Hommage à l’intellectuel et homme politique Comorien Salim Hadji Himidi qui nous a quitté ce samedi 28 mars 2020 à Paris Je demeure ...
Hommage à l’intellectuel et homme politique Comorien Salim Hadji Himidi qui nous a quitté ce samedi 28 mars 2020 à Paris
Je demeure profondément attristé d’apprendre, le matin du samedi 28 mars 2020, la disparition de l’intellectuel et homme politique comorien Salim Hadji Himidi; non seulement que son œuvre mérite un travail scientifique universitaire, mais surtout que sa personnalité reflète l’histoire de tout un peuple.
Ma dernière rencontre avec l’homme politique et intellectuel Salim Hadji Himidi, remonte en 2017 lors de mon passage à Paris pour participer à un colloque international portant sur « Révolution et émancipation ». Je lui ai dit que ma communication portait sur le régime révolutionnaire d’Ali Soilihi. Salim était très content surtout qu’il est un élément clés de cette révolution même si sa théorie s’opposait à certains points de celle d’Ali Soilihi.
Il m’a fait visiter Paris et on a savouré ensemble un bon plat dans un restaurant chinois (voir photo). Au cours de ce repas, il m’a dit que je devais chercher une voiture pour aller récupérer tous ces documents et dossiers ». Je lui ai demandé pourquoi moi. Et il m’a répondu : « Avec toi, je serai rassuré que mes dossiers et documents seront bien conservés. Tu sauras aussi leurs valeurs ». Il a rajouté : « Et il faut le faire vite, je sais qu’il me sera difficile de m’arracher à l’étreinte de certaines valeurs qui me sont essentielles mais je pense que mon séjour sur terre n’est pas loin de toucher l’extrémité de sa fin : je suis malade et affaibli.
Il est temps que je me repose en paix [...]». Me confier de tels propos n’était pas étonnant non seulement parce que j’étais à tu et à toi avec lui grâce aux fortes relations d’enfance avec mon père Abdou Nouhou, mais aussi et surtout parce que nous sommes issus d’une même lignée paternelle à Mbeni. J’ai été tellement touché par ses mots et j’ai accepté avec plaisir sa demande, mais mon court séjour à Paris ne m’a pas permis de récupérer les documents qu’il m’avait promis de me remettre. Il m’a parlé de son travail universitaire qu’il comptait soutenir en thèse de doctorat et qu’il n’avait pas pu achever pour des raisons diverses…
Après ce bon repas, il m’a ramené dans son appartement qu’il habitait seul. Il m’a parlé de beaucoup de chose qui relève de sa vie privée. Il m’a parlé de son attachement à sa petite fille qu’elle rendait souvent visite. Il m’a montré des documents et m’en a offert quelques-uns sur le régime révolutionnaire aux Comores.
Notre dernière discussion sur Whatsapp date du début du mois de mars (14 et 17 mars 2020) quelques jours avant sa mort. Je tenais à lui faire savoir la publication de mon article sur le régime révolutionnaire aux Comores suite au colloque de 2017 (voir lien Pressesdesmines.com et le remercier encore une fois pour les documents qu’il m’avait fournis et qui avaient servi de référence bibliographique. Il m’a félicité et m’a encouragé avec mes collègues chercheurs.
Je vous aurais partagé mes entretiens avec l’intellectuel Salim Hadji Himidi qui s’était déroulés à Mbeni en Grande Comore en 2016, sous l’assistance de son ami Mbae Hamidou. Je ne vais pas me hasarder à dire un mot sur son parcours politique vu que mes enregistrements sont dans mes archives en Grande Comore.
« L’histoire dira un jour son mot… »
Repose en paix ”papa”
ABDOU NOUHOU Badroudine
COMMENTAIRES