ASC en position dominante à Anjouan ? C'est ce que laisse penser en apparence la situation que vit MAKAS (photo) dans l'île. En eff...
C'est ce que laisse penser en apparence la situation que vit MAKAS (photo) dans l'île. En effet bibi pour les intimes, Makas pour d'autres a fait venir un bateau de ciment, contenance 9000 tonnes, quantité intégralement achetée ferme par des Commerçants de la place.
Pour ce faire, une telle opération a besoin du concours de la société ASC, ladite société chargée de la manutention dans l'île depuis 2003. Jusqu'à là rien d'étonnant, sauf que par ignorance où plutôt par envie, les gouvernements successifs ont laissé s'établir un monopole de fait dans l'importation du ciment.
Du coup, la société porte trois casquettes qui sont les suivantes :
- Elle joue son rôle de manutention, activité contractuelle entre elle et l'Etat Comorien.
- Elle joue un rôle de trading
- De commercialisation de ciment.
Cela dit, oui la société peut vendre du ciment, mais dans ce cas, il faut qu'elle crée une société de droit Comorien, au moins l'Etat pourrait bénéficier des retombées fiscales. Tout ça pour dire que ce quasi monopole que s'est attribué la société de manutention empêche à toute autre personne de commercialiser du ciment à Anjouan. Depuis 2003 donc la société ASC profite de la désinvolture des dirigeants Comoriens, règne en maître absolu.
La stratégie du cimentier manutentionnaire et fournisseur consiste à décourager toute tentation à autrui qui veut fournir du ciment, comme c'est elle qui est censée débarquer du ciment, elle ralentit la cadence de débarquement. On sait qu'elle peut débarquer jusqu'à 1000 tonnes / jour.
Dans le cas de MAKAS, la cadence est de 200 tonnes/j, à ce rythme là c'est la faillite assurée pour MAKAS, car pour 9000 tonnes, il faut compter 45 jours au lieu de 10 jours environs, passé donc ce délai MAKAS doit payer 5 millions de nos francs/ jour.
On croit comprendre que les autorités, prenant conscience de cet état de fait voudrait rectifier le tir, l'inconvénient dans cette affaire, c'est que ASC est le second pourvoyeur d'emplois dans l'île après l'Etat, soit 300 emplois.
Si donc on voudrait ne pas renouveler son contrat qui arrive à terme au 31 décembre courant, ASC pourrait partir avec ses bateaux et du coup le port de Mutsamudu serait temporairement désert et on perdrait beaucoup d'emplois.
C'est un dilemme qui est face à l'Etat Comorien, faut il laisser ladite société poursuivre son règne sur l'île ou rectifier le tir soit en l'obligeant à s'établir en tant que société de trading, soit refuser le renouvellement de son contrat.
Dans ces deux cas, cela ne se passera pas sans heurt, il faut donc chercher une solution médiane.
Par Daoud Halifa
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