Dans le quartier Doujani, à Mamoudzou ( Mayotte), le 2 septembre. ALI AL-DAHER / AFP La grève des transporteurs scolaires a déclenché d...
Dans le quartier Doujani, à Mamoudzou ( Mayotte), le 2 septembre. ALI AL-DAHER / AFP |
La grève des transporteurs scolaires a déclenché des manifestations d’élèves. De jeunes Mahorais non scolarisés ont rejoint le mouvement, générant des affrontements.
Poubelles, pneus et palettes renversés et brûlés sur les principaux axes routiers pour bloquer la circulation… Depuis le 31 août, les élèves de Mayotte ont manifesté pendant plusieurs jours pour protester contre l’absence de bus de ramassage scolaire en raison d’une grève des chauffeurs. Mais mercredi 2 septembre, des bandes de jeunes non scolarisés se sont mêlées aux barrages, avec la claire intention de racketter les automobilistes et les motards bloqués, et d’en découdre avec les forces de l’ordre. Exaspérés, des usagers ont riposté et ont affronté les jeunes.
C’est une journée à marquer d’une pierre noire. Mercredi, en remontant la file de véhicules à l’arrêt depuis Tsararano, à une dizaine de kilomètres au sud du chef-lieu Mamoudzou, on croit pouvoir imaginer ce qui se passe. Au loin, d’épaisses fumées. Un barrage ? Classique. Des affrontements avec la police ? Habituels. La tension qui monte, elle, est inhabituelle. Nombre de voitures font demi-tour. « N’y allez pas, c’est la guerre ! », lance un conducteur à un motard qui le laisse manœuvrer.
La guerre ? A Passamaïnty, aux portes du chef-lieu, où les chauffeurs sont sortis de leurs véhicules pour s’enquérir de la situation, le mot est sur toutes les lèvres. Du nord au sud jusqu’en son cœur, Mamoudzou est paralysée par des barrages érigés par des élèves empêchés de se rendre en cours à cause de la grève des transporteurs scolaires. « C’est bloqué à Koungou, à Majicavo, c’est le feu partout. Ça bastonne à Kawéni, et ici, c’est la guerre en mode Tchetchénie, mon gars ! », assure un automobiliste à l’affût des informations.
Par Grégoire Mérot ©️LeMonde.Fr
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