La Blésoise Anissa Maoulida vient de disputer ses premiers matchs internationaux avec les Comores, sélection qu’elle a rejointe cette année....
La Blésoise Anissa Maoulida vient de disputer ses premiers matchs internationaux avec les Comores, sélection qu’elle a rejointe cette année. Et comme en club, c’est elle qui porte le brassard.
Les fratries de joueurs internationaux sont légion. On se souvient bien sûr des Néerlandais Frank et Ronald de Boer, ou des Français Benoît et Bruno Cheyrou. Il arrive même que deux frères défendent des nations différentes, comme pour les Boateng avec le Ghanéen Kevin-Prince et l’Allemand Jerome, ou pour les Pogba, avec Paul le Français et Florentin et Mathias les Guinéens.
Chez les Maoulida, originaires de Blois, c’est un peu la même chose : Assimina (18 ans) est régulièrement appelée en sélection jeunes de l’équipe de France depuis plusieurs années, alors que sa grande sœur Anissa (23 ans) vient de fêter ses premières sélections avec les Comores.
C’était à l’occasion de la Cosafa cup, tournoi regroupant des sélections de pays d’Afrique australe, qui a eu lieu du 3 au 14 novembre en Afrique du sud. « Les Comores, c’est le pays où mes parents sont nés. J’y ai encore de la famille, je m’y suis rendue plusieurs fois et je m’y suis même mariée il y a un an, avec Mohamed Siradjoudine », explique la jeune joueuse qui évolue en défense.
Cette sélection comorienne occupe la 156e au classement Fifa. Pour faire simple, il n’y a que trois pays en dessous des Comores dans ce classement : Aruba, Madagascar et Maurice.
Tout est donc à construire dans cette équipe nationale créée très récemment. Hormis un match en octobre 2006 face au Mozambique (2-7) puis un autre en mai 2014 contre l’Afrique du sud (0-13), les Cœlacanthes ont joué avec plus de régularité qu’à partir de la fin 2016.
« J’ai ressenti une forte émotion, c’était plus que de la fierté »
« Lors de la Cosafa cup 2019, l’équipe avait encaissé de lourdes défaites, avec notamment un 17-0 contre l’Afrique du sud. La fédération a décidé de changer les choses en faisant notamment appel à des expatriées. » C’est ainsi que Maoulida est entrée dans la sélection, tout comme une autre Loir-et-Chérienne, la Vendômoise Zaharouna Haoudadji (lire par ailleurs).
« Nous avons d’abord rencontré l’ancien sélectionner, Pascal Koutala, en mars, détaille Maoulida. Il nous a présenté le projet et la compétition, puis il y a eu le confinement. Mais je savais déjà que je voulais faire partie de l’aventure. Puis en septembre, c’est le directeur technique national, Moussa Ayouba, qui a repris contact avec nous. »
Les Comoriennes n’ont pu se retrouver qu’une semaine avant la compétition, une période très courte pour créer des automatismes. Maoulida, elle, a eu un rôle particulier à tenir, puisqu’elle a été nommée capitaine de la sélection (comme en club, à l’EFCL 41), alors même qu’elle découvrait celle-ci. « Nous avions une discussion commune, le sélectionneur a vu que j’y participais souvent. Et mon statut d’éducatrice au Blois Foot a dû jouer aussi. »
Puis lors de la Cosafa cup, Maoulida et consorts ont débuté par une défaite contre Eswatini (2-4) après avoir pourtant mené 2-0 (« On a manqué d’expérience, l’équipe n’a pas l’habitude de mener au score ») ; elles ont ensuite obtenu un bon match nul face au tenant du titre l’Angola (1-1) avec un but signé Haoudadji (« C’est presque une victoire ») ; elles ont enfin terminé par une défaite face à l’Afrique du sud (0-7), futur champion (« Il n’y a pas eu photo, même si on aurait pu faire mieux, on a déjà limité la casse par rapport à l’an dernier »). Le bilan reste très positif.
« On a pu voir qu’il y avait quelque chose à faire avec cette sélection. On espère que nos résultats amèneront d’autres expatriées à nous rejoindre », explique Maoulida, enchantée par a première expérience avec les Comores. « J’ai ressenti une forte émotion, c’était plus que de la fierté ».
Us vendôme : Zaharouna Haoudadji a marqué les esprits
Ancienne joueuse du FC Metz (U19) puis de Saint-Denis (D2), Zaharouna Haoudadji (20 ans) est revenue la saison dernière à Vendôme (R1) pour se relancer. Ses performances en sélection plaident aussi pour elle puisqu’elle a joué l’intégralité des trois matchs des Comores, avec un but à la clé contre l’Angola. Et pourtant, l’attaquante ne jouait pas à son poste. « Le sélectionneur m’a utilisée en milieu défensive. Certaines filles n’avaient pas pu venir et celles qui étaient présentes n’avaient pas forcément la condition pour évoluer à ce poste. »Il faut dire que la joueuse ne rechignait pas à faire du rab à l’entraînement. « En plus des séances, j’allais aussi à la salle en fin de journée. »Et même encore maintenant qu’elle est revenue en Loir-et-Cher, elle ne relâche pas ses efforts. « La pause, c’est pour les feignants, lance-t-elle. J’ai un programme individuel pour travailler la puissance et la détente. J’ai beaucoup d’objectifs et je me donne les moyens d’y arriver. » Le prochain objectif ? « Jouer et gagner la Ligue des champions. » Rien que ça !Elle ne manque pas l’occasion de remercier « le club de Vendôme, grâce à qui j’en suis arrivée là. Tout me sourit depuis que je suis revenue, même si ce n’est pas le niveau où je veux jouer. »
La sélection comorienne accueillait neuf expatriées, dont la Blésoise Anissa Maoulida (debout, 2e en partant de la gauche) et la Vendômoise Zaharouna Haoudadji (premier plan, à droite).
© (Photo fournie par Anissa Maoulida)
Par La Nouvelle République
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