Un malheur s’est abattu sur nous, vendredi 5 juin 2020. Il a touché une dizaine de familles parmi les nôtres avec le drame qui vient de s...
Un malheur s’est abattu sur nous, vendredi 5 juin 2020. Il a touché une dizaine de familles parmi les nôtres avec le drame qui vient de se produire en mer tunisienne. J’adresse, un message de condoléances à l’ensemble des familles et des localités touchées par cette tragédie.
En même temps que ce malheur s’est abattu sur nous, sur ces familles et proches endeuillés, en même temps des compatriotes trop animés par d’autres motifs peut-être instinctifs veulent s’en servir et contextualisent paradoxalement leurs opinions dans cette triste douleur. Ils peuvent s’en donner toutes les raisons du monde, et même celle pour laquelle « la fin justifie les moyens ». Après tout, cela n’engage qu’eux et leur propre conscience morale.
Se servir des messages que les victimes ont pu laisser avant de partir à jamais, ce n’est pas, permettez-le moi faire de la place aux émotions de ceux qui viennent de rendre leur âme, à ceux qui viennent de perdre des proches, dans des circonstances combien dramatiques.
Mais faire de la place à l’émotion de l’autre relève aussi d’une capacité de l’être sujet, de faire valoir son intelligence émotionnelle, seul gage pour adoucir la souffrance de l’autre lorsqu’il lui est arrivé le malheur.
Et justement, le malheur s’est abattu sur certains parmi nous, parmi nos villes et villages car 12 compatriotes candidats à l’immigration viennent de perdre la vie dans un naufrage d’embarcation de fortune au large de Tunisie.
Sinon, comment comprendre que des Comoriens, intellectuels ou pas s’accordent une seule stratégie consistant à reprendre les messages présentés comme les derniers eus et lus attribués aux compatriotes disparus dans ce drame de Tunisie ? Quel message envoient-ils, ces praticiens aux familles de victimes à défaut de le faire aux victimes elles-mêmes (Allah puisse leur accorder Sa paix) ? Quelles émotions expriment-ils avec leur attitude qui, me semble-t-il ce sont les mêmes qui se la partagent ?
On ne leur demande pas autant qu’ils ne puissent mais, au moins le respect aux disparus, à ces pauvres gens qu’on ne verra plus ici-bas. On ne peut leur demander autant que de l’attention particulière à ces familles durement touchées.
Cependant, et puisque ces gens-là ne voient que du politique partout où ils passent, partout où ils pointent l’œil et mettent un pied, il faut leur rappeler que la misère du monde ne peut en aucun moment devenir une source de déshumanisation, c’est-à-dire une plateforme où l’on perd le sens d’une critique constructive.
Il me semble que celles et ceux qui continuent de relayer les messages de ces jeunes gens disparus dans le terrible naufrage de Sfax, ces compatriotes manquent encore une fois de grâce et d’élégance face au drame en question, aux familles et proches des victimes et au phénomène, mondial qu’il soit : celui de l’immigration !
Par Abdoulatuf Bacar
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