2021 arrive à grand pas. Et mon intime conviction est que la Tournante continuera sa grande marche sur le chemin de l’alternance démocratiqu...
2021 arrive à grand pas. Et mon intime conviction est que la Tournante continuera sa grande marche sur le chemin de l’alternance démocratique, et ce malgré les manœuvres dilatoires des uns et les subterfuges des autres. Anjouan, n’en déplaise à certains, ne bradera pas son tour, ni ne sacrifiera ses droits constitutionnels sur l’autel des intérêts partisans et claniques.
Cela étant, mon propos qui ne peut que faire écho à l’ensemble de la jeunesse comorienne s’adresse en particulier à la jeunesse anjouanaise. Car la transition prochaine, la concerne au premier chef. Et je tiens à leur assurer que je ne me fais aucune inquiétude quant à sa tenue. Car elle est inéluctable.
Mon propos d’aujourd’hui s’inscrit dans une perspective de pardon et de construction. Pourquoi ? parce que les stigmates existent encore et que les plaies sont toujours vives et béantes. Pourquoi ? Parce que les anjouanais ne se sont pas encore reconciliés entre et avec eux-mêmes.
Comme tout le monde le sait on ne peut bâtir que sur des fondations fortes et des bases certaines. On ne peut prospérer que sur un contrat de confiance et une entente mutuelle et cordiale.
A l’aube de l’an 2021, quand des natifs de l’île d’Anjouan s’apprêtent à prendre le flambeau et à présider aux destinées de notre chère nation, il est bon de rappeler aux uns et aux autres les erreurs du passé afin de ne plus les commettre, mais il est tout autant important de nous dire que l’heure des initiatives inspirées et des actions concrètes est venue.
Sous le régime Bacar, Anjouan a connu une déchirure profonde, une fracture sociale qui a laissé jusqu’aux portes d’aujourd’hui, des familles dans le dénuement, des rancœurs dans les cœurs et des vindictes dans les esprits. Des gens ont connu les sévices de la geôle de Koky pour des raisons qui n’étaient autres que leurs divergences d’opinions et d’idéologie d’avec celles en vogue à l’époque.
De mémoire d’Anjouanais jamais la corruption n’a autant gagné du terrain. Le diplôme du baccalauréat a depuis cette période perdue de son prestige et de sa rigueur en tombant au rang et dans l’escarcelle de simple marchandise à acquérir à coup de francs ou de charme. Ce sont là les prémices de l’autonomie large à l’époque, la suite se passe amplement de tout commentaire, pourtant cette autonomie fut obtenue de haute lutte par les enfants d’Anjouan.
Bien qu’il y ait indéniablement du positif, il va sans dire que la gestion du pouvoir sous Bacar a fortement entravé le train-train quotidien des Anjouanais qui n’était pas extraordinaire, loin s’en faut, mais qui avait le mérite d’être paisible.
Vous aurez compris que le bien fondé de ma lettre s’inscrit dans un cadre d’éthique et de bonne gouvernance. La figure de la prochaine présidence doit rompre d’avec celle que nous avons connu sous Bacar et que nous subissons aujourd’hui sous Azali, et renouer avec la face humaine, compassionnelle et bienveillante inhérente à tout leadership digne de nom.
Mais cela ne se fera pas sans pardon. Sans réconciliation. Dans l’ouverture des cœurs et des âmes et dans l’épanchement de rancœurs et rancunes. Le pardon est une valeur sacrée chez nous. Valeur que nous chérissons et partageons tous, car ancrées dans nos traditions lointaines et dans notre religion séculaire et oh combien édifiante.
Je pourrais dresser le même constat, sous l’administration Sambi, toutes proportions gardées bien évidemment. La verve belliqueuse du discours et l’attitude va-t-en-guerre qui a précipité le deuxième débarquement sur Anjouan. Cependant j’en appelle à l’apaisement, et la morale et le bon sens nous interdit de tirer sur l’ambulance.
Chers compatriotes Anjouanais,
Très chère jeunesse,
Il est grand temps de montrer l’exemple. Il est temps de bâtir une nation digne et prospère. Nous en avons les moyens. Nous avons l’intelligence, la vision, le courage. La jeunesse est de mieux en mieux formée, et forte de ses acquis, elle peut faire de grand
es choses. Il est question de lui confier les clés et de lui faire confiance.
La jeunesse anjouanaise ne se sent vaincue que par ses propres croyances limitantes. Lesquelles croyances engendrent ses peurs et ses doutes, ses frustrations et ses blocages. Je l’invite à se débarrasser de ses complexes et à se jeter corps et âmes dans l’arène politique.
Jeunesse anjouanaise, vous n’êtes pas l’avenir d’Anjouan et des Comores. Vous êtes le présent, qui donne naissance à l’avenir. Et le présent c’est maintenant. C’est 2021. La balle est dans votre camp.
HALIDI ABDERMANE IBRAHIM Farid
Candidat aux élections présidentielles prochaines des Comores
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