M. Mahamoudou Ali Mohamed, Président de l'Alliance Nationale des Libéraux pour les Comores, ancien Président de l'OPACO, Fondateu...
M. Mahamoudou Ali Mohamed, Président de l'Alliance Nationale des Libéraux pour les Comores, ancien Président de l'OPACO, Fondateur de l' entreprise CBE et Expert comptable de formation, réagit ici, aux programmes de développement du gouvernement depuis 2016, qui ne sont pour lui que des promesses.
Promesses, Plan quinquennal d’investissements, Plan Comores Emergents et le dernier né Plan de Développement Intérimaire.
J’admets que je verse dans la facilité que de critiquer les promesses non tenues par nos gouvernants. J’admets aussi que les promesses même intenables sont un passage obligé pour ce Gouvernement afin d’essayer de convaincre et impulser un certain « optimisme » chez le comorien.
Cela aurait pu marcher. Ne fallait-il pas lancer plutôt une culture de respect des lois et de responsabilisation que tous ces plans ?
Un célèbre président français a dit que "les promesses n’engagent, dit-on, que ceux qui les reçoivent».
Il faut dire que généralement les politiques en usent et en abusent. Mais dans notre pays nous avons atteint des sommets.
Les comoriens lambda sont-t-ils dupes ? Vont-t-ils encore une fois accepter d’être des sacrifiés avec ce PDI ? Allons-nous croire à leurs belles paroles jamais tenues ?
Nos gouvernants ont commencé par le PIQ. Pour moi un plan quinquennal devrait être la première étape d’un développement concerté de l’économie avec des orientations et des objectifs formulés dans le cadre d’une politique de développement portant sur les cinq années affichées.
Le plan quinquennal devant être considéré comme une œuvre collective. Il aurait été nécessaire pour le Secrétariat Général du Gouvernement qui a présidé à l’élaboration du PIQ, d’impliquer les représentants des groupements professionnels et de la société civile pour collaborer avec l’Administration et décider de l’avenir économique du pays. Il n’en fût pas ainsi.
Contrairement à ce qui a été introduit comme s’inspirant du DSCRP. Le PIQ n’était qu’un guide pour les ministères et un outil pour la recherche de potentiels financements.
En date du 10 août 2020, le Secrétaire Général du Gouvernement a accordé une longue interview au Journal Al-Watwan. Encore une fois, j’ai assisté à une démonstration de promesses jamais tenues comme à l’habitude de ce Gouvernement.
Nous parlons maintenant de Plan de Développement Intérimaire (PDI). Un PDI supposé mettre en œuvre la vision d’un autre plan le PCE (Plan Comores Emergent).
Et de continuer en disant, que le PDI se repose sur les résultats positifs, concrets et salutaires venant du PIQ. Le PIQ aurait permis de rétablir l’eau, l’électricité, la construction des routes, des écoles et des établissements sanitaires. Waouh rien que ça.
Parlons du PIQ, qui n’est qu’un listing par ministère de souhaits d’investissements physiques.
Commençant par le Ministère de l’Education, le PIQ avait prévu la construction de 282 établissements dans les 5 ans qui s’achèvent en 2020 pour un montant de 22, 5 milliards, pourrons avoir des statistiques sur le nombre d’établissements construits ou réhabilités en 5 ans dont fait référence le SGG ?
Ministère de l’énergie : Où sont réalisées les 11 unités prévues à 59 milliards qui ont fait rétablir l’eau et l’électricité. Ou combien sont achevées en de 2016 à 2020 ?
Ministères des transports : Quelles sont les régions qui ont vu l’amélioration de la circulation routière avec le budget prévu de 86,4 milliards de FC dans des routes. La route de Mitsamiouli et celle faite à Anjouan par les mêmes chinois, c’était avant le PIQ.
Nos conditions de vie seraient entre autres améliorées car des établissements sanitaires prévus par le PIQ ont été construits. Ici je réclame les statistiques de réalisation sur les 339 établissements pour un montant de 65,5 milliards prévus par le PIQ.
Je pense que je ne vis peut-être pas dans le même pays que le SGG.
Les milliards donnent en effet le tournis. Tout comme les 80.000 emplois qui seront créés d’ici 2024. L’équivalent des habitants de la ville de Moroni auront tous un emploi. Inch Allah amine.
Quant aux retombées des causeries de Paris fin d’année 2019, il me semble peu probable que d’autres investisseurs se manifestent réellement pour remplacer le peu qui avait manifesté leur intérêt pour notre pays.
Quand nous voulons remplacer le groupe émirati Armada par le groupe égyptien Al Sewedy sans appel d’offre et sans régler légalement le cas d’Armada. Et quand nous ne savons pas assumer les conséquences légales pour l’usine de Pèche des Qataris.
Et croyez-moi les autres investisseurs qui aurait signé des mémorandum d’entente, ils sont avertis et exigeront à priori la mise en place d’un cadre légal.
Et enfin, pour continuer dans le tâtonnement, un nouveau projet qui n’était pas dans le PIC et que je n’ai pas vu dans le PCE sort de terre, nous allons dépenser de l’argent dans les préfectures, or nous n’avons pas finalisé l’organisation et le fonctionnement des communes.
Bref, je m’attendais à un PDI qui allait mettre en œuvre tous les moyens qui nous permettaient de relancer notre économie et de promouvoir son développement à partir de ses forces internes.
Pour cela il aurait fallu se fixer des objectifs principaux pour voir l’effort d’investissement nécessaire
Objectifs de taux de croissance annuel retenu et sectorisé (agriculture, industrie, services, produits de rente, commerce, importations et exportations).
Un PDI qui vise aussi une élévation rapide des niveaux de vie des comoriens avec la collaboration active du monde rural et agricole.
Bref, parlons vrai et cessons avec l’art de se survendre en promesses auprès des Comoriens et de, à chaque fois, se rater. Le road show dans les iles des différents plans commence à lasser.
Moroni le 12 Août 2020
Mahamoudou Ali Mohamed
Président ANC
Alliance Nationale des Libéraux pour les Comores
HaYba FM, la Radio Moronienne du Monde
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