LA DISPARITION DU PRINCE SAID ALI KEMAL LAISSE UN GRAND VIDE PARMI LES HOMMES POLITIQUES INTÉGRES Nous avons tous appris la nouvell...
LA DISPARITION DU PRINCE SAID ALI KEMAL LAISSE UN GRAND VIDE PARMI LES HOMMES POLITIQUES INTÉGRES
Nous avons tous appris la nouvelle du décès du prince Saïd Ali Kemal, fils du Prince Saïd Ibrahim et petit fils du Sultan Saïd Ali avec la plus grande tristesse ; pour ma part c’est avec une profonde douleur car non seulement nous avons été parfois proche politiquement mais bien plus amicalement et surtout nous sommes également unis par les liens familiaux indéfectibles, nos souvenirs communs se partageaient et remontent à des décennies et plus précisément à 1977. Je me rappelle encore de sa personnalité frêle et forte en même temps.
Kemal avait une personnalité particulièrement très riche car il savait être attentif aux autres, au point de s'oublier et souvent les siens les plus proches. C'est une éducation et une force de transmission qui était aussi celle de son père et celle de son grand père le sultan. Il était toujours très soucieux des intérêts nationaux et tout au long de sa vie, il n’avait jamais cessé de faire passer la nation comorienne avant tout le reste.
C’est pourquoi alors qu’il avait accédé aux plus hautes fonctions, il n’avait jamais hésité à se retirer dès lors qu’il estimait que ses convictions en seraient remises en cause. Les principes élémentaires d’honnêteté, d'humilité, de refus de toute forme compromettante et de corruption étaient pour lui un caractère pour la sauvegarde de l’intérêt national, et ne souffraient d'aucune atteinte dans leur plénitude et pour l’exigence de sa vie.
Il laisse aujourd’hui un héritage, que notre devoir de mémoire impose de faire partager et de le faire vivre. La foule immense qui l’a accompagné à sa dernière demeure ce dimanche de 13 septembre 2020, l'a ainsi exprimé et ne me démentira pas. L'expression de sa sincérité et de son humilité réunies, ont fait qu'il ne pouvait accepter le bénéfice des honneurs que l'Etat lui aurait réservé, pour les actes qu’il avait posés et au service de la nation.
Le refus des obsèques nationales est une expression fidèle à l’homme qu’il a toujours été, un homme simple, un homme comme et parmi les autres, sans privilège aucun, sans même prétendre à sa noble ascendance.
C'est ainsi qu’il avait vécu et c’est ainsi qu’il a voulu partir.
Cet exemple doit être médité. Que valent les apparats, que valent les milliards volés qui s’entassent dans des coffres anonymes alors que tant de besoins élémentaires font défaut et que l’immense majorité de la population du pays souffre ? Sa réponse nous est offerte, le fruit des rapines ne vaut que le mépris et une condamnation unanime.
Kemal a eu le courage de dire non à trois reprises au moins : à Ahmed Abdallah d'abord , puis à Djohar et enfin à Taki, il les avait tous servi aux plus hautes responsabilités. Il a condamné sans réserves les régimes de Sambi et Ikililou pour leur mauvaise gestion des Comores et pour leur corruption incontestablement massive.
Il a soutenu l'élection de Azali en 2016 mais l'avait averti dès le début, qu'il fallait qu'il sache répondre aux exigences fondamentales du peuple et lui avait conseillé m'avait-il confié, de recruter autour de lui et pour servir dans le gouvernement des patriotes compétents et honnêtes.
Le prince Saïd Ali Kemal avait en outre fermement condamné la Constitution de 2001, l'histoire lui a encore donné raison. Une Constitution voulue et imposée par des politiciens cependant rédigée par des experts étrangers, elle s'est avérée inadaptée aux Comores. Elle est à l'origine de conséquences désastreuses voire catastrophiques que chacun déplore encore aujourd'hui.
Encore une fois, l'histoire lui a donné raison car c'est la Constitution de 2001 qui a conduit au détournement du regard sur les vrais problèmes des Comoriens, car il est clair que la tournante conduisit les cupides Sambi et Ikilihou à s’accaparer des milliards et à les détourner à leur profit, pour un potentiel de mieux être.
Sa sagesse et sa vision doivent nous guider aujourd’hui, regardons en face son cri d'appel et d’espoir, prions pour que sa lumière en touche plus d’un.
Kwaheri mawanama Said Ali Kemal
Said Hilali
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