LA DIFFÉRENCE Nous sommes au début de l'année 1982. Après plus d'un mois de travaux de révision à la centrale de Voidjou, le DG de l...
Nous sommes au début de l'année 1982. Après plus d'un mois de travaux de révision à la centrale de Voidjou, le DG de l'EEDC à l'époque, feu Saïd Mohamed Tourqui, paix à son âme, décide de me confier la direction de la centrale en qualité de chef centrale. Bien entendu, il en parle au Président Ahmed Abdallah, vu mon statut d'opposant déclaré au régime.
Le Président Abdallah s'en prend au DG en ces termes : "comment oseriez-vous confier la centrale de Voidjou, un des poumons du pays, à un Kampouchia ? " ( Pour dire soutien aux Khmers rouges au Cambodge ).
Saïd Mohamed Tourqui tient tête au Président Abdallah et engage sa responsabilité : " je sais que c'est un opposant au régime. Mais j'ai confiance en lui, vu ses capacités techniques ", rétorque t-il. Et il formalise la décision de me nommer chef de la centrale de Voidjou. A peine un mois après, le Président Abdallah dissout l'Assemblée Nationale et je suis retenu par mes camarades comme candidat aux législatives sous la bannière du FD naissant.
Ainsi le Président Abdallah a-t-il évité d'avoir un " Kampouchia " à la tête de la centrale puisque j'ai dû soumettre ma démission pour partir en campagne électorale. Saïd Mohamed Tourqui avait la trempe de pouvoir tenir tête au Président, convaincu qu'il était du bien fondé de sa décision.
Nous sommes en 2001, je représente le Chef de l'Etat, le Colonel Azali, au Comité de Suivi de l'Accord de Fomboni. Nous sommes en phase finale de nos travaux devant conduire à l'élection Présidentielle. En huis clos, alors que la décision selon laquelle c'est Ngazidja qui va ouvrir le bal de la Tournante est déjà acquise, Dr Mtara, alors chef de l'opposition dans le Comité de Suivi, lance : " Si l'actuel chef de l'État veut être candidat, il doit démissionner ".
Sans consultation avec qui que ce soit, pas même le Chef de l'Etat, j'interviens par un " Oui, il démissionnera s'il veut être candidat ". Pour ceux qui constituaient le premier cercle du pouvoir de l'époque, ma réponse constitue une trahison. Même le Colonel Azali le pensait. Il a fallu attendre l'écho de sa démission sur le plan national et en international pour qu'il soit convaincu de la justesse de la décision.
Par Soefo Aboudou
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