En cette deuxième édition de Anjouan Libre, nous allons nous attacher à un événement grave qui s'est produit à Mayotte, un évènement ...
En cette deuxième édition de Anjouan Libre, nous allons nous attacher à un événement grave qui s'est produit à Mayotte, un évènement inquiétant, qui interroge sur les rapports actuels entre la France et le régime d'Azali.
Il s'agit de l'arrestation et l'enlèvement par les PIGN à Mayotte d'un ressortissant anjouanais en situation de demandeur d'asile politique.
Fayad HALIDI dont la demande était valable jusqu'en décembre 2020 a été piégé par la police française qui l'avait convoqué au Centre de rétention et simplement remis entre les mains des tontons macoutes d'Azali.
Ce faisant, le préfet de Mayotte a complètement bafoué la tradition humaniste d'accueil de la France ainsi que sa législation sur l'asile et la défense des droits humains.
Comment la France peut-elle livrer de sang-froid un être humain qui s'est placé sous sa protection à un fou sanguinaire qui ne connaît ni loi ni justice ? N'est-ce pas le condamner à la torture et à une mort quasi-certaine ?
D'ailleurs Fayad n'a plus été vu depuis, dans les geôles anjouanaises et doit être déjà entre les griffes de ses tortionnaires de Ngazidja.
Fayad n'est pas le seul à avoir été livré aux PIGN d'Azali à Mayotte, mais aujourd'hui la collusion avec la France est flagrante et ne peut que renforcer l'arrogance d'un régime de bandits qui n'a pas hésité à aller enlever un opposant à Madagascar en bafouant la loi de ce pays.
Gonflé à bloc, ce cynique pouvoir sanguinaire n'hésite pas à menacer ses opposants à l'extérieur : « Vous n'êtes en sécurité nulle part. On viendra vous chercher partout. »
Comment peut-on aider un pouvoir qui impose une chape de plomb dans son pays et pourchasse ses opposants, même à l'extérieur ?
Quel est le deal passé avec Macron ? S'agit-il comme disent certains de l'application du traité d'entraide juridique entre les deux pays ?
Nous pensons que la raison est ailleurs : depuis le déclenchement de la pandémie de la Covid-19, la France s'est mise hors la loi internationale en expulsant par bateaux entiers des pseudo-clandestins non testés de Mayotte vers l'île d'Anjouan. C'est un véritable crime qui prend le contre-pied des préconisations de l'OMS et porteur d'une grave menace pour le peuple démuni de l'île d'Anjouan.
Alors aurait-il suffi qu'Azali s'engage de ne pas bloquer les expulsés ni faire des vagues sur le plan international et peut-être aurait-il empoché un bon bakchich pour qu'il reçoive carte blanche de la France dans sa chasse aux sorciers ? Manifestement, cela ne grandit nullement la France qui devient complice d'un véritable crime organisé.
Le président Macron devrait mettre un terme rapide à ces errements d'un autre âge : ce n'est pas parce que cela se produit à Mayotte que la loi internationale et le respect des droits humains doivent être piétinés sans vergogne.
L'opposition Ngazidjéenne est restée silencieuse sur ce nouveau crime d'Azali, peut-être parce qu'aujourd'hui les victimes sont anjouanaises, victimes des naufrages et maintenant des enlèvements à la Rambo. Elle n'a pas compris qu'il y va aussi de sa survie et qu'elle a intérêt à faire pression sur Macron pour qu'il récuse et arrête de tels agissements qui sont une honte pour la France.
Pour terminer, nous ne manquons pas de nous étonner du mutisme des Sambistes et de leur parti « Juwa », prompts à dégainer sur le moindre petit fait et qui aujourd'hui ont perdu leur langue face à cet acte de banditisme international.
Où sont passés les défenseurs de l’État de droit « Dawula ya haki » et « Tour d'Anjouan 2021 » ?
Le combat pour une vraie démocratie n'est pas une chanson, ni une danse, c'est un combat de tous les jours contre l'absolutisme et le déni des droits fondamentaux.
Vive Anjouan dans la plénitude de ses prérogatives !
Vive l’État souverain d’Anjouan !
Anli Yachourtu JAFFAR
COMMENTAIRES