Plusieurs agences ont contredit les accusations de fraude et de piratage de Donald Trump, qui refuse toujours de rec...
Plusieurs agences ont contredit les accusations de fraude et de piratage de Donald Trump, qui refuse toujours de reconnaître les résultats du scrutin.
Des agences américaines chargées de la sécurité des élections ont rapporté,
jeudi 12 novembre, n’avoir « aucune preuve » d’un piratage de la
présidentielle, contredisant ainsi Donald Trump, que l’opposition accuse
d’empoisonner la démocratie en refusant de reconnaître sa défaite.
« L’élection du 3 novembre a été la plus sûre de l’histoire des Etats-Unis »,
ont affirmé dans un communiqué commun plusieurs autorités électorales locales
et nationales, dont l’Agence pour la cybersécurité et la sécurité des
infrastructures (CISA), qui dépend du ministère de la sécurité intérieure :
« Il n’existe aucune preuve d’un système de vote ayant effacé, perdu ou changé
des bulletins, ou ayant été piraté de quelque façon que ce soit. »
« Bien que nous sachions que notre processus électoral fait l’objet de
nombreuses affirmations sans fondement et de campagnes de désinformation, nous
pouvons vous assurer que nous avons une confiance absolue dans la sécurité et
l’intégrité de nos élections », insistent-elles.
« Les républicains sèment délibérément le doute sur nos élections »
Le président sortant, Donald Trump, avait relayé quelques heures plus tôt sur
Twitter des informations infondées selon lesquelles un système électoral,
appelé Dominion, avait « effacé » 2,7 millions de votes en sa faveur à travers
le pays et en avait réattribué des centaines de milliers à son rival
démocrate, Joe Biden, en Pennsylvanie et dans d’autres Etats.
“REPORT: DOMINION DELETED 2.7 MILLION TRUMP VOTES NATIONWIDE. DATA ANALYSIS FINDS 221,000 PENNSYLVANIA VOTES SWITCHED FROM PRESIDENT TRUMP TO BIDEN. 941,000 TRUMP VOTES DELETED. STATES USING DOMINION VOTING SYSTEMS SWITCHED 435,000 VOTES FROM TRUMP TO BIDEN.” @ChanelRion @OANN
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 12, 2020
Selon des médias américains, il envisage de limoger le patron de l’agence
gouvernementale CISA, Christopher Krebs, qui s’est efforcé ces derniers jours
à rejeter les accusations de fraude électorale de grande ampleur.
A Washington, une poignée d’élus républicains a rapidement reconnu la victoire
du démocrate. Mais de nombreux autres sont restés silencieux ou ont soutenu
publiquement le président sortant, qui estime que l’élection lui a été « volée
», sans éléments concrets à l’appui.
« Les républicains du Congrès sèment délibérément le doute sur nos élections,
simplement parce qu’ils ont peur de Donald Trump », a lancé jeudi lors d’une
conférence de presse le chef de la minorité démocrate du Sénat, Chuck Schumer.
Et d’asséner :
« Nous venons de vivre une élection présidentielle clivante et remportée de
haute lutte, mais au lieu de rassembler le pays pour que nous puissions
combattre notre ennemi commun, le Covid-19, les républicains du Congrès
propagent des théories du complot, nient la réalité et empoisonnent les
fondements de notre démocratie. »
Un « dangereux chemin », selon Barack Obama
Le refus de l’administration Trump de reconnaître sa défaite – une rupture
historique avec les usages traditionnels de la politique américaine –
constitue un « dangereux chemin » qui « décrédibilise » la démocratie en
Amérique, a déclaré l’ancien président Barack Obama lors d’un entretien, dont
l’émission de CBS « 60 minutes » a diffusé un premier extrait jeudi.
Plus de 150 anciens hauts responsables américains ont également mis en garde
contre « un risque grave pour la sécurité nationale », dans une lettre
dévoilée par Politico. Parmi les signataires, issus des deux bords politiques,
figurent notamment l’ancien chef du Pentagone Chuck Hagel, un républicain, ou
Michael Hayden, ex-patron de l’Agence nationale de sécurité (NSA) et de
l’Agence centrale de renseignement (CIA).
Ils appellent à ce que Joe Biden puisse avoir accès aux informations «
nécessaires pour faire face aux questions urgentes de sécurité nationale,
comme le rapport quotidien » que le président reçoit sur les menaces pesant
sur les Etats-Unis et dans le monde.
Le président élu a reconnu mardi qu’il n’avait toujours pas accès à ces
rapports. Cela serait « utile », mais pas forcément indispensable avant son
investiture, le 20 janvier 2021, a-t-il nuancé.
Le Monde avec AFP
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