SI JEUNESSE SAVAIT ET SI VIEILLESSE POUVAIT. Ces derniers temps, l'opposition à laquelle je me reconnais et j'apporte ma mod...
SI JEUNESSE SAVAIT ET SI VIEILLESSE POUVAIT.
Ces derniers temps, l'opposition à laquelle je me reconnais et j'apporte ma modeste contribution subit des attaques sur ces deux flancs: par le pouvoir à sa droite et par une partie de ses soutiens à sa gauche. Ce genre de situation arrive souvent quand ceux d'en haut sont grisés par ce qu'ils croient être des succès et ceux d'en bas perdent confiance et désespèrent.
Ne perdons pas l'espoir car rien n'est joué encore. En matière de lutte politique, ce pays nous a révélé beaucoup de secrets et de savoir-faire ces 45 dernières années. Toutes les situations qui apparaissaient comme étant irréversibles ont toutes finies par avoir un dénouement inattendu. Les hommes politiques Comoriens ont durant une cinquantaine d'années ceci de commun : la prise du risque. Et ceux, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition. Des joueurs de poker en somme.
Parlant de prise de risque, je vais vous faire part d'un cas très peu connu du public.
En 2000, après le coup de force par lequel Mohamed Bacar à écarté Abeid de la direction de l'Autorite d'Anjouan, le pouvoir à Moroni notait des signes de la part de Mohamed Bacar et son équipe qui nous faisaient penser à un risque sérieux de perdre les acquis enregistrés avec le Col Abeid dans les négociations sur le processus de réconciliation nationale. Le Col Azali, après consultation extrêmement restreinte de quelques gradés, décidé de monter opération à Anjouan pour écarter Mohamed Bacar. Une opération militaire est conçue en s'appuyant sur quelques militaires anjouanais mécontents.
De Moroni, feu Col Combo ( Commandant à l'époque), Col Hamza ( Capitaine à l'époque) et moi-même ont été retenus par Azali pour diriger l'opération à Anjouan. Combo était sur le front avec les militaires rebelles, Hamza et moi l'assistaient à distance sous une pluie diluvienne. Après des heures d'échanges de tirs, les nôtres ont dû replier. La bataille à été perdue.
Mais nous n'avons pas pris la fuite par kwasakwasa sûr Mayotte. Non. Nous avons réquisitionné des kwasakwasa pour ex-filtrer nos militaires rebelles sur Moheli. Ensuite nous nous sommes rendus auprès de Mohamed Bacar qui, après quelques explications, à fini par nous laisser rentrer à Moroni.
Mdjoka mufu mapvuhu, diront certains esprits simplistes. Pas du tout. Nous avions une mission à laquelle nous croyions : sauver les négociations sur le processus de réconciliation nationale qui connaissaient des avancées prometteuses. Je vais terminer ce post par ces quelques vers d'Alfred de Vigny dans " la mort du loup " ( les Destinées) :
Gémir, pleurer, prier, est également lâche,
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche,
Dans la voie où le Sort à voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler.
Par Soefo Aboudou
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