricité ; ils sont allongés sur des lits abimés et des matelas hors d’usage.
Les familles doivent tout payer : les ordonnances, la nourriture, les opérations urgentes ou non, l’anesthésie, la prise de sang, et tout ce qui peut être utile pour les soins. Un malade peut être surpris par une panne de courant, et mourir sur la table d’opération.
C’est dans cette situation de délabrement sanitaire de l’hôpital de Fomboni et sa gestion chaotique, que l’avènement du Covid a rendu Mohéli plus malade de sa santé. Il ne se passe pas deux jours sans qu’on annonce le décès d’une personne : 11 (onze) décès en moins de deux semaines, dans cette île de 35 000 habitants.
Il faut le dire contre la désinformation officielle : les personnes décèdent faute de suivi médical, de prise en charge, abandonnées par les médecins, faute d’appareils respiratoires suffisants et disponibles. Des malades l’ont confirmé en révélant des cas précis de personnes gravement atteintes, abandonnées et décédés, faute d’appareils respiratoires.
Les autorités locales et nationales ont fait preuve d’un manque de savoir-faire et de laisser aller, dans la mise en œuvre des mesures de confinement et de maintien de l’ordre public, et qu’il faudrait mettre sur le compte de l’inexpérience : absence de mesures préparatoires avant le confinement, mesures appliquées brutalement par la force de maintien de l’ordre, absence de mesures d’accompagnement pour ravitailler en nourriture, en électricité et en eau, les villageois interdits de circuler d’un village à un autre. Les autorités n’en parlent pas pour éviter de passer pour incompétentes.
Le premier pallier de traitement du Covid appliqué dans le monde, n’est que partiellement réalisé à Mohéli. Les tests sont faits de façon incomplète et dans l’improvisation, malgré la population en nombre limité. Toutes les familles contaminées et endeuillées attendent d’être testées en priorité, afin d’être isolées.
La plupart des personnes contrôlées positives, restent chez elles pour se soigner à domicile, en absorbant de la vapeur des plantes surchauffées jusqu’à la transpiration, en consommant des citrons et des clous de girofle.
Elles prennent de gros risques sans accompagnement médical, mais le dysfonctionnement de l’hôpital fait fuir beaucoup de malades. Si le traitement à domicile ne donne pas de résultats satisfaisants, elles, finissent par retourner à l’hôpital, où elles consomment des plats de nourriture standardisée et peu convenants.
Question hallucinante : les contaminés meurent-ils de Covid ou d’hypoglycémie ? Selon le témoignage de certains médecins résidents, la cause des décès est imputable à l’utilisation de certains médicaments, qui provoquent chez les diabétiques, une hypoglycémie foudroyante. Il s’agit de « Colchicine Opocalcium 1mg », un traitement inapproprié et dangereux. Comment comprendre que ce médicament soit administré en dépit de sa dangerosité constatée publiquement ?
La communauté internationale comme dans ses habitudes, se mobilise pour venir en aide aux populations sinistrées, en comblant ainsi, le manque de solidarité nationale. Médecins, paramédicaux, experts en communication, matériels médicaux divers et variés sont destinés à faire face à la pandémie. Cette assistance médicale devrait faire l’objet de suivi et de surveillance vigilante, pour éviter les détournements cyniques des corrompus quasi inévitables. C’est le seul moyen d’assurer que l’aide internationale arrive aux destinataires.
Mohéli a besoin en quantité illimitée, des masques, une centaine d’appareils respiratoires, du gel hydro alcoolique. Pour l’heure, chacun se débrouille pour se procurer les masques qui faute d’être gratuits, ne sont pas à la portée des moyens de tous. Le même masque est porté pendant plusieurs jours, parfois par plusieurs personnes. Le plus important est de veiller à ce que le matériel médical envoyé, ne soit pas détourné et vendu, et qu’il arrive aux destinataires.
Les Comoriens de la diaspora de France (Mohéliens, Grands Comoriens, Anjouanais et Mahorais) se sont mobilisés pour cotiser et collecter du matériel médical et de l’argent pour l’achat d’appareils respiratoires. Ils ont acheminé des masques, et tant d’autres matériels nécessaires mais qui pour l’heure, ne sont pas en quantité suffisante. Nous tenons à les remercier, et plus particulièrement, les journalistes qui prennent le risque d’intervenir à Mohéli, pour filmer et diffuser .se qui se passe dans cette île.
Ci-joint la liste des produits Covid 19, nécessaires pour l’hôpital central de Fomboni/Mohéli, pour les dispensaires ruraux et les populations.
Vous remerciant infiniment pour votre soutien, votre solidarité et votre générosité.
Communauté des Mohéliens de France
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