𝐃𝐈𝐒𝐂𝐎𝐔𝐑𝐒 𝐃𝐄 𝐒𝐎𝐍 𝐄𝐗𝐂𝐄𝐋𝐋𝐄𝐍𝐂𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐒𝐈𝐄𝐔𝐑 𝐀𝐙𝐀𝐋𝐈 𝐀𝐒𝐒𝐎𝐔𝐌𝐀𝐍𝐈, 𝐏𝐑𝐄𝐒𝐈𝐃𝐄𝐍𝐓 𝐃𝐄 𝐋’𝐔𝐍𝐈𝐎𝐍...
𝐃𝐈𝐒𝐂𝐎𝐔𝐑𝐒
𝐃𝐄 𝐒𝐎𝐍 𝐄𝐗𝐂𝐄𝐋𝐋𝐄𝐍𝐂𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐒𝐈𝐄𝐔𝐑 𝐀𝐙𝐀𝐋𝐈 𝐀𝐒𝐒𝐎𝐔𝐌𝐀𝐍𝐈, 𝐏𝐑𝐄𝐒𝐈𝐃𝐄𝐍𝐓 𝐃𝐄 𝐋’𝐔𝐍𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄𝐒 𝐂𝐎𝐌𝐎𝐑𝐄𝐒
𝐀 𝐋’𝐎𝐂𝐂𝐀𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐂𝐄𝐋𝐄𝐁𝐑𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍
𝐃𝐔 𝟒𝟓𝐞̀𝐦𝐞 𝐀𝐍𝐍𝐈𝐕𝐄𝐑𝐒𝐀𝐈𝐑𝐄
𝐃𝐄 𝐋’𝐈𝐍𝐃𝐄𝐏𝐄𝐍𝐃𝐀𝐍𝐂𝐄 𝐃𝐔 𝐏𝐀𝐘𝐒
Comoriennes, Comoriens,
Mes chers compatriotes
Nous célébrons aujourd’hui, le 45ème anniversaire de l’indépendance des Comores, alors que notre pays, comme tous les autres pays du monde, fait face à une grave crise sanitaire, liée à la pandémie de COVID-19.
Nous fêtons ainsi cette date symbolique du 6 juillet alors que nous sommes tous mobilisés pour combattre cette maladie et que des mesures ont été prises pour en freiner la propagation.
Malgré ce contexte, nous avons décidé de marquer cette date symbolique à Hombo-Mutsamudu, sur cette île qui a vu naitre le Président AHMED ABDALLAH ABDEREMANE qui, avec ses frères derrière lui, a proclamé l’indépendance de notre pays. Qu’Allah leur accorde Sa miséricorde.
A cette occasion, je voudrais tout d’abord adresser nos prières à nos martyrs, à nos héros et à tous ces anonymes, Comoriennes et Comoriens dont le patriotisme et l’action ont permis à notre pays de recouvrer sa souveraineté et au peuple comorien sa dignité.
Je salue avec un profond respect leur mémoire et je renouvèle la gratitude de la Nation aux acteurs de l’indépendance qui sont parmi nous, qu’Allah leur prête longue vie.
J’adresse un salut fraternel à nos forces armées et de sécurité qui veillent aujourd’hui sur la quiétude de la population comorienne et l’intégrité du territoire national.
Je rends à nouveau hommage au corps médical et à tout le personnel soignant de note pays qui, avec les moyens qui sont les nôtres et l’assistance de nos partenaires bi et multilatéraux, sont en première ligne pour prendre en charge et soigner nos malades, avec courage et abnégation.
Toutefois, le meilleur hommage que nous puissions leur rendre, mes chers compatriotes, est de les aider à endiguer, maitriser et vaincre cette pandémie par le respect scrupuleux des gestes barrières à savoir : le port de masques, la distanciation physique, le lavage fréquent des mains qui sont à ce jour, les meilleurs moyens, pour contenir et enrayer le danger sournois, que représente le COVID-19.
Mes chers compatriotes,
La crise sanitaire nous met face à de nouveaux défis.
En effet la pandémie du Coronavirus qui a dores-et-déjà un impact négatif sur l’économie mondiale, produit aussi ses effets sur la nôtre.
Ainsi, la croissance économique que nous visons, la création et la préservation des emplois, nous imposent alors une mobilisation encore plus forte, pour maintenir nos équilibres financiers et contenir l’inflation.
La baisse des échanges, des investissements et des transferts informels des migrants au niveau mondial, ainsi que le choc négatif de cette crise sur l’offre et la demande ajoutée à la baisse des investissements privés et leurs conséquences sur le système financier, l’Etat et les entreprises au niveau national, provoquent une dégradation des perspectives macroéconomiques de notre pays.
C’est pourquoi, l’Etat a pris la décision d’alléger la fiscalité, de reporter certaines échéances fiscales en faveur des entreprises et de d’apporter un soutien à leur trésorerie.
L’Etat a également décidé d’apporter un soutien aux producteurs et préparateurs de vanille, et de mettre en place des prêts garantis, à hauteur de 5 milliards de francs, en faveur du secteur privé productif et du secteur informel.
La banque Centrale des Comores, a demandé aux banques, de reporter les échéances des prêts aux entreprises, sans frais ni pénalité de retard et a mis en place un guichet de refinancement et un système de cotation des entreprises pour favoriser l’accès des plus performantes aux financements bancaires.
