Caution morale de la dictature : Souef a définitivement perdu une occasion de se taire Ayant jadis eu des positions plus modérées qui...
Caution morale de la dictature : Souef a définitivement perdu une occasion de se taire
Ayant jadis eu des positions plus modérées qui contrastaient avec le jusqu’au-boutisme de son cousin de dictateur, El-Amine Souef est désormais devenu depuis deux ans, la caution morale d’un régime liberticide, celui qui est chargé de mener la propagande au sein de la communauté internationale pour que les exactions qui ont cours aux Comores passent inaperçues.
Dans une conférence de presse organisée ce matin à Moroni, il a laissé entendre que les opposants qui attirent l’attention des partenaires sur le climat de terreur qui sévit aux Comores sont ceux qui empirent le cas de l’ancien président Sambi détenu illégalement depuis deux ans et qui a grandement besoin d’une évacuation sanitaire.
Celui qui fut représentant de l’Onu au Darfour a définitivement perdu une occasion de se taire au lieu de tenter de justifier maladroitement la dictature de son cousin. Après avoir affirmé à la presse internationale qu’il détenait des preuves sur la culpabilité de Sambi dans le dossier de la citoyenneté économique, il a fini par reconnaitre quelques semaines plus tard la dégradation de la santé de l’ancien président.
Par la suite, il avait annoncé à grande pompe l’évacuation de Sambi et ce, lors d’une conférence de presse sans pour autant qu’il y ait une suite à ses propos. Souef ignore ou fait semblant d’ignorer que comme le disait Montesquieu, « il n’y a pas plus atroce tyrannie que celle qui s’exerce sous l’ombre de la loi et les couleurs de la justice ».
Oui Monsieur le représentant onusien, la famille de Sambi, son avocat et les humanistes témoins de l’atrocité et de l’autoritarisme qui vous nourrissent, n’ont plus de choix que de saisir les autres chefs d’État africains pour solliciter leur intervention en faveur de l’évacuation sanitaire de l’ancien chef d’État comorien aujourd’hui séquestré par vos services. Ils n’ont guère le choix après avoir épuisé toutes les voies de recours légales. La complication ne vient assurément pas de celles et ceux qui s’insurgent contre la terreur, les emprisonnements, les exils et les résidences surveillées. Elle vient de ceux qui font semblant de mettre fin à cette situation alors qu’en réalité ils la justifient.
Au lieu de jeter la responsabilité de son régime sur les opposants, Souef devrait reconnaitre une bonne fois que la complication de la situation de l’ancien président réside sur le pouvoir putschiste en place, sur l’anarchie et l’arbitraire instaurés aux Comores et la démission flagrante de la justice, un instrument aujourd’hui manipulé à la guise du dictateur et de ses collaborateurs. Ces derniers s’immiscent honteusement dans ce dossier au point de refuser l’exécution d’une décision du juge d’instruction qui a ordonné l’évacuation de Sambi.
Said Larifou
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