Plaquénil contre le coronavirus ? Le témoignage d'une patiente du Docteur Raoult qui est guérie

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Laetitia, 37 ans, avocate, d'Aix-en-Provence, était malade du Covid19. Elle ne l'est plus. La jeune femme fait partie des 24 pati...

Laetitia, 37 ans, avocate, d'Aix-en-Provence, était malade du Covid19. Elle ne l'est plus. La jeune femme fait partie des 24 patients ayant pris part à l'expérience du Dr Didier Raoult, à l'IHU de Marseille. Ce spécialiste a ouvert le débat en affirmant avoir découvert dans l'hydroxychloroquine un remède au coronavirus. Elle témoigne.

D'abord, comment allez-vous ?


Je dors beaucoup. Pour l’instant le simple fait de me lever et de bouger m’épuise et me fait tousser. Et puis je suis assez marquée psychologiquement. Mais je n’ai plus le virus. Pour l’heure nous restons confinés avec mon compagnon et notre fille de 27 mois comme si nous étions positifs par respect pour les autres « au cas où ». Nous sortons dans notre jardin la journée tandis que ma mère nous dépose des provisions devant la porte. Je suis en arrêt maladie jusqu’à dimanche mais dès lundi j’irai chercher des dossiers au cabinet pour faire du télétravail à la maison.

Quels étaient vos symptômes quand vous avez contracté le Covid19 ?


Mes premiers symptômes étaient la toux sèche, puis des migraines et une toux plus grasse. C'était mardi 10 mars. Je ne me suis pas vraiment inquiétée parce que je suis allergique aux pollens, je travaille sur écran, et 12 à 13 heures par jour en ce moment. J'ai donc pris un Nurofen par jour jusqu'au jeudi. Mais vendredi matin j'avais des quintes de toux et beaucoup de mal à respirer. J'étais très essoufflée, épuisée. C'est mon compagnon qui m'a poussée pour que j'aille me faire dépister alors que j'avais de plus en plus de difficultés à respirer. Je suis donc allée à la Timone à midi.

« On ne voulait pas me tester, mais je voulais absolument savoir »

Comment avez-vous été prise en charge ? Et comment avez-vous appris que vous étiez positive ?

J'ai attendu plus de trois heures confinée avec des centaines de personnes les unes derrière les autres, il faisait très chaud. Lorsque mon tour est venu et que j'ai expliqué mes symptômes, on m'a répondu que je ne serai pas testée car je n'avais pas d'ordonnance médicale, ni fait de voyage récent. C'était le cas de plusieurs personnes qui n'ont pas insisté et sont reparties. Mais moi j'avais ma fille à la maison. On ne voulait pas me tester, mais je voulais absolument savoir. Alors j'ai inventé un contact avec un positif...

On a donc fini par me tester puis me renvoyer chez moi avec un masque en me disant que je pourrai consulter le résultat sur la plateforme de l'hôpital avec un code, et qu'on me recontacterait de toute façon si c'était positif. Je suis donc rentrée, avec la peur de contaminer mon bébé et mon compagnon, ou n'importe qui croiserait mon chemin. J'ai gardé le masque 24 heures et à ce jour je n'ai toujours pas reçu le fameux code pour lire mes résultats !

Le vendredi soir, alors que j'appelais la Timone pour avoir des nouvelles, un monsieur m'a dit qu'il fallait 9 heures pour le test et non 6 heures comme indiqué initialement. Le samedi matin, toujours rien, jusqu'à 12 h 15 où on m'appelle. Un médecin m'explique que mon test est positif et que le Samu va venir me chercher pour 48 heures d'hospitalisation. Mon compagnon et ma fille ont été emmenés aussi, dans la même ambulance, pour un dépistage. Ils ont vécu la même attente interminable que moi la veille. Et alors qu'il fallait prendre de nombreuses précautions à l'aller, ils ont été renvoyés sans ménagement après le test. C'est ma mère, qui avait un siège enfant et s'était munie de masques et gants, qui a dû les ramener (alors que mon beau-père a 82 ans et une maladie auto-immune). Eux, étaient finalement négatifs.

Comment êtes-vous entrée en contact avec le professeur Raoult et pourquoi avez-vous accepté de participer à son test ?

J'ai été admise dans son service sans le savoir, je ne l'ai jamais rencontré. Dès mon arrivée en chambre, une infirmière m'a posé le protocole sur le lit en m'expliquant que c'était à l'état de recherches, d'où la nécessité de signer. En état de choc et apeurée, je n'ai rien lu, je n'ai pas réfléchi, j'ai signé. De toute façon je ne suis pas médecin et clairement j'étais là pour être traitée et soignée, pas pour attendre que ça passe. J'ai donc voulu leur faire confiance, d'autant que la Timone est assez réputée. Le lendemain, une amie médecin urgentiste qui avait fait un stage avec le Pr Raoult m'a dit que je pouvais y aller les yeux fermés.