Enfin l’Etat a pris en faveur des ménages, des débiteurs et du secteur financier, les mesures qui vous seront annoncées incessamment.
Les besoins de financement de l’Etat pour 2020 estimés à 16,6 milliards de nos francs, sont suffisamment couverts par les apports de l’Etat et les financements attendus de nos partenaires pour assurer la continuité du service public notamment dans le secteur sanitaire et éducatif.
C’est pourquoi après l’examen du Conseil interministériel et les avis des structures de gestion du Covid-19, nous avons décidé d’assouplir certaines mesures afin de réguler l’activité économique de manière à sauvegarder la stabilité sociale et l’équilibre économique.
Ainsi, après des consultations et des échanges avec le Mufti de la République et les Ulémas, les prières collectives sont à nouveau autorisées, dès demain mardi à midi, sous la responsabilité des imams avec entre autres, l’obligation de faire les ablutions préalables à la maison, d’apporter chacun un tapis de prière individuel, de porter systématiquement le masque et de respecter les mesures d’hygiène et les distanciations physiques.
Dans les mêmes conditions, avec en plus l’usage de thermo flashs, les classes dites d’examen du primaire et du secondaire ainsi que les unités universitaires et des instituts d’enseignement supérieur seront rouvertes sous la responsabilité des Chefs d’établissement et de surveillants formés et informés.
Bien entendu, nous devons redoubler de vigilance, ajuster les comportements et mieux respecter les mesures barrières.
Nous avons également décidé de reporter le couvre-feu de 23 heures à 5 heures du matin, en interdisant toutefois les activités générant des attroupements.
Les frontières nationales sont rouvertes et la circulation inter-iles par voie aérienne et maritime est à nouveau autorisée.
Des discussions sont en cours avec les compagnies aériennes, en vue de l’ouverture progressive des frontières internationales.
Par contre, les autres mesures prises pour les transports routiers et inter-iles, les diverses manifestations, les festivités liées aux mariages, les cérémonies religieuses, les loisirs, les marchés et les grandes surfaces, restent toujours maintenues et doivent être respectées.
Parallèlement, les tests et le dépistage de la COVID-19 seront intensifiés avec l’isolement, la surveillance et le traitement des cas positifs.
Enfin, les districts sanitaires et les médecins-chefs référents bénéficieront d’une préparation à une éventuelle et meilleure prise en charge à domicile, des patients asymptomatiques.
Mes chers compatriotes,
C’est dans la paix et la concorde que l’indépendance de notre pays a été conquise.
C’est pacifiquement que nous devons continuer l’œuvre de nos prédécesseurs, pour parachever l’indépendance de notre pays et recouvrer son intégrité territoriale par l’intégration de l’Ile comorienne de Mayotte dans son ensemble naturel.
Notre ambition de faire de l’Union des Comores un pays émergent à l’horizon 2030 ne signifie autre chose que la préservation de cette dignité dont aspire le peuple comorien qui implique l’éradication de la pauvreté dans notre pays.
Alors, nous devons toutes et tous nous mettre au travail pour concrétiser les acquis de ces dernières années, notamment ceux de la Conférence de Partenaire au Développement des Comores car, cette dignité du peuple comorien, implique également une détermination sans faille à sortir notre pays du marasme économique.
Nos ainés ont su puiser dans la détermination, le dialogue politique et la réconciliation nationale, les ressources nécessaires pour conquérir l’indépendance de notre pays.
C’est cette voie que nous nous efforçons de suivre pour bâtir les Comores nouvelles, dans la paix, la concorde et la prospérité.
Ainsi, je regrette profondément les appels à la haine, à l’affrontement et à la division qui n’ont pas leur place dans notre pays et, plus particulièrement en un jour si symbolique que le 6 juillet.
C’est pourquoi je voudrais, en ce jour du 06 juillet 2020, appeler à nouveau tous les acteurs politiques de notre pays, attachés à la Démocratie et à la République, à unir nos forces pour renforcer l’unité nationale, la paix civile et sociale ainsi que la stabilité politique de notre pays, pour créer les meilleures conditions de l’émergence dont les premières conditions sont la justice et l’état de droit.
Pour cela, je leur renouvèle ainsi qu’a toutes celles et ceux qui le souhaitent et qui comprennent notre démarche et à toutes les bonnes volontés, ma disponibilité à œuvrer avec eux.
Parallèlement, je déclare solennellement, que la protection de nos institutions, la sécurité des personnes et les biens, la défense et le maintien de la paix et de l’ordre public dans notre pays, qui sont mes responsabilités premières, seront assurés sans défaillance.
Egalement, je m’engage ici, en ce jour symbolique, à prendre des initiatives et des mesures, dans les jours et les semaines qui viennent contre la recrudescence inquiétante des actes de violence et des agressions, en particulier contre les enfants et les femmes, dans nos iles.
La paix, la sécurité des personnes et des biens ainsi que la stabilité dans notre pays, sont nos biens communs les plus précieux sur lesquels, nous devons veiller jalousement, pour les consolider et les préserver. Tout le monde doit y mettre du sien et y apporter sa contribution.
Le défi est certes grand, mais nous sommes capables de le relever ensemble comme la Nation a été capable de le faire en de nombreuses autres circonstances, au premier rang desquelles le 6 juillet 1975 que célébrons aujourd’hui.
Vive la République,
Vive l’Union des Comores,
Je vous remercie.
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