COMMUNIQUE Au cours de la cérémonie de mise en place du Haut Conseil de la Magistrature, le nouveau Mufti a tenu des propos d’une rar...
Au cours de la cérémonie de mise en place du Haut Conseil de la Magistrature, le nouveau Mufti a tenu des propos d’une rare violence à l’encontre de l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, propos diffamatoires, calomnieux voire injurieux. Ce qui sied mal à un homme censé incarner les valeurs de fraternité, de cohésion et de compassion.
Il y a deux raisons à cette manifestation d’hostilité envers l’ancien Président. La première est de marquer son entrée officielle dans le cercle de la haine et de la revanche qui s’est accaparé du sommet de l’Etat. Manifester publiquement sa haine de l’ancien Président Sambi est un ticket d’entrée dans ce cercle. La seconde est une vieille rancune d’un homme qui a soutenu l’ancien président lors des élections présidentielles de 2006 et qui a été déçu pour des raisons personnelles.
Mais de là à prétendre que l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, qui a consacré sa vie à éduquer les comoriens sur la voie des valeurs morales de l’islam, aurait été complice d’un prétendu trafic de drogue, c’est de la pure calomnie. Laisser la haine et la rancune l’emporter jusqu’à proclamer qu’il est l’ennemi des Comores est injuste.
Le lieu et moment choisis pour cette déclaration extrémiste, sans nuances et manifestement injuste sont aggravants. En effet, ça s’est passé à la Présidence de Beit-Salam, devant la communauté internationale et les plus hautes autorités de système judiciaire et au moment où on mettait solennellement en place le Haut Conseil de la Magistrature, une institution censée promouvoir la justice et l’équité.
Alors que le pays est choqué par la multiplication des actes de pédophilie et où l’institution judiciaire est interrogée par l’opinion publique, au lieu de s’attaquer injustement à l’ancien Président Sambi, le Mufti aurait mieux fait de rappeler combien ces aces sont contraires à l’islam et combien notre religion prône la justice.
Le Saint Coran dit : Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le très Miséricordieux
« Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » Coran S. 5, v. 8. Faut-il le rappeler à quelqu’un que l’on présente comme un érudit de l’islam ?
La très grande majorité de l’opinion publique comorienne dans sa diversité, de l’intérieur comme de l’extérieur a condamné les propos du Mufti. Les comoriens ont trouvé, à raison, ces propos indignes d’une autorité qui doit prôner la modération et la cohésion sociale.
En effet, on peut ne pas aimer l’ancien Président ou ne pas avoir apprécié sa politique mais quasiment tout le monde s’accorde à dire qu’il y a de l’acharnement contre lui et que le traitement qu’il subit en tant qu’ancienne haute autorité de l’Etat crée un dangereux précédent.
Il y a une volonté maléfique de diaboliser l’ancien Président en niant tout ce qu’il a fait pour le pays. C’est une entreprise difficile car les comoriens ne sont pas dupes.
En effet, on ne peut prétendre vouloir effacer de la mémoire des comoriens les nombreuses réalisations de l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi en faveur de notre pays. Mais pour les amnésiques on n’en rappellera que quelques-unes :
1. En 2008, le rétablissement de la souveraineté de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, qui avait été mise en cause depuis l’éclatement de la crise séparatiste de 1997. La stabilité politique du pays et sa crédibilité ont été rétablies.
2. Le retrait des Comores de la liste noire de la Banque Africaine de Développement en 2007, après 17 ans et le retour des partenaires financiers internationaux. Ce qui a permis, à terme, à l’Etat comorien de bénéficier d’un allègement substantiel de sa dette extérieure dans le cadre de l’IPPTE. Cet allègement a libéré des précieuses ressources financières du service de la dette en faveur des secteurs sociaux.
3. Le renforcement des liens d’amitié et de coopération avec les pays arabes qui s’est traduit par de nombreuses retombées en faveur du développement socio-économique du pays.
4. L’initiation de la recherche pétrolière et gazière aux Comores par la signature du premier contrat de recherche avec la société GX Technologie Corporation le 28 avril 2007.
5. La connexion des Comores par la fibre optique marine au câble EASSY (investissement de 24 milliards de francs comoriens).
6. La reprise de la coopération avec le Japon après 10 ans d’interruption. Etc...
Au vu de cette liste non exhaustive, peut-on sérieusement et honnêtement qualifier l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi de « premier ennemi des Comores » ?
Le savant éthologiste autrichien Konrad Lorenz a dit « La haine rend non seulement aveugle et sourd mais incroyablement bête. »
Le parti JUWA,
- Condamne énergiquement les propos scandaleux du mufti ;
- Constate que Monsieur Aboubacar Said Abdillah n’a pas les qualités morales et humaines pour être le Mufti de notre pays ;
- Apporte son soutien à l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi ainsi qu’à sa
- famille et ses amis ;
- Soutien la plainte déposée par Maître Mahamoud Ahamada pour diffamations, calomnies et injures ;
- Lance un appel pour une justice équitable.
Le Bureau Exécutif du parti JUWA
Moroni le 7 août 2020
Moroni le 7 août 2020
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