A la veille des élections législatives et communales, boycottées par l’opposition, on assiste ces derniers jours, à une inquiétante escal...
A la veille des élections législatives et communales, boycottées par l’opposition, on assiste ces derniers jours, à une inquiétante escalade de la violence verbale, de la part des deux bords de la classe politique. Adieu la bienséance, le langage outrancier est devenu la norme.
Le pouvoir se dit prêt à sacrifier des vies humaines, s’il le faut. Du va t’en guerre Belou, à l’argentier réputé policé Chayhane, les autorités multiplient les menaces et promettent de mater toute contestation avec une poigne de fer.
L’opposition n’est pas en reste. Tocha Djohar promet le sang et la loi du talion ce dimanche: « œil pour œil, main pour main » une référence de mauvais goût, à la main coupée du gendarme lors du référendum.
Razida, porte parole de l’Union de l’opposition, prie Dieu, pour qu’un cyclone s’abatte sur les Comores et emporte les urnes. Rien que ça! Ils invitent les Citoyens à casser les bureaux de vote. Idem, pour l’homme de loi Saïd Larifou, qui a lancé un appel aux membres du parti Ridja de se joindre à ceux qui saccageront le matériel électoral.
Avec le temps j’ai appris à me méfier des incitations à la violence émanant de personnalités se trouvant à l’extérieur du pays. Si l’opposition a réellement l’intention d’avoir recours à la force demain, pourquoi le crie-t-elle sur tous les toits?
Tocha a cité, Daula ya haki d’Agwa, Ndzuani en Marche et le mouvement Mohelien du M17 comme s’étant concerté pour mener ces actions. Un procédé pour le moins surprenant. En dévoilant le nom de ces partenaires, il leur fait porter la responsabilité de tout dérapage qui risque de se produire demain, tandis qu’il est à l’abris en France.
Droit dans ses bottes, ce gouvernement au pedigree démocratique douteux, continue sa fuite en avant. Une mise en scène électorale, une parodie de démocratie, un processus vicié, dont ils avouent le caractère frauduleux, tout en se couvrant d’une blasphématoire légitimité de droit divin.
Le peuple est pris entre le marteau et l’enclume, on lui offre le choix entre la peste et le choléra. Il s’en ira dormir ce soir, en espérant qu’au matin, le Tout-Miséricordieux lui épargnera les sacrifices humains promis par le pouvoir, ainsi que le cyclone et la violence souhaités par l’opposition.
Aux Comores aussi: « l’ancien monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ».
Al Comorya
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