Si vous n'aviez pas participé, quelles alternatives de soins aviez-vous ?

Plusieurs patients ont refusé. Or à ce jour ils sont hospitalisés depuis quinze jours sans amélioration...

En quoi a consisté le protocole ?

A mon arrivée j'ai eu une prise de sang, un électrocardiogramme, un goupillon nasal, rectal, et une analyse d'urine. J'ai pris le premier comprimé de Plaquénil (le médicament dont le principe actif est l'hydrocychloroquine NDLR) le samedi soir avec un antibiotique. Puis j'avais un comprimé le matin et un le soir les jours suivants. Avec ces tests renouvelés : goupillons nasal et rectal, analyse d'urine. Le mardi matin, le 17 mars, on m'a fait passer un scanner des poumons afin de rechercher d'éventuels foyers du virus et d'éventuels séquelles ou lésions sur les poumons.

Par le scanner, ils cherchaient aussi à comprendre comment évolue le virus, où il migre...

La même matinée, ils m'ont indiqué que mes deux derniers tests étaient repassés négatifs, c'est à dire que le virus était parti et que je pourrai rentrer chez moi. J'étais la seule dans ce cas, sur les sept personnes qui passaient le scanner. Tous les autres avaient été hospitalisés le vendredi ou samedi comme moi, mais ils restaient positifs. Certains avaient refusé le protocole le premier jour avant de l'accepter ensuite. Mon scanner était clair. J'ai eu une prise de sang pour voir le taux de Plaquénil dans le corps et un autre électrocardiogramme. Et comme tout était ok je suis sortie. Dans mon cas ce fut extrêmement rapide. Les médecins pensent que j'étais déjà arrivée en fin de virus au moment de l'hospitalisation.

« Je suis quand même devenue négative en quelques heures »

Avez-vous ressenti des conséquences sur votre corps ? On parle d'effets secondaires...

La toux se calmait un peu, mais j'étais de plus en plus fatiguée. On m'a expliqué que cela venait du fait que mon corps s'était battu et que le stress se relâchait. J'ai eu comme des brûlures dans la poitrine quand je toussais. Des douleurs au ventre, des migraines et le rythme cardiaque qui s'accélérait. J'ai pris le dernier comprimé de Plaquénil le mardi soir à la maison (on le prend jusqu'à 48 heures après le premier test négatif). Et tout a disparu depuis que je n'en prend plus. Ce qui reste aujourd'hui c'est asthénie, quelques migraines et une toux résiduelle au moindre effort. Le médecin m'a prévenu que j'allais la garder plusieurs semaines.

Il est question de lancer une étude à plus grande échelle et en plusieurs endroits, afin de confirmer les premières conclusions du Dr Raoult. Elles suscitent la controverse chez les scientifiques... Qu'en pensez-vous ?

Peut-être que je n'étais pas un cas compliqué mais je suis quand même devenue négative en quelques heures ! J'ai pu retrouver ma famille en quatre jours alors que je croyais mourir ! Je pense surtout qu'on prend le professeur Raoult pour un "allumé". Par rapport à son physique peut-être, ses cheveux longs. Mais il est un scientifique reconnu et brillant. Si, en attendant de trouver un traitement encore plus adapté, celui-ci fonctionne, alors pourquoi s'en priver ?

Vous teniez à parler à la presse. Pour quelles raisons ? 

Je voulais souligner le travail remarquable du personnel soignant au quotidien. Ils sont dépassés et en première ligne ! Quand j'ai fait mon entrée en chambre, l'infirmière arrivait peine à me parler car ses deux téléphones sonnaient sans cesse ! Et il faut savoir qu'une fois habillés, les personnels ne peuvent plus sortir du service pendant plus de 6 heures. A chaque tour de garde, le nouveau qui arrive monte les affaires laissées pour les patients par leurs familles. Le premier soir, une infirmière est donc venue à 1 heure du matin pour me donner les affaires que ma mère avait apporté : de l'eau et une couverture, car il y avait une pénurie dans l'établissement. Et comme j'avais été incapable de dire à ma mère à quel étage j'étais, c'est le monsieur de la sécurité qui a passé de longues minutes à appeler les services pour la renseigner. 

Je voulais aussi dire ma colère sur l'inconscience des gens, tous ceux qui se sentent supérieurs au virus et ne respectent pas les règles imposées. Lors de l'annonce au téléphone, j'ai tellement paniqué que je n'osais même plus toucher ma propre fille de peur de lui transmettre. J'ai vécu 24 heures d'angoisse en attendant ses propres résultats. Et je connais des personnes qui sont parties voici encore dix jours en vacances en Italie ! Avec des enfants en bas âge. Ils me disaient "oh ça va, c'est une grippe" !Une fois confrontés à mon cas, tout le monde s'inquiétait pour son propre cas. Car finalement quand vous y êtes confrontés de plus près, ce n'est plus "une grippe". 

Propos recueillis par Floris Bressy
floris.bressy@centrefrance.com

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