Docteur Ahmed Ouledi ou l’horizon vital

A l’heure où le terme de héros semble galvaudé, parce que travesti, instrumentalisé et mis dans toutes les sauces, y compris les plus ins...

A l’heure où le terme de héros semble galvaudé, parce que travesti, instrumentalisé et mis dans toutes les sauces, y compris les plus insipides, je voudrais dans ce texte, rendre un hommage intemporel à un homme humble et humaniste, qui, à lui tout seul, fait office de notre bibliothèque nationale. 

Dr Ahmed Ouledi, éminent conservateur de notre mémoire nationale ! 

Cet universitaire, au sens le plus noble, se distingue de beaucoup d’autres universitaires comoriens, par le travail de fourmi qu’il n’a de cesse de fournir pour la conservation de pans entiers de notre patrimoine national. Un patrimoine riche et dense, et pourtant laissé en désuétude, tant son intérêt et son importance ont toujours paru aux décideurs, comme balivernes et futilités. 

Dr Ouledi est, à cet égard, un héros qui mérite notre reconnaissance nationale, par son engagement et sa résistance obstinée contre les assassins de notre mémoire collective. 

Scientifique de formation, il est tantôt historien et photographe, tantôt guide touristique et expert multidisciplinaire, notamment sur les questions de préservation de l’environnement et de la biodiversité.

Cet expert-chercheur est un conservateur hors-pair de notre histoire et du temps qui passe, qu’il fixe méthodiquement pour qu’ils ne tombent pas justement aux oubliettes de l’histoire, qu’elle soit inscrite dans la longue durée ou l’immédiateté.

Notre pays, à la veille de nos 45 ans d’indépendance, lui doit incontestablement, la conservation de précieux matériaux qui témoignent de notre contribution nationale à l’histoire universelle.

Lorsqu’un peuple n’accorde aucun sens à la conservation de son histoire, il efface toute trace et toute empreinte sans lesquelles, les générations successives se retrouvent sans le moindre repère. Ce qui laisse le champ libre aux fossoyeurs et aux falsificateurs de l’histoire dont le rôle criminel est de la réécrire pour inventer des héros qui, confrontés à la vraie histoire, se trouvent être des lâches notoires. 

Dr Ahmed Ouledi, en vertu des pouvoirs qui ne m’ont pas été conférés, il me plait de vous élever, au rang d’Officier de l’Etoile d’Anjouan, pour votre œuvre au service des Comores. 

Ambassadeur Alloui Said Abasse