Oubeid, sa femme et la journaliste Faïza au palais de justice Le procès des manifestantes arrêtées il y a une semaine à Moroni s’est t...
Oubeid, sa femme et la journaliste Faïza au palais de justice |
Le procès des manifestantes arrêtées il y a une semaine à Moroni s’est tenu samedi 7 décembre au palais de justice de la capitale comorienne. Des dizaines de femmes avaient scandé des slogans contre le président Azali Assoumani, « pour un État de droit ». Dix-sept d'entre elles avaient alors été arrêtées. Treize étaient jugées ce samedi. Ainsi qu'un célèbre blogueur arrêté alors qu'il couvrait l'évènement.
Le ministère public a requis six mois de prison avec sursis contre les manifestantes pour trouble à l'ordre public, incitation à la haine, discrédit des institutions de la République et offense au chef de l'État. Pour les mêmes chefs d'accusation, le parquet demande la relaxe pure et simple pour le blogueur comorien le plus suivi des réseaux sociaux, arrêté en train de filmer la manifestation et seul à avoir été emprisonné toute la semaine. Les autres prévenus étaient sortis libres de la garde à vue.
« Il ne s’est rien passé tout va bien. Je suis satisfaite ». C’est par ces mots que l’épouse d’Oubeid Mchangama, le chroniqueur le plus suivi de la toile comorienne, a accueilli la nouvelle de la libération de son mari. Pour maître Fahardine Abdoulwahid, son avocat, c’est la stupéfaction après une semaine d’emprisonnement infondé.
« Le procureur lui-même dit ‘voilà la personne que nous avons poursuivie pour un flagrant délit, il n’est pas du tout coupable’. C’est aberrant ! Mais ça a été fait. Ils avaient une dent contre lui sinon pourquoi les autres qui ont reconnu les faits, ont été relâchées et monsieur Oubeidillah Mchangama, qui faisait son travail et couvrait un événement, a été placé [en mandat de dépôt, Ndlr]. »
Malgré les six mois de prison avec sursis requis par le ministère public contre les manifestantes, maître Moudjahid Abdoulbastoi, qui en représente, s’est dit confiant.
« Ils ont poursuivi nos clientes pour attroupement de façon illicite alors que la procédure n’a pas été respectée : il faut d’abord qu’un officier de la police s’adresse à la foule donnant l’ordre de se disperser parce que la manifestation n’est pas légalement autorisée. Quand les manifestants auront refusé d’obtempérer à cet ordre, que dans ce cas-là, les forces de l'ordre auront le droit de les disperser. Cette formalité qui est essentielle pour la préservation du droit de manifester n’a pas été respectée en l‘occurrence. Quand on a entendu les réquisitions du parquet, cela nous a un peu surpris… mais agréablement. »
Le verdict est attendu le 10 décembre. Par RFI
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