Le Mufti doit savoir rester à sa vraie fonction, spirituelle Quel est le rôle de Mufti aux Comores? Il est l’autorité suprême qu...
Le Mufti doit savoir rester à sa vraie fonction, spirituelle
Quel est le rôle de Mufti aux Comores?
Il est l’autorité suprême qui a la charge sacrée de veiller au respect strict des pratiques de la religion.
En résumé, il est le gardien de l’institution religieuse. Il doit, de ce fait, avoir une maîtrise parfaite de la religion, une connaissance sans conteste du Coran à travers tous ses versets, s’en tenir à l’esprit et la lettre du Livre Sacré.
Il est un érudit désintéressé, sans compromission, ni complaisance.
C’est un homme qui a fait le serment de servir Dieu, et de devenir l’Ambassadeur de Dieu et du Prophète Mohamed, en ayant un comportement au-dessus de tout soupçon, jouissant d’une moralité sans l’ombre d’un nuage.
Notre pays, les Comores,
revendique haut et fort son appartenance à l’Islam d’une manière rigoureuse.
Notre foi collective durant des siècles a été préservée, et restée intacte, épargnée des influences extérieures.
Nous avons su éviter les effets néfastes des conflits et des guerres «de religions».
La quasi-totalité de notre population est musulmane, et pratique les mêmes rites religieux dans une cohérence parfaite, quelle que soit l’obédience des uns et des autres.
Les premières dérives de nos dignitaires religieux ont commencé à apparaître quand les Muftis ont fait irruption sur la politique instrumentalisée par les régimes politiques aux allures de cheval de Troie de certains gouvernants.
Le retour d’Ahmed Abdallah Abderemane au pouvoir en 1978 dans les conditions que personne n’ignore, en l’occurrence par l’implication du mercenaire français Robert «Bob» Denard, a conduit le président Ahmed Abdallah Abderemane, à solliciter l’aide inappropriée du Grand Mufti de la République de l’époque pour tenter de vernir un acte répréhensible, condamnable et banni: "le coup d’État, celui du 13 mai 1978".
La volonté de réhabilitation de son auteur, «l’affreux» Robert «Bob» Denard, baptisé pour la circonstance Saïd Moustoifa Mhadjou, conduit le Mufti à lui accorder abusivement sa bénédiction, prétendument [au nom de l’Islam], avec le titre usurpateur de Cheikh Saïd Moustoifa Mhadjou.
Depuis lors, la sortie de route n’a eu de cesse de s’accentuer plus ou moins.
Les Muftis, au fil du temps, ont tronqué leur foi et leur boubou de religieux en supportant les régimes politiques successifs, pour des avantages alléchants, sonnants et trébuchants, objet de toutes les convoitises.
Ils sont devenus l’instrument labellisé de dictatures en quête de légitimité et de soutien du monde religieux.
Le cas de Saïd Toihir Saïd Ahmed Maoulana, le dernier Mufti décédé dans l’exercice de ses fonctions, est un exemple flagrant.
Celui-ci est mort dépouillé de toute crédibilité, réduit à sa plus simple expression.
Son successeur n’a pas été capable de tirer les leçons d’un passé récent.
Il s’est empressé d’enfiler les mêmes habits maudits et d’emprunter le même chemin crapuleux.
Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, il ne pouvait y avoir de miracles.
La première prise de parole du nouveau portevoix d’Assoumani Azali, qui finit par des mensonges, de la calomnie et de la diffamation contre l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, est dans la continuité de la danse du ventre des griots de la dictature sanguinaire.
En réalité, ce pauvre homme n’est qu’une victime de plus de la dictature au même titre que l’Armée nationale, l’administration judiciaire ou encore une certaine presse complice du pouvoir.
Tout ceci pour dire qu’il y a urgence à réformer structurellement notre pays de manière à rétablir l’ordre démocratique, la seule condition pour remettre le pays dans le sens de la marche. Il y va de l’intérêt supérieur de la nation comorienne.
Par Kamal Abdallah
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