CORONAVIRUS : QUAND L'OPPOSITION COMORIENNE ADOPTE LA STRATÉGIE DE BIFURCATION ! Ils n'ont toujours pas compris que mars 201...
Ils n'ont toujours pas compris que mars 2019 relève du passé, de notre passé commun parce qu'il fait partie désormais de l'Histoire avec grand H. Ils choisissent de se démêler de cette Histoire, hélas, non ! Et après tout, ça ne regarde qu'eux. C'est leur choix. Ils ont opté pour se figer dans un immobilisme marqué, cette fois par l'immoral déchaîné.
- Oui, en optant pour faire fi à tout, au devoir citoyen face à la menace du Coronavirus, cette opposition plurielle se glisse, s'éternise, les yeux fermés dans son long périple sans retour. - Elle est plurielle cette opposition à Azali ? - Oui, et c'est le reflet de plusieurs voix aussi discordantes que fracassantes, mettant à nu, ce qu'est cette force politique comorienne face à Azali Assoumani, ce que sont surtout les ambitions singulières des uns et des autres.
D'une part, des mentors choisissant l'exil, prenant en otage une diaspora dont la lutte, bien qu'elle soit politique est d'abord stratégique. D'autre part, deux autres fragments de cette opposition s'autocongratulant, veillent sur tout et n'importe quoi pour exister.
Sur place, deux frères ennemis, chacun, se confine chez soi, dans deux régions qui jadis furent une seule: l'Igna-Foimbaya. Le confinement a bien eu lieu avant avant l'arrivée de Coronavirus. En s'éparpillant ainsi, au lendemain des Assises Nationales, l'Opposition à Azali a, depuis montré qu'on attend rien d'elle pour une alternative ni dans le présent, encore moins dans le futur.
Trois estrades, voire quatre pour une tribune, qu'en dire si ce n'est pas ridicule ? C'est de la pire foutaise que nous balancent en pleine figure ces hommes et femmes qui s'y reconnaissent. À l'heure où les peuples du monde font face à la pire catastrophe sanitaire du siècle, plurielle qu'elle soit, l'opposition comorienne a donc brillé, cette semaine par trois sottises distinctes marquées par leurs déclarations ici et là qui ne feront jamais l'unanimité entre eux.
Sur place, quatre jours après l'adresse à la Nation du Chef de l'Etat, le 16 mars, dans une déclaration trop brouillon, improvisée pour sa forme assez médiocre (vidéo peu magnifiée, texte apparamment tapuscrit, jamais divulgué en papier...), le Professeur Soimadou s'est étalé sur un discours du Chef de l'Etat qu'il a qualifié de "creux".
Il parlait au "nom", disait-il "de l'Union de l'Opposition". - Mon oeil ! "Creux", dit-il parce que les frontières n'ont pas été fermées à l'heure où il parlait. "Creux" parce que les dires de certains argumentaires systématiques avaient choisi cette option comme seule solution de prévention, comme unique opinion qu'ils répandent dans les lieux publics. Creux, Creux, Creux ... - Bon, restons alors sur cette idée de creux et creusons encore, nous verrons qu'il n'y a de creux que les propos de l'Union de l'Opposition, plurielle qu'elle soit. On attendait d'eux la noblesse, la finesse et la sagesse dans leurs discours en pareilles circonstances. Hélas. Ce rendez-vous qu'ils avaient encore avec l'Histoire, il y ont encore manqué tous.
En France comme sur place, quatre jours après le 20 mars, soit une semaine après le discours du Chef de l'Etat, deux déclarations ont été faites par les deux autres fragments. Eh oui, quand il y en a plus, il y en a encore ! L'un s'est exprimé dans un communiqué depuis son exil, à des milliers de kilomètres de Moroni. L'autre depuis quelque part aux Comores. Les premiers se sont fait plutot plaisir de célébrer le 24 mars, date d'anniversaire comme si c'était grâce au rappel bienveilant et méticuleux de Facebook, leur rappelant le combat politique qu'ils ont tous perdu.
Ah le 24 mars 2019 ! Cette date où certains se voient renvoyés dans une retraite politique anticipée, faute de vigilance et excès de calculs souvent et abusivement personnels !
L'autre communiqué aux allures présidentielles, celui du troisième fragment. Il est incarné par l'ancien gouverneur M. Baraka droit dans ses bottes pour un "retour de l'ordre constitutionnel". De toutes ces déclarations, ce qu'ils ont eu en commun, c'est leur opposition plurielle au président de la République et la critique des mesures prises dans le pays contre le Coronavirus.
Mais qu'attendent-ils du Gouvernement si n'est pas les mesures graduelles qu'il prend suivant l'évolution de la situation ?
Les affaires de l'Etat ne se gèrent pas par état d'âme, encore moins par passion. Agir en un homme d'État implique la force morale pour le faire au vu des résultats attendus. Le mimetisme n'a jamais été une bonne méthode. Les décisions qui engage un Etat se mûrissent avant exécution.
Le peu de noblesse qui reste à ceux qui s'opposent à Azali, ils devraient le verser dans la lutte qui nous attend dans les heures, jours et mois à venir contre cette pandémie mortelle universelle du Coronavirus. La stratégie de bifurquer sur les réalités qui se présentent en nous ne relèvent pas de la vraie politique qu'on attend des responsables aspirant à la haute magistrature du pays.
Abdoulatuf Bacar
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