DÉCLARATION A LA NATION 23 NOVEMBRE 2020 Me SAID LARIFOU, VICE PRÉSIDENT DU CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION AUX COM...
Me SAID LARIFOU, VICE PRÉSIDENT DU CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION AUX COMORES
Chers compatriotes,
En ma qualité du vice-président du Conseil National de Transition aux Comores,
je me présente avec humilité devant vous parce que les circonstances
l’exigent.
La situation qui prévaut dans notre pays, l’union des Comores, est un
échec.
Un échec de tous les comoriens. Il y a bien sûr ceux qui en sont responsables
et qui se reconnaissent et l’écrasante majorité écrasante de comoriens qui
subissent.
Cet échec que nous ressentons douloureusement est partagé par beaucoup d'entre
nous quel que soit le domaine. Rien ne va.
Après avoir écouté, suivi les débats, les critiques des uns et des autres, le
temps de la responsabilité est venu. Je ne vais donc pas plaider les causes
d'un groupement ou d'une organisation.
La classe politique, toutes les forces vives du pays ont chacune une part de
responsabilité, certains par rapport au passé et nous tous vis-à-vis de
l'avenir de notre pays.
Certes, le problème de notre pays ne se limite pas à MonsieurAzali Assoumani.
Il concerne la société comorienne toute entière.
Cependant, son pouvoir non démocratique, répressif, autoritaire, dépourvu de
toute légitimité, constitue un obstacle pour faire émerger chez nous un
environnement sérieux et apaisé nécessaire pour relever les défis colossaux,
énormes et titanesques de notre siècle.
Monsieur Azali Assoumani ne peut indéfiniment continuer à manipuler la majeure
partie de la population. Il divise les Comoriens en intrumentalisant, sans
contrôle aucun et à son profit, l'ensemble des services et les moyens de
l’État y compris les forces publiques, la justice, pour se maintenir au
pouvoir contre la volonté du peuple Comorien qui lui avait donné le 26 Mai
2016 un mandat de 5 ans.
Les réformes constitutionnelles du 31 juillet 2018, prévoyant dans ses
dispositions transitoires des élections anticipées avant le 31 juillet 2019,
sont devenues caduques car Azali Assoumani n'a pu organiser ces échéances
électorales avant cette date.
Il avoue lui-même que les élections anticipées prévues le 24 Mars 2019 ont été
marquées par une fraude massive. Il s'agissait en réalité d'une mascarade
dénoncée par toute la classe politique comorienne ainsi que par les candidats
aux élections présidentielles.
Ces derniers, après avoir constaté cette mascarade , se sont retirés et ont
décidé de mettre en place un Conseil National de Transition aux Comores pour
condamner le coup d’état électoral du colonel Azali Assoumani et exiger une
transition pour préparer des nouvelles élections avant le 31 juillet
2019.
L'absence d’élections anticipées avant cette date a entraîné la caducité des
réformes constitutionnelles de juillet 2018 et la reprise du mandat de 5 ans
entamé en novembre 2016.
C'est ainsi que le colonel Azali Assoumani devait le 23 novembre 2020
convoquer le collège en vue des élections présidentielles et des
gouverneurs.
Force est de constater qu’Il ne l'a pas fait et n'entend pas le faire. Il
estime, à tort, disposer d'un mandat de 5 ans qui aurait, selon lui, commencé
en Mai 2019 alors qu'il a lui-même et publiquement lors d'un meeting avoué son
vol électoral donc la mascarade électorale du 24 Mars 2019.
La posture du colonel Azali Assoumani est dangereuse, elle est source
d’instabilité et de nature à porter atteinte à l’unité, à l’intégrité
territoriale de notre pays et à la paix dans notre région.
Le Colonel AZALI a créé un climat définitivement anxiogène aux Comores.
La souffrance et les inquiétudes se lisent dans les regards et poussent
certains à des attitudes et comportements irrationnels voir criminels.
Certaines initiatives individuelles, sans le moindre soutien de l’État, prises
ici ou là sont les preuves que notre pays,aujourd’hui, plus que jamais aspire
et revendique son droit à l'espoir. Il veut et a les talents requis pour
regarder et définir notre avenir avec optimisme.
Cet avenir ne peut-être envisagé ni défini par la politique de mensonge, de
duperie, de trahison, arbitraire et maintenant anticonstitutionnelle menée par
le colonel Azali Assoumani en raison de la défaillance de ce dernier ayant
refusé deconvoquer le collège électoral.
Ce serait une démission grave et intolérable si les forces vives des Comores
acceptent de se soumettre et subir, sans agir, à la dictature du colonel Azali
Assoumani, continuent à faire l'autruche malgré les assassinats commis par les
militaires,sous l’autorité de ce dernier Les emprisonnements, les arrestations
suivies d’emprisonnements arbitraires, des détournements de deniers publics et
ne réagissent pas face à l’étendue de la corruption qui dévore le pays et à la
dilapidation du patrimoine des Comores.
Il n'y a pas de fatalité à subir des injustices et la pauvreté. Le temps de la
responsabilité est venu. A l'instant présent, nous assumons la nôtre.
Dans les circonstances présentes de crise institutionnelle, il faut nous
réunir pour réaliser en urgence des objectifsimmédiats pour combler le vide
institutionnel et d’autorité pourvue de légitimité pour assurer à notre pays
un environnement apaisé afin de préparer les prochaines échéances électorales
conformément aux dispositions constitutionnelles en vigueur en Union des
Comores et à l'esprit de l'accord de paix de Fomboni
Il faut nous unir pour un impératif consensus républicain,démocratique et
inclusif dans l’intérêt non pas d'un parti ou d'un groupement mais ceux de
notre beau pays.
Ce Grand Rassemblement est le souhait de tous les Comoriens, il sera
l’expression de la Nation et de sa renaissance.
Lorsque nous appelons les comoriens de toutes les tendances à rejoindre ce
Rassemblement, ce n'est pas au nom d'une entente ou d'une organisation plus
légitime qu'une autre mais au nom de notre patrie, en l’honneur de nos
parents, par pitié et devoir pour la génération future des Comoriens.
Nous devons le faire et nous le ferons dans l’intérêt du futur de notre
pays
Engageons-nous ensemble pour reconstruire les Comores sur des nouvelles bases.
Oui, agissons ensemble pour notre patrie car la patrie restera et nous
passerons.
Que le Tout Puissant nous accorde sa miséricorde, son pardon et renforce la
fraternité et la solidarité entre tous les comoriens.
Vive l'Union des Comores dans la Paix et l’Unité
Tunis, le 23 Novembre 2020
Me Saïd LARIFOU, Vice-président du CNT aux Comores
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