L’heure est grave pour notre politique extérieure. Le gouvernement d’Azali a décidé de monnayer notre diplomatie avec qui dit mieux comme...
L’heure est grave pour notre politique extérieure. Le gouvernement d’Azali a décidé de monnayer notre diplomatie avec qui dit mieux comme c’était le cas décomplexé lors de la conférence des Paris, les 2 et 3 décembre derniers.
Non content d’avoir bradé notre souveraineté en jouant à la vassalité contre quelques facilités financières de l’Arabie saoudite pour des coups de poignard au dos de l’Iran, du Qatar et du Canada, « notre» gouvernement vient de nous foutre la honte à l’international.
Contre quelques promesses de soutiens financiers du Maroc, Amine Soeuf a franchi le rubicon en osant ouvrir un Consulat Général à Laayoune, capitale de la république arabe saharaoui, reconnue par l’Union Africaine et revendiquée par le Maroc.
Étant entendu que le consulat général a pour vocation d’administrer et de protéger les ressortissants du pays dans une circonscription, on ne peut que reconnaître le travail colossal qui attend monsieur le consul général: il est le premier et le seul ressortissant comorien à Laayoune.
C’est dire que cette baliverne diplomatique n’a rien à voir avec les intérêts du peuple comorien. C’est une condescendance sous sales draps entre un royaume en besoin fantaisiste d’hégémonie et un gouvernement de copains en besoin cruel de légitimité.
Dès lors, le ministère des affaires étrangères devient de plus en plus, à la fois, un comptoir de négoce de souveraineté et une succursale de coups bas bien payants.
Il s’agit, en effet, d’un fondamental politique prôné par le feu président Ahmed Abdallah selon lequel « l’argent n’a pas d’odeur». Si cette anosmie diplomatique est financièrement rentable pour la clique au pouvoir, elle est dangereusement cruelle pour la dignité du pays.
Que l’on ne s’étonne pas si le prochain consulat général des Comores est inauguré à Ramallah ou à Jérusalem-Est sur commande d’Israel pour un prix mieux disant, la nouvelle dynamique de la diplomatie comorienne.
Par DINI Nassur
COMMENTAIRES