Victorieux dimanche du Kenya (2-1), Nakibou Aboubakari (27 ans) et les Comores ne sont plus qu’à un point d’une qual...
Victorieux dimanche du Kenya (2-1), Nakibou Aboubakari (27 ans) et les Comores ne sont plus qu’à un point d’une qualification historique pour la Coupe d’Afrique des Nations 2022. Le joueur du Stade Briochin raconte son conte de fée avec les « Coelacanthes ».
1. Les Comores
« On est six frères et sœurs. Je suis le quatrième de la famille, le premier
né en France, à Saint-Denis. J’ai grandi à Garges-lès-Gonesse, dans le 95. À
la maison, et même encore maintenant, ma mère me parle en swahili. Je lui
réponds en français. J’ai la double culture. Petit, j’ai vite compris la
chance que j’avais de grandir ici. Les Comores, on y retournait tous les
deux-trois ans, pendant les deux mois de vacances d’été. Il fallait amortir le
prix du voyage (sourire). Mes parents sont d’abord arrivés à Marseille avant
d’aller à Dunkerque puis à Paris. Ils sont très fiers de me voir porter le
maillot des Comores. Et rendre fiers ses parents, c’est du pur bonheur ».
2. La sélection
« Ma première sélection, je ne peux pas l’oublier, c’était le 11 novembre 2011
: ça fait « 11-11-11 » ! On avait affronté le Mozambique, en qualification
pour la Coupe du monde 2014. À l’époque, j’étais à Guingamp. Avant d’être
rappelé contre la Libye il y a un mois, ma dernière sélection remontait à
2016. Il y a eu un gros trou. La montée du Stade Briochin en National m’a
permis d’être rappelé ».
3. Les matchs
« Mercredi dernier, on a fait match nul, 1-1, au Kenya. À 1-0, Youssouf
(M’Changama) est expulsé, juste avant la mi-temps. L’arbitre lui a mis un
deuxième carton jaune, soi-disant parce qu’il avait gagné du temps, sans
savoir qu’il l’avait déjà averti. Au retour, on jouait aux Comores, dans le
nouveau stade (d’Iconi-Malouzini) construit l’an dernier. On gagne 2-1. Je
suis rentré à 33 minutes de la fin alors que j’avais joué une vingtaine de
minutes au premier match. Je sens que le coach (Amir Abdou) compte sur moi et
je sais qu’il a été assez surpris de mon niveau à l’entraînement ».
4. La Coupe d’Afrique
« Les Comores n’ont jamais participé à la CAN. Le pays n’a été reconnu par la
FiFA qu’en 2005. Mathématiquement, il nous faut encore un point mais c’est
presque fait. Il reste deux matchs. Le premier, ce sera le 22 mars contre Le
Togo qui est déjà éliminé. Le deuxième le 30 mars, face à l’Égypte qui veut la
première place du groupe. Ce serait trop bête de ne pas y aller ! »
5. Le huis clos
« Au Kenya, il y avait 500 spectateurs. Aux Comores, malgré le huis clos, ils
étaient 200 ou 300 mais ils faisaient du bruit comme 2 ou 3 000. Il s’agissait
de gens du gouvernement, mais ils ont chanté comme des supporters. À la fin,
ils sont descendus sur le terrain, ils étaient en feu, c’était incroyable.
J’ai vu l’engouement que pouvait susciter le foot. Te dire que tu as participé
au bonheur des gens, c’est beau ».
6. Le Stade Briochin
« Je suis rentré mardi matin à Saint-Brieuc. Aujourd’hui (mercredi), c’était
repos car on ne rejoue que mardi à Quevilly-Rouen. Je vais d’ailleurs
retrouver en face Ahmed Soilihi, mon partenaire en sélection. Je sais que je
ne partais pas forcément titulaire en début de saison avec le Stade
(Briochin). J’étais d’ailleurs remplaçant lors des deux premières journées.
Mais dès que j’ai eu ma chance contre Laval, je l’ai saisie et j’ai été
titulaire ensuite à chaque fois. Je joue sous licence amateur, j’espère
maintenant décrocher un contrat fédéral, c’est l’objectif. Après Guingamp,
j’ai déjà été pro un an à Chypre, avec l’Olympiakos Nicosie. Jouer en
National, je le prends comme une récompense. Je n’ai pas lâché malgré les
frustrations ».
Par letelegramme.fr
Nakibou Aboubakari (à gauche) a également passé beaucoup de temps dans les
avions, entre des escales en Tanzanie et en Éthiopie et un match au Kenya.
Il est ici au côté d’Ahmed Soilihi, le joueur de Quevilly-Rouen qu’il
retrouvera mardi avec le Stade Briochin. (Photo DR)
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