Une quarantaine de détenus s’échappent de la prison de Moroni Selon un dirigeant de l’administration pénitentiaire locale, les évadés « ne s...
Selon un dirigeant de l’administration pénitentiaire locale, les évadés « ne sont pas des dangereux criminels »... à l’exception d’un homme ayant commis une tentative d’attentat contre le président comorien.
Ils se sont échappés de lieux considérés comme vétustes. Quarante-et-un détenus se sont évadés dimanche de la prison de Moroni, capitale des Comores, a-t-on appris lundi de sources concordantes. Parmi eux, un homme poursuivi pour son implication dans un projet terroriste.
L'un des évadés est en effet Inssa Mohamed (photo), alias Bobocha, poursuivi devant la Cour de sûreté de l'Etat pour sa participation à l'élaboration d'une tentative d'attentat à la bombe contre le président Azali Assoumani le 18 avril dernier.
Inssa Mohamed avait été placé en détention après avoir été extradé de Madagascar le 15 juillet. Le ministre de la Justice, Mohamed Housseine Djamalilaili, a confirmé son évasion.
C'est un événement sportif qui a favorisé cette évasion massive. Les détenus ont profité de l'absence de vigilance des agents de sécurité alors que les Comoriens étaient descendus dans les rues célébrer la victoire de l'équipe nationale de football face au Kenya lors d'un match de qualification pour la Coupe d'Afrique des Nations.
« Un lieu où même les rats ne s'invitent pas»
Selon le directeur général de l'Administration pénitentiaire, Soilihi Ali Saïd, « toutes les dispositions sont mises en place afin de rechercher ces évadés et les ramener à la prison. Heureusement, les détenus qui se sont évadés ne sont pas des dangereux criminels ; cependant, nous recherchons activement Bobocha ».
Des ONG qui militent pour l'amélioration des conditions de détention aux Comores ont estimé que cette évasion massive était prévisible. « Sans parler de la surpopulation carcérale, la maison d'arrêt de Moroni est un lieu où même les rats ne s'invitent pas », a déclaré le président de l'Observatoire des prisons, Mohamed Abdérémane.
« Il est insupportable de continuer à traiter les détenus comme des bétails en les obligeant de faire leurs besoins dans des sacs en plastique ou des bouteilles », a-t-il ajouté. Selon lui, la maison d'arrêt est conçue pour accueillir au maximum 100 personnes alors que l'effectif actuel est de 247.
Il y a trois ans, une importante mutinerie avait éclaté à la prison de Moroni. Les détenus, qui protestaient contre les mauvaises conditions de détention, avaient bloqué les entrées. D'autres mouvements de protestation ont suivi, sans qu'une solution pérenne soit trouvée.
Par Le Parisien avec AFP
